Collection virtuelle sur le thème du portrait masculin en peinture, dessin, sculpture et photographie.
Chaque portrait est analysé et commenté en français et, quelquefois, détaillé dans un podcast.
Biographie de peintres, sculpteurs, photographes et artistes. Portraits historiques, autoportraits, Nus académiques, portraits officiels, Histoire de la mode, Histoire du costume, Histoire de l'art.
John Singer Sargent (1856-1925) Portrait of Edward Vickers Private collection
Au cours de sa carrière, John Singer Sargent peignit
environ 900 toiles et plus de 2000 aquarelles, ainsi que d'innombrables
croquis et dessins. Il fut actif en France et en Angleterre et peignit
des compositions à personnages, compositions religieuses, scènes de
genre, figures, portraits, intérieurs, paysages, marines, des
compositions murales, à la gouache, à l'aquarelle. Ce fut aussi un
dessinateur. Il est proche du courant de l'impressionnisme américain. __________________________________________ 2024 - Men Portraits Un blog de Francis Rousseau
Edouard Dantan (1848-1897) L'Atelier du Sculpteur, 1887 Collection particulière
Édouard Dantan, est un peintre français, fils du sculpteur Antoine
Laurent Dantan et neveu du sculpteur caricaturiste Jean-Pierre Dantan.
Il est l'élève d'Isidore Pils puis d'Henri Lehmann à l'École des
beaux-arts de Paris. Il participe au Salon entre 1869 et 1895 et reçoit
une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1889. Influencé
par Jules Bastien-Lepage, son art est empreint de naturalisme. Il est
connu pour avoir peint des intérieurs d'ateliers de sculpteurs au
travail dans des gammes de couleurs claires.
Il passe ses étés à Villerville où il possède une maison, et y meurt
accidentellement : la voiture dans laquelle il se trouvait vint heurter
violemment l'église du village après que son cheval se fut emballé.
Anselm Kiefer (bn.1945) Man Lying with Branch, 1971 Collection privée
Anselm Kiefer, est un artiste plasticien contemporain allemand. Il vit et travaille en France à Barjac (Gard) et en région parisienne. Établi en France depuis 1993, il est l’un des artistes allemands les plus célèbres des années 2000. Sa vision est post-moderne : la destruction est un commencement, l'histoire n'existe pas, est modelable par les autorités au pouvoir, « comme de l'argile. » Cédric Enjalbert souligne que l'artiste « déploie un large horizon philosophique » : il reprend ainsi l'idée du philosophe Heidegger, que le néant n'est pas l’inverse de l’existence mais lui appartient en soi ; de Caspar David Friedrich ou Schelling, la réflexion sur la valeur des ruines ; de Novalis, que la définition de l’art se défait lorsqu'elle s'énonce mais critique Einstein, de n'avoir pas trouvé de vision complète du monde ; de Merleau-Ponty, Sartre et Barthes, que la théorie de l’art se nourrit de contradictions fructueuses, tel « un fardeau informe, hideux, pour se renouveler », d’un « butin » volé à transformer ; du poète Paul Celan, l'opposition à Adorno, pour qui « écrire un poème après Auschwitz est barbare » ; de l’historien d’art Daniel Arasse, l'idée de « mémoire sans souvenir » tel un alchimiste réutilisant le plomb de la toiture de la cathédrale de Cologne, admirateur du kabbaliste de la Renaissance Robert Fludd.
Qui aurait pu imaginé que ce sujet mythologique assez tarte, tiré des Métamorphoses d’Ovide, peut-être peint lors du séjour de l’artiste le Cavalier d’Arpin à Paris en 1600-1601, puisse déclencher au 21e siècle un tel scandale.
A part, beaucoup de bêtise véhiculée par une intolérance religieuse vite identifiée, personne !
Il y a une certaine ironie en effet à découvrir que l'objet du scandale entre guillemets puisse être une représentation du mythe d'Actéon... qui illustre justement les dangers de l'observation cachée de la nudité.
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Gustave Courtois (1852-1923) Jeune Florentin Jouant avec des Chats Collection privée
Gustave Courtois était fils d'un garçon charcutier et d'un blanchisseuse, rien ne le prédestinait donc vraiment à devenir peintre. A ceci près que sa mère qui lui était totalement dévouée remarqua très vite l' intérêt pour l'art que le jeune Gustave développa dès qu'il fut scolarisé au lycée de Vesoul, intérêt aussi relevé par son professeur de dessin Victor Jeanneney. C'est alors que la décision est prise de la faire entrer à l'Ecole municipale de dessin de Vesoul. Ses dessins furent présentés à Jean-Léon Gérôme qui lui conseilla en 1869 d’entrer à l’Ecole des beaux-arts de Paris. Très proche ami de Pascal Dagnan-Bouveret, Gustave Courtois décida sitôt qu'il fut en age d'en faire une profession de partager son atelier de peintre avec lui, à Neuilly-sur-Seine à partir des années 1880. Il enseignait parallèlement la peinture à l’Académie de la Grande Chaumière et à l’Académie Colarossi de Paris. Réfugié au Tessin avec son ami Carl Ernst von Stetten pendant toute la durée de la Grande Guerre, il entretint une correspondance très suivie avec Robert Fernier alors que ce dernier se trouvait au front. Il est l'auteur de portraits, de scènes de genre, de scènes religieuses ou mythologiques très souvent peuplées de voluptueux nus masculins. Archétype de ce que l'on a appelé pendant un temps les" peintres provinciaux ", avant de juger l'appellation péjorative. Se œuvres sont conservées dans les musées de Besançon, Marseille, Bordeaux, Pontarlier et dus Luxembourg.
Albert Welti (1862-1912) Portrait de famille, 1903 Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, Suisse
Albert Welti est un peintre et graveur suisse. Il est le fils de l'entrepreneur en transports Jakob Albert Welti-Furrer1. Il commence, en 1880, des études de photographie. auprès de son oncle Oswald Welti à Lausanne, qu’il abandonne un an plus tard2. Il s'installe alors à Munich où il suit, de 1882 à 1886, des cours de peinture à l'Académie. Son maître est Ludwig von Löfftz connu pour sa maîtrise des techniques du pastel. Albert Welti passe ensuite deux années à Zurich, dans l'atelier d’Arnold Böcklin, qu’il admire. En 1892, il rencontre le châtelain Franz von Doehlau, originaire de Prusse-Orientale, qui devient et restera le mécène du peintre jusqu'à la fin de sa vie. En 1894, il se marie avec Emeline. Elle mourra à l’automne 1911, moins d’un an avant son mari. Ils s'établissent à Zurich, dans le quartier du nom de Höngg. Il voyage à Berlin, Breslau, Dresde, Vienne, Paris et Venise. En 1901, il réalise des vitraux au Palais fédéral à Berne avec, pour thème, l'industrie textile de Suisse orientale. Il est ami d’Hermann Hesse dont il a fait la connaissance dans le cadre de la revue März. En 1907, le peintre crée le célèbre "Tellenbüebli", le timbre postal de 25 centimes représentant le fils de Guillaume Tell.Timbre (1907) Lorsque le Palais fédéral lui passe la commande d'une fresque pour la salle du Conseil des États, il s'établit à Berne. Il y meurt en 1912 Albert Welti appartient au mouvement symboliste. À l’instar des préraphaélites il s’inspire du Moyen Âge : Il s’inspire du monde magique et des techniques picturales en utilisant parfois la tempera appliquée sur du bois. Il s'inspire aussi de contes, légendes et autres mythes populaires.
GEORGES DE LA TOUR (1593-1622) Saint Joseph Charpentier Huile sur toile peinte entre 1638 et 1645 1,37 sur 1, 02 m
Musée du Louvre, Paris Pavillon Sully, Salle 912,
Bien qu’il n’y paraisse pas à première vue, ce tableau est bien un tableau religieux, sans doute commandé par le Couvent des Carmes Déchaussées de Metz. Il illustre le drôle de micmac (mot français qui signifie situation embrouillée) qui attribue la paternité adoptive de Jésus au charpentier que l’on voit ici a l’ouvrage, un humble travailleur du nom de Joseph, issu cependant si l’on en croit les écritures, de la noble lignée du roi David. Bien que les écritures n’ait jamais rapporté une seuls de ses paroles et en parle assez peu, on suppose que Joseph ne faisait pas partie des citoyens les plus démunis de Nazareth. Quand à sa rencontre avec Marie, seule l’évangile selon Mathieu en parle etla décrit ainsi :
« Marie, la mère de Jésus, était fiancée à Joseph : avant qu'ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint. Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. Alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe. (...) Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit. « Evangile selon Saint Mathieu (1,18,24) Une doctrine orthodoxe non canonique enseigne elle que Joseph était veuf quand il s'est fiancé à Marie âgée, alors de 12 à 15 ans, comme la plupart des filles que l’on fiançait dans le monde ancien. Joseph aurait déjà eu des enfants d’un premier lit, dont Jacques Le Juste qualifié quelquefois de Frère de Jesus. Cette tradition s'appuie sur le Proto évangile de Jacques, datant de la seconde moitié du 8e siècle, où il est dit que Marie est consacrée au Seigneur par ses parents et qu'un prêtre ordonne à Joseph de l'épouser, malgré ses réticences. Joseph aurait alors dit (Protév. Jc 9,1-2). : « J'ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne vais-je pas devenir la risée des fils d'Israël ? » » En effet selon d’autres textes apocryphes, Joseph aurait alors était âgé de 100 ans !
Paul Abram (1854-1924) Portrait d'un jeune paysan breton, 1884 Musée de Rochefort, France.
Paul Abram est un peintre français d'origine bretonne. Il naît au 10 rue de l'Église à Vesoul. Élève de Jean Gigoux, puis de Jean-Léon Gérôme, il est l'un des fondateurs du club littéraire Les Hydropathes.
