Camée,
Souverain hellénistique assimilé à Arès.
Sardonyx à deux couches,
IIe siècle av. J.-C.
BnF Cabinet des médailles, Paris
Le scarabée égyptien était la forme primitive et embryonnaire du camée proprement dit. Ce sont les Égyptiens et les Orientaux qui ont appris aux Grecs à graver en relief des gemmes de cristal, de cornaline et de jaspe ; mais, si le procédé technique du camée est issu de la glyptique pharaonique, c'est aux Grecs qu'il appartiendra, en s'affranchissant des modèles égyptiens, de devenir des novateurs dans l'art de graver les pierres fines. Aux carapaces de scarabées, les Grecs substituaient des masques de Silène, des têtes de Gorgone, de nègre, des animaux, qui rappelaient, par le galbe général seulement, la forme scarabéoïdale traditionnelle. Du VIIe au IVe siècle avant notre ère les camées furent monochromes ; au IVe siècle, la gravure des pierres fines, participant à la période de splendeur qui s'ouvrait pour la Grèce, subit une transformation ; le lithoglyphe grava sur des agates de plusieurs couleurs de véritables bas-reliefs en miniature, sur lesquels il multiplia les personnages, traduisant les épisodes les plus compliqués de la mythologie. Les dimensions, la forme des gemmes, le style et le choix des sujets se transformèrent. Le plus habile des graveurs en pierres fines fut Pyrgotèle. Bien que, dès le VIe siècle, les lithoglyphes grecs aient signé leurs œuvres, il n'est resté aucune gemme signée de cet artiste.
Les Romains avaient connu de toute antiquité les gemmes taillées, mais ce ne fut qu'au cours du Ier siècle avant notre ère qu'ils recherchèrent les gemmes gravées en relief, dont les premières furent connues grâce à la dactyliothèque (écrin de pierres gravées et de camées) de P. Aemilius Scaurus, beau-fils de Sylla, et à la collection de joyaux et de camées de Mithridate, déposée par Pompée dans le temple de Jupiter Capitolin.
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