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mardi 22 août 2023

Jean Fouquet (1420-1481) - Portrait du bouffon Gonella

Jean Fouquet (1420-1481), Portait du bouffon Gonella, 1447 - 1450 Huile sur toile 36 x 24 cm Kunsthistorisches Museum / Vienna

Jean Fouquet (1420-1481)
Portrait du bouffon Gonella, 1447 - 1450
Huile sur panneau, 36 x 24 cm
Kunsthistorisches Museum / Vienna


Le portrait représente peut-être Pietro Gonnella, qui exerçait le métier de bouffon au sein de la cour de la maison d'Este à Ferrare. C'est ainsi qu'il est identifié dans le premier inventaire dans lequel il est indiqué, celui des collections de l'archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, daté de 1659. Il est décrit ainsi : « une petit portrait (...) du fou Gonella, avec la barbe courte et un bonnet rouge en habit rouge et jaune ». Jean Fouquet pourrait avoir rencontré le personnage, selon Otto Pächt, lors de son séjour en Italie et particulièrement à Ferrare en 1445, quelque temps avant son passage à Rome et son portrait du pape Eugène IV. L'usage héraldique des couleurs de son costume confirmerait ce rapprochement de la maison d'Este. Cependant, cette identification du personnage est remise en question par plusieurs historiens de l'art. En effet, l'analyse dendrochronologique du tableau a certes révélé que le bois datait du second quart du xve siècle, mais qu'il s'agissait de chêne de la Baltique, couramment utilisé dans la peinture du nord de l'Europe mais très rarement dans la peinture italienne. Selon Nicole Reynaud par exemple, il pourrait être antérieur à son séjour à Rome et avoir été réalisé plutôt en France vers 1440..
Dans l'inventaire de 1659, le tableau est décrit comme un original de Giovanni Bellini dans le style d'Albrecht Dürer. Les premiers historiens de l'art et notamment Eduard von Engerth  en 1882, reconnaissent très vite en effet une influence nordique et non italienne, mais plutôt provenant de Jan van Eyck. Louis Gonse y voit plutôt un Pieter Brueghel l'Ancien dans le style de van Eyck toujours. La datation dendrochronologique a définitivement écarté l'hypothèse van Eyck. 

En 1974, Otto Pächt avance pour la première fois l'attribution à Jean Fouquet. Il le rapproche des portraits de Charles VII et de Guillaume Jouvenel des Ursins et souligne la proximité avec la tête d'un personnage représenté dans la foule au premier plan de la scène du Lit de justice de Vendôme du manuscrit du Boccace de Munich. Une réflectographie infrarouge en 1981 a révélé des notations de couleurs en français sous la peinture. L'attribution à Fouquet est désormais admise par la quasi-totalité des historiens de l'art, si ce n'est par Albert Châtelet ou François Avril qui la mettent encore en doute1.
Le tableau contient à la fois une représentation du visage très détaillée et soignée, très expressif et un costume aux plis rudimentaires, sans modelé moelleux. Les mains sont dessinées de manière assez maladroite pour le peintre français. Selon Carlo Ginzburg, sa pose les bras croisés serait une allusion du peintre au Christ de douleur ou Imago pietatis, iconographie d'origine byzantine. Le peintre ferait ainsi une allusion à la fin tragique du modèle : celui-ci serait en effet mort de peur à la suite de la mise en scène de sa propre mort.


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mercredi 2 novembre 2022

Jean Fouquet (1420-1481) - Autoportrait, 1450


Jean Fouquet (1420-1481) Autoportrait, 1450 Émail sur cuivre , diamètre 8cm Musée du Louvre, Paris


Jean Fouquet (1420-1481)
Autoportrait, 1450
Émail sur cuivre , diamètre 8cm
Musée du Louvre, Paris

Cet autoportrait est facilement identifiable grâce au nom du peintre inscrit : « Joh[ann]es Fouquet ». Il présente trois encoches sur les bords qui lui servaient de fixation. Le médaillon consiste en une plaque de cuivre de 3 mm couverte d'un émail de couleur bleu sombre épais et brillant. Le portrait proprement dit ainsi que les lettres du nom sont réalisés à la peinture à l'or, faite d'or jaune, recouverte dans les zones sombres, comme les chevets et la joue gauche, d'une poudre métallescente à reflet rouge. Les yeux et les traits du visage et du nez sont réalisés par l'enlevage à l'aiguille de la peinture à l'ora. Ce type d'émaux ne ressemble à aucune technique d'émail utilisée à l'époque. Il est très difficile de trouver des médaillons équivalents. En réalité, ce procédé de camaïeu d'or se retrouve beaucoup plus dans l'enluminure et notamment dans le Livre d'heures d'Étienne Chevalier que dans l'émaillerie. La technique d'application de l'or sur le support fait plus penser au coup de pinceau du peintre qu'à l'art d'un émailleur, ce qui incite à penser à une intervention directe de Fouquet. Pour Daniel Arasse, l'emploi de cette technique du camaïeu d'or sert à Fouquet à « amoindrir le degré de la réalité de la figure pour laquelle elle est utilisée » afin, à l'inverse, de renforcer l'effet de réalité des panneaux.  Il jouait ainsi en tout cas sur le contraste entre l'éclat de l'or des médaillons et celui des couleurs des deux panneaux.

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