Andrew Wyeth (1917-2009) U. S. Navy Watercolor Private collection
Le peintre aquarelliste américain Andrew Newell Wyeth, classé parmi les peintres « régionalistes » et réalistes américains est issu d'une dynastie d'artistes dont son propre père Newell Convers Wyeth (1882-1945), illustrateur connu qui fréquenta des célébrités de son temps comme Francis Scott Fitzgerald et Mary Pickford. Décidant de ne pas confronter son fils aux systèmes de l'éducation nationale ou privée, c'est lui même qui se charge de son éducation à la maison, l’initie à l’art, et tout particulièrement à l'art du paysage rural américain. À cette époque, il admire et est sensible à l'œuvre du peintre Winslow Homer. Plus tard, il apprend à maîtriser les techniques associées à l’aquarelle à base d'œuf, la tempera. Andrew Wyeth commence à peindre dans des nuances de bruns et de gris seulement. Il s’inspire de son entourage pour réaliser ses tableaux. Ses sujets préférés sont la terre et les habitants de sa ville natale, ainsi que ses proches. Sa grande maîtrise picturale lui permet de montrer sa réflexion mélancolique sur le temps qui passe et la faillibilité humaine. Son fils Jamie, né en1946, est également un peintre et portraitiste reconnu. ____________________________________________ 2023 - Men Portraits Un blog de Francis Rousseau
Alexander Golovin (1863-1930) Portrait de Mikhail Ivanovich Tereshchenko, 1910 1914 Tetriakov Gallery, Moscou
Le peintre russe et décorateur de théâtre Alexandre Iakovlevitch Golovine (Александр Яковлевич Головин) a créé les costumes de ballets
d'Alexandre Gorski et a participé aux spectacles de Serge de Diaghilev
de Constantin Stanislavski, et de Meyerhold (ci dessus)
Apres des études au lycée Tsarévitch-Nicolas. Golovine a d'abord étudié
l'architecture, puis la peinture. Il a été l'élève de l'Académie
Colarossi. Il participe à l'exposition universelle de Paris de 1900 et
décore le pavillon russe avec son ami Constantin Korovine. En 1901, il
quitte Moscou et s'installe à Saint-Pétersbourg. C'est alors qu'il
devient un véritable décorateur de théâtre. Après la révolution de 1917,
Golovine reçoit de moins en moins de commande de la scène et s'oriente
vers la peinture de chevalet et l'illustration. A l'inverse de ses amis,
il n'émigre pas.
Golovine fait les décors du Mariage de Figaro de Beaumarchais
pour le théâtre d'art de Moscou. Constantin Stanislavski est l'auteur de
la mise en scène, dont la première a lieu le 28 avril 1927, après des
répétitions qui ont commencé fin 1925, Stanislavski place l'action de la
pièce dans la France pré-révolutionnaire et découpe l'action de cinq
actes en onze scènes ; Golovine utilise une scène à changement mécanique
pour accélérer les changements de décors. C'est un grand succès, la
pièce connaît dix rappels le soir de la première.
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Bernard Buffet (1928-1999) Le poissonnier à la raie, 1949 Huile sur toile 120 x 124cm Collection privée
Le peintre français expressionniste Bernard Buffet a peint aussi bien des personnages que des animaux, des nus,des paysages, des intérieurs, des natures mortes... Aquarelliste, c'est également un peintre de décors de théâtre et un illustrateur. Il remporte le concours d’entrée de l'École nationale supérieure des beaux-arts en décembre 1943 à 15 ans, passant deux ans dans l'atelier du peintre Eugène Narbonne où il est déjà considéré comme très doué. Il s'y lie notamment d'amitié avec les peintres Maurice Boitel et Louis Vuillermoz. En 1947, il expose L'Homme accoudé au Salon des indépendants et en décembre a lieu sa première exposition particulière présentée par Pierre Descargues, à la Librairie des impressions d'art. On y reconnait déjà un graphisme très caractéristique qui sera tout au long de sa vie, la marque du peintre. L'État, par l'intermédiaire de Raymond Cogniat, lui fait son premier achat pour le Musée national d'art moderne de Paris avec la peinture Nature morte au poulet. En 1955, il obtient la première place au référendum organisé par la revue Connaissance des arts désignant les dix meilleurs peintres de l'après-guerre. Il peint les maquettes des décors et des costumes pour La Chambreargument de Georges Simenon qui devient son ami. Élu à l’Académie des beaux-arts au fauteuil de Paul Jouve, Bernard Buffet est alors le plus jeune académicien jamais élu sous la coupole. ___________________________________________ 2023 - Men Portraits Un blog de Francis Rousseau
Jeanne : une intellectuelle sur le trône de Pierre
On s’est perdu en conjectures sur l’existence de ce personnage mythique de l’histoire de la religion catholique ? A-t-il ou plutôt a-t-elle seulement existé ? Fut-elle la grande intellectuelle avant gardiste qui voulait bouleverser les règles établies de son époque ? Fut elle celle qui aurait rendu l’église moins opaque et corrompue? Ou bien ne fut-elle qu’une de ces mauvaise rumeurs déstabilisatrices vieilles comme le monde ? A-telle seulement existé ?
