Jean Lurçat (1892-1966)
Solitaire au café (1921)
Gouache et crayon sur papier, 39.8 x 28.2 cm
Collection privée.
Le peintre, céramiste et créateur de tapisseries monumentales français, Jean Lurçat doit
principalement sa notoriété à ses travaux de tapisserie dont il rénova
en profondeur le langage. Après des études dans l'atelier de Victor
Prouvé, le chef de l'Ecole de Nancy, Jean Lurçat s'installe à Paris où
s'inscrit à l'académie Colarossi puis à l'atelier du graveur Bernard
Naudin. Il découvre alors Matisse Cézanne, Renoir. l devient ensuite
apprenti auprès du peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte avec lequel il
mène, en 1914, un premier chantier à la faculté des sciences de
Marseille.
En 1917, Jean Lurçat fait exécuter par sa mère, ses
premiers canevas : Filles vertes et Soirées dans Grenade. Dès la fin de
la guerre, en 1918, il revient en Italie où il passe, en 1919 des
vacances en compagnie de Rilke, Busoni, Hermann Hesse et Jeanne Bucher.
Sa deuxième exposition se tient à Zurich cette année-là.
En 1920, il
s'installe à Paris avec Marthe Hennebert (qui avait été, à partir de
1911, la muse de Rainer Maria Rilke). C'est elle qui tisse au petit
point deux tapisseries : Pêcheur et Piscine. Il expose cette année-là au
Salon des indépendants deux tapisseries et quatre toiles. En 1927, il
décore le salon de la famille David Weill : il s'agit de quatre
tapisseries au petit point et réalise L'Orage pour Georges Salles (Musée
d'art moderne) ). En 1928. il fait sa première exposition à New York.
En 1930, il expose à Paris, Londres, New-York, Chicago.
En juillet 1937, à Angers La vision de L'Apocalypse (14e siècle)
provoque chez lui un choc esthétique et artistique annonciateur de
l'œuvre à venir. En 1938, Moisson (2,75 × 5,50 m) est tissée chez
Tabard. La manufacture de Beauvais tisse les tapisseries pour quatre
fauteuils, un divan et un paravent destinés à accompagner la tenture
d'Icare. En 1939, il expose à New-York et Paris . En septembre, il
s'installe à Aubusson avec Gromaire et Dubreuil pour essayer de redonner
vie à la tapisserie qui, à l'époque, subit une grave crise. Il met au
point un nouveau langage technique : carton numéroté, palette réduite,
tissage robuste à large point. Et désormais, il abandonne le travail à
l'huile au profit de la gouache
En 1944, ses tapisseries sont exposées à Paris et ses peintures à New-York.
Comblé d'honneur et au fait de la gloire, Jean Lurçat meurt subitement
en janvier 1966 à Saint Paul de Vence. Sur sa tombe un soleil gravé dans
la pierre avec une devise : « C'est l'aube ». Ces deux mots sont le
début de la phrase, écrite par lui, qu'il avait fait graver sur son épée
d'académicien :
« C'est l'aube d'un temps nouveau où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme… ».
Il semble qu'il se soit trompé sur ce point !
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