Ce n’était pas évident au moyen âge et cela ne le serait toujours pas aujourd’hui d’ailleurs, d’imaginer une femme à la tête des institutions éclésiastiques ? L’église catholique a traditionnellement toujours eu du mal à confier de hautes responsabilités aux femmes. Je m’empresse d’ajouter qu’aucune des religions monothéistes d’ailleurs n’est prête a des concessions sur le sujet du pouvoir des femmes dans ses propres rangs. Seule la Reine d’Angleterre Elizabeth II (1926-2022) a pu être chef de son église - non je n’oublies pas Victoria - et avant elle son ancêtre Elisabeth 1er (1533-1603), la propre fille d’Henry VIII après que celui ci eut décidé de se séparer de Rome et de créer sa propre église.
Remontons le fil de l’histoire pour tenter d’y voir plus clair sur ce sujet assez confus.
Benozzo Gozzoli (1420-1497) Sigismondo Pandolfo Malatesta (à gauche) et Galeazzo Maria Sforza (à droite) Chapelle des Mages, Palais Medici-Riccardi, Florence
Le cycle de fresques représentant le cortège des Mages est la première décoration qui complète l'édifice de Michelozzo, le chef-d'œuvre du Florentin Benozzo Gozzoli, élève de Fra Angelico, avec qui il avait collaboré pour la chapelle Nicoline du palais du Vatican. L’œuvre date du xve siècle.Sur trois des murs figure la Cavalcata dei Magi (le cortège des Mages), un sujet religieux qui sert de prétexte pour représenter un sujet politique précis qui donna du lustre à la maison Médicis : le cortège de personnalités arrivées à Florence depuis Ferrare à l'occasion du concile de Bâle (1438-1439). À cette occasion les Médicis eurent l'honneur de présider à la réunification entre l'Église latine et l'Église byzantine, même, si par la suite, cet accord resta seulement sur le papier.
Sigismondo Malatesta et Galéas Marie Sforza, seigneurs respectivement de Rimini et de Milanbien qu'ils ne participèrent pas au concile, étaient dans ces années-là les invités des Médicis, et sont ici représentées pour célébrer les succès politiques de la maison.
Sigismondo Pandolfo Malatesta (1417-1468 ), seigneur de Rimini, Fano et Cesena, est un condottière membre de la famille Malatesta, seigneurs de Rimini de 1295 à 1500. C'est un personnage fameux pour ses trahisons et sa provocation envers les mœurs de l'époque. Il était considéré par ses contemporains comme l'un des plus redoutables chefs militaires de son temps.
Galeazzo Maria Sforza, (1444-1476), fut duc de Milan. Il faisait partie de la famille Sforza qui domina la région milanaise et fut célèbre pour son mécénat. Il était le fils de François Sforza, un général populaire, allié de Cosme de Médicis, et de Blanche Marie Visconti.Ayant assuré un gouvernement en demi-teinte, marqué par ses goûts artistiques et son caractère cruel, tyrannique et lubrique, Galzazzo fut assassiné le 26 décembre 1476 dans l'église Saint-Étienne (Santo Stefano) de Milan.
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Peintre peignant un portrait, Constantinople fin xve siècle.
Les artistes occidentaux ont surtout découvert la miniature persane au début du xxe siècle. Les miniatures persanes sont caractérisées par une composition rigoureuse, répondant souvent à des règles géométriques et une palette de couleurs vives. L'aspect particulier de la miniature persane réside dans le fait qu'elle synthétise l'essentiel et qu'elle réussit étonnamment à traiter dans ses chefs-d'œuvre des questions aussi complexes que la nature de l'art ou la perception. Il est difficile de tracer les origines de l'art de la miniature persane, qui a atteint son sommet pendant les périodes mongoles et timourides (12e et 14 siècles). Les dirigeants mongols de la Perse y ont répandu le culte de la peinture chinoise qu'ils ont apporté avec eux, comme un certain nombre d'artisans chinois. Le papier lui-même est arrivé depuis la Chine, en 751 d'abord, dans la région de Samarcande et Tachkent, puis en 753 dans l'Iran actuel, atteignant Bagdad en 794. L'influence chinoise est donc très forte sur cet art. Pour le terme d' "enluminure" qui diffère du terme "miniature", Youssef Ishaghpour précise dans son ouvrage La Miniature persane1 que dans la sphère iranienne, l'enluminure « est un mode d'ornement de manuscrit, à base d'éclat et de couleur, dépourvu d'image : à commencer par des magnifiques copies du Coran, ornées de splendeurs persanes, de motifs abstraits, géométriques et floraux. » En ce qui concerne la miniature occidentale, Henri Focillon emploie à juste titre le terme de « vertige de la réduction »1, parce qu'elle donne l'illusion d'une peinture de chevalet dans un espace réduit. Il n'en est rien pour la miniature persane qui représente en elle-même un espace poétique différent avec absence délibérée d'ombre et de perspective, le but étant de réaliser l'union du principe abstrait de l'ornementation, propre à l'art islamique, et de la diffusion de la pensée, propre aux croyances de l'ancienne Perse.
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Hélène Schjerfbeck (1862-1946) Portrait d’homme, 1880 Huile sur toile 43,2 x 36 cm Galerie Ambroise Duchemin, Paris
Helena Sofia (Helene) Schjerfbeck est une artiste peintre finlandaise. Enfant prodige, Helene Schjerfbeck entre à onze ans à l' école de dessin de l'association des arts d'Helsinki dont les cours lui sont payés par Adolf von Becker qui décèle son talent. Elle y fait la connaissance d'Helena Westermarck. Le 2 février 1876, le père d'Helene Schjerfbeck meurt de la tuberculose et sa mère prend des pensionnaires pour assurer la subsistance de la famille. Un an après, Helene sort diplômée de l'école de dessin de l'association des arts. Elle poursuit ses études dans l’école privée d'Adolf von Becker. Le professeur G. Asp lui paye les frais d'études et Adolf von Becker lui enseigne personnellement les techniques françaises de peinture à l'huile. En 1879, à 17 ans, Helene Schjerfbeck gagne le troisième prix d'un concours organisé par l'association des arts de Finlande. Fin 1880, grâce à une bourse, elle poursuit sa formation académique à Paris, dans les rares ateliers libres ouverts aux femmes, elle peint avec Helena Westermarck, puis elle suit les enseignements de Léon Bonnat à l'école de Mme Trélat de Vigny. En 1881, elle étudie à l'académie Colarossi à nouveau avec Helena Westermarck. En 1882 et 1884, elle expose au salon parisien des Champs-Élysées. Obtenant une autre bourse elle passe quelques mois à Meudon et quelques autres à Concarneau. Elle repasse brièvement à l'Académie Colarossi avant de retourner au manoir de la famille Adlercreutz en Finlande et elle voyage en Finlande pour peindre et étudier. En 1884, elle revient avec Helena Westermarck à l'académie Colarossi pour y travailler. En 1887, elle se rend à St Ives dans les Cornouailles. Elle y peint le Convalescent qui gagne la médaille de bronze de l'exposition universelle de Paris de 1889. Elle opte alors pour un naturalisme que sert une grande virtuosité technique lui valant de précoces succès. Cette période est marquée par de nombreux voyages : Bretagne, Angleterre, Russie, Italie. Dans les années 1890, Helene Schjerfbeck enseigne régulièrement à l'école de dessin de l'association des arts. En 1901, Schjerfbeck devient trop malade pour enseigner et elle abandonne son poste en 1902. Elle s'installe alors à Hyvinkää pour y prendre soin de sa mère. À la fin du xixe siècle, dans une Finlande luttant pour l'indépendance, son refus du romantisme national dont Akseli Gallen-Kallela a pris la tête la marginalise. Une santé fragile depuis son enfance l'amène alors à s'installer à Hyvinkää, à une cinquantaine de kilomètres d'Helsinki dont elle a été absente durant quinze ans. C'est dans cet isolement voulu qu'elle élabore son propre langage, épurant son écriture sur la base du réalisme auquel elle reste fidèle. Cette ascèse picturale s'appuie sur une attention à son environnement, peignant son entourage, les ouvrières de l'usine locale ou plus tard les infirmières du sanatorium, des paysages et des natures mortes intimes qui sont comme autant de méditations faisant échos aux autoportraits où, à la fin de sa vie, elle traque les progrès de l'âge, de la maladie et l'approche de la mort. Elle meurt au sanatorium de Saltsjöbaden en Suède, pays où elle s'était réfugiée lors de la guerre de Continuation, second conflit armé opposant la Finlande et l'URSS
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Agnolo Bronzino (1503-1572) Portrait d'un jeune homme The Nelson-Atkins Museum of Art
Angelo di Cosimo ou Agnolo di Cosimo dit le Bronzino ou Agnolo Bronzino est un peintre maniériste italien, fils adoptif et apprenti de Pontormo,
et élève de Girolamo Genga. Il devrait son surnom à son teint sombre ou
à la couleur de ses cheveux. Son disciple et fils adoptif, Alessandro Allori,
était également surnommé « il Bronzino ». Il a eu sa part dans les
débats qui ont animé les artistes de l'époque sur la supériorité de la
peinture ou de la sculpture. Ardent défenseur de la peinture, le
Bronzino réalise un tableau à deux faces, le Nain Morgante, où il
représente un homme de face et de dos, pour démontrer la capacité de la
peinture à faire sentir les volumes de la chair. ll entre au
service des Médicis en 1539 pour les décorations du mariage de Côme de
Médicis et d'Éléonore de Tolède pour laquelle il décorera toute une
chapelle du Palazzo Vecchio et dont il fera le portrait en 1545. Ses
portraits offrent l'image officielle de la cour des Médicis. Ils sont
l'expression d'un pouvoir aristocratique, hors des contingences
matérielles.
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Alphonse Legros (1837 -1911) Etude de tête masculine Huile sur toile 35,5 x 28,5 cm Collection privée
Alphonse Legros, est un peintre, graveur, sculpteur et médailleur français naturalisé britannique. Quasiment inconnu en France de nos jours, il fut pourtant assez célèbre de son vivant surtout auprès des peintres français pour son perfectionnisme et son académisme intransigeant. Poussé par Whistler, il s'installe à Londres en 1863 où il obtient d'abord un poste de professeur de gravure à la South Kensington School of Art avant d'être appelé au University College de Londres où, de 1876 à 1892, il est un maître dévoué à son enseignement et à ses élèves, approfondissant l'étude des artistes anciens comme Holbein, Rubens ou les dessinateurs italiens de la Renaissance. De fait, son influence sur les dessinateurs britanniques de la fin du siècle est importante et durable, il participe au regain d'intérêt de l'époque pour la gravure, et est l'un de ceux qui remettent à l'honneur la pointe d'argent, une technique alors tombée en désuétude. En 1880, il est membre fondateur de la Royal Society of Painter-Printmakers. Sans être parfaitement anglophone, mais reconnu par l’establishment, il obtient la nationalité britannique en 1881 et poursuit sa création en Angleterre, surtout dans le domaine de la gravure (eaux-fortes et médaillons), sans abandonner cependant ses liens avec la France : en 1862, il est membre fondateur de la Société des aquafortistes cofondée par Alfred Cadart à Paris, avec lequel il restera en lien.
William Blake ( 1757-1827) The ancient Days (Les premiers Temps) British Museum
L'apparence de Dieu ! L'identité de Dieu ! Vaste sujet auquel s'attaque frontalement William Blake dans cette ouvre !
Le commentaire donné par le British Museum qui conserve cette gravure de 1794 servant de Frontispice au Livre "Europe : Une prophétie", est sensiblement différent du commentaire manuscrit que William Blake écrivit juste sous elle....
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Anonyme chinois du 14e siècle Portrait supposé de Gengis Khan (1160-1227). Chinggis Khaan National Museum, Ulaanbaatar
Gengis Khan est né entre 1155 et 1162 dans ce qui correspond à l'actuelle province de Khentii en Mongolie, et mort en août 1227 dans l'actuel Xian de Qingshui (Chine), est le fondateur de l'Empire mongol, le plus vaste empire continu de tous les temps, estimé lors de son extension maximale à environ 36,5 millions de km2 en 1268 sous Kubilai Khan. Issu de la maison princière des Bordjiguines, il rassemble plusieurs peuples-état (ulus) nomades de l'Asie de l'Est et de l'Asie centrale sous l'identité commune de « mongols » ; il en devient le kha (roi), puis le Tchingis Khagan (empereur), avant même de se lancer à la conquête de la Chine. À la fin de son règne, il contrôle une grande partie de l'Asie, avec, outre la Mongolie, la Chine du nord et la Sogdiane. Après sa mort, l'empire est considérablement agrandi par ses successeurs qui le dirigent encore pendant plus de 150 ans. Son petit-fils, Kubilaï Khan, est le premier empereur de la dynastie Yuan en Chine. Pour les Mongols, qui le considèrent comme le père de leur nation, Gengis Khan est une figure légendaire entourée d'un grand respect.
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Aniello Falcone (1607-1656) Athlètes romains, c.1640. Museo del Prado, Madrid.
Après une courte formation dans l'atelier napolitain de José de Ribera où il s'initie à l'art du Caravage, Falcone développe un style personnel dont le naturalisme s'appuie sur une pratique importante du dessin. Bien que son séjour à Rome ne soit pas attesté, il fut certainement en rapport d'une part avec les œuvres de la période romaine (1629-30) de Velàsquez, et d'autre part avec les peintres romains de bambochades (les Bamboccianti), et occupa à Naples une position analogue à celle de Pieter van Laer, développant ses dons exceptionnels de naturaliste et d'observateur attentif de la réalité dans le climat d'un caravagisme en " mineur ". Il prend part également, avec Viviano Falcone et Domenico Gargiulo, à la réalisation d'une série de quatre grandes toiles représentant des scènes de la Rome antique pour le Palais du Buen Retiro à Madrid. L'une d'elles représente des combats de gladiateurs au Colisée. Bien qu'il réalisa aussi des compositions religieuses, Aniello Falcone est plus connu pour ses scènes de batailles, peintes pour de grands collectionneurs napolitains tel Gaspar Roomer (de bons exemples au Louvre, au musée Capodimonte de Naples et au Nationalmuseum de Stockholm) et dont il fit sa spécialité, faisant de lui le précurseur, à Naples, en ce genre, des peintres Micco Spadaro et Salvator Rosa. Ses contemporains le considéraient comme «l'oracle» de ce genre artistique, pour lequel il créa le schéma de la «bataille sans héros» ), où la violence des combats est traduite par une touche à la fois expressive et précise. À partir de 1640, ses compositions religieuses, notamment pour les églises San Paolo Maggiore et Gesù Nuovo de Naples, témoignent de plus en plus nettement d'une connaissance des tendances lumineuses et ordonnées du classicisme romano-bolonais. Carlo Coppola et Salvator Rosa ont été ses élèves comme Micco Spadaro, dans son atelier napolitain, entre tendances grecque, latine et espagnole, et firent partie de la « Compagnia della Morte », créée par Aniello lui-même pour venger la mort d'un ami, avec l'objectif utopique de tuer tous les Espagnols. Masaniello fit partie lui aussi de cette compagnie. Lorsque le Royaume de Naples, après à peine deux ans de révolution, revint sous la domination espagnole, la Compagnia della Morte fut dissoute, et Aniello Falcone disparut, son atelier évincé au profit de celui de Luca Giordano. Falcone, avec Salvator Rosa, se rendit à Rome. Un Français l'incita à se rendre en France, où Louis XIV devint l'un de ses mécènes. Finalement, Jean-Baptiste Colbert accepta la demande du peintre de retourner à Naples, où il mourut pendant la peste de 1656. ____________________________________________________ 2023- Men Portraits Un blog de Francis Rousseau
Jacques Mauny (1893-1962) Baseball, 1925 Gouache, watercolor and pencil on paper, 25,4 x 34,93 cm.
Jacques Mauny est un artiste français. Ses œuvres sont passées en vente aux enchères publiques à 16 reprises, majoritairement dans la catégorie Peinture. La terrasse présentée en 1997 chez Collignon-Laurent (Peinture) et la plus récente concerne Autoportrait pour une affiche de la galerie Chéron présentée en 2021.
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Paul Cadmus (1904-1999) Male Nude, circa 1969. Chalk on black paper. Private ecollection
Paul Cadmus est
un peintre, pastelliste et dessinateur américain. dont ce blog publie, depuis 2016, l'intégralité des dessins connus.
De son vivant, il connaît
la célébrité avec une série de tempera sur toile figurant des scènes de
genre urbaines, inscrites dans le mouvement réaliste social alors
dominant, mêlant satire, ironie, goût du grotesque, et il reçut de
nombreuses commandes. Dans les années 1960, son œuvre révéla plus
franchement aux yeux du public une forme d'homo-érotisme affirmé, entre
autres à travers une série de dessins de nus masculins,
tandis que son style évoluait vers ce qui fut appelé le réalisme
magique. Dans la seconde moitié de sa vie, Cadmus ralentit sa
production de peinture et donna plus de place au dessin. L’œuvre dessiné
de Paul Cadmus est très important, constitué surtout de nus masculins,
et de femmes et d'hommes du monde de la danse pendant leurs exercices.
Sa technique de dessin est académique, très référée à l’époque baroque.
Il travaille beaucoup sur papier teinté, et mélange les techniques et
outils pour aboutir à un style personnel. Son utilisation de la hachure
large et par petites zones superposées pour le modelé des corps en est
une caractéristique importante.
C. Basler Cigares Th. Ermatinger à Vevey Affiche, 1920, Imprimée à Genève
Jusqu'en 1860, les affiches sont essentiellement typographiques, constituées de textes longs et saturés ou de gravures illustrées, imprimées sur du papier de mauvaise qualité. En France, au début de 1870, l’affiche publicitaire prend son essor avec le développement des techniques d’impression et l’apparition de la lithographie en couleur.
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Eugène Burnand (1850-1921) Série Portraits de guerre : Coulma Cone de Mokata, Koroko (Soudan) Tirailleur sénégalais, armée française.
Eugène Burnand est un peintre suisse dont le style réaliste servit une
œuvre picturale principalement consacrée à des scènes religieuses et de
paysages de campagne. Son tableau le plus célèbre se trouve au Musée
d'Orsay à Paris : Pierre et Jean courant vers le tombeau de Christ
ressuscité. Mais c’est à Marseille et à Montpellier qu'il réalise en
1917 ce que certains considèrent comme e grand œuvre de sa vie, a savoir
une série de saisissants portraits, Les portraits de guerre, qui
passent systématiquement en revue tles soldats alliés venus de tous les
continents pour participer au la premier guerre Mondiale. Quand je dis
participer je veux dire évidement pour se faire tuer dans une de ces
grandes boucheries dont les êtres humains ont le secret et dont
visiblement ils ne peuvent pas se passer longtemps. ... Ces soldats
d’Eugene Burnand représentés avant le combat dans l ‘impeccable
costume de leur corps d’armées spécifiques. Ils ont tous un point
commun. Ils ne sourient jamais ! Comment le pourraient ils d’ailleurs
étant donné ce qui les attends.
Ramon Casas i Carbo (1866-1932) Pere Romeu Collection privée
Ramon Casas i Carbó,
est un peintre et affichiste espagnol, promoteur du modernisme
catalan. Il est surtout connu pour ses portraits et caricatures de
l’élite catalane, espagnole et française. En 1884, il expose à Barcelone l’œuvre Corrida de Toros. Il part souvent à Paris à l’Académie Gervex où il rencontre les peintres Santiago Rusiñol et Pierre Puvis de Chavannes. En 1889, il part en voyage avec son ami l’artiste post-impressionniste Rusiñol. Il
s’installe à Paris en 1890 au moulin de la Galette de Montmartre avec
ses amis Rusiñol, Miquel Utrillo et Ramon Canudas. Il expose le Portrait d’Erik Satieau
Salon du Champ-de-Mars et au Salon de la Société nationale des
beaux-arts, où il obtient le titre d'associé qui lui permet d’exposer
deux œuvres chaque année sans être évalué par le jury d’admission. En 1891, il expose une de ses œuvres plus connues intitulée Intérieur du Moulin de la Galette et il obtient une médaille à l’exposition internationale de Berlin où il envoie les œuvres Retrat de dama et Treball. L'année suivante, il gagne la médaille d’or à l’exposition internationale de Madrid avec l’œuvre Aire Lliure.
Il expose aussi à l’Exposition universelle de 1893 à Chicago. C'est
aussi dans ces années-là qu'il entame cette série de portraits
intimistes comme Après le bain (Abbaye de Montserrat) ou Fatiguée (musée
d'art de Dallas). Il y peint le même modèle, une jeune femme brune dans
une chemise au col gansé de bleu, mêlant remarquablement l'intimité, le
respect et le désir. Après cette période dominée par ses portraits et
ses nus, il retourne à la représentation de scènes de foule, sur
lesquelles il avait déjà travaillé dans les années 1880. Il revient
finalement à Barcelone en 1896 et il installe son atelier chez ses
parents. Avec l’œuvre Ball de tarda, il gagne une médaille de deuxième classe à l’exposition des beaux-arts de Barcelone, et il expose les œuvres Bona artilleria et Angoixa à
l’exposition d’art de Berlin. L'année 1898 marque le début de sa
carrière d’affichiste. Il gagne le concours publicitaire de la boisson Anís del Mono et dessine le affiches des campagnes publicitaires pour des marques comme Codorniu, Cigarillos Paris, entre autres. Par la suite, il commence sa collaboration avec les magazines modernistes Quatre Gats, édité par le cabaret éponyme en 1899, puis dans Pèl i Ploma où il publie ses illustrations et qu'il finance en partie (1899-1903). En
1900, le comité international espagnol choisit deux de ses œuvres pour
les présenter à l’Exposition universelle de Paris. Il visite cette
exposition avec son ami Picasso, alors âgé de 19 ans dont il fera le portrait à cette occasion. L’année suivante, il gagne sa première médaille à l’exposition de Munich avec l’œuvre Garrote vil. En 1903, il expose au Salon du Champ-de-Mars l’œuvre La Càrrega. Deux ans plus tard, il y expose l’œuvre Retrat eqüestre de d’Alfons XIII, qui est achetée par le millionnaire nord-américain Charles Deering qui lui commande le portrait de ses filles. À
partir de ce moment-là, il commence une forte amitié avec le
millionnaire qui le mène à faire plusieurs voyages avec lui et à rester
quelques mois aux États-Unis, où il brosse les portraits des amis du
millionnaire. En 1918, il visite le champ de bataille de la Première
Guerre mondiale où il peint Autorretrato con Cope Militar. En 1922, il épouse Julia Peraire qui avait été son modèle pour plusieurs portraits (notamment La Sargantain), et il repart aux États-Unis. En 1931, il participe à une exposition conjointe avec Rusiñol, Clarasó et Casas.
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Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) Homme nu de dos Huile sur toile Ateneum, Finland
Akseli Gallen-Kallela de son vrai nom Axel Waldemar Galléno est un peintre et graveur finlandais de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Il fut l'un des artistes finlandais les plus connus internationalement. Son œuvre est associée aux styles nationaliste romantique, symboliste et réaliste. Après avoir débuté par une peinture réaliste en puisant ses sujets dans la vie rurale, Akseli Gallen-Kallela se forge un style personnel d'inspiration néo-romantique, caractérisé notamment par des contours marqués et des couleurs vives. Il est célèbre pour ses grands tableaux illustrant des épisodes du Kalevala, l'épopée nationale finlandaise (La Défense du Sampo, 1896 ; La Mère de Lemminkäinen, 1897). ________________________________________ 2023 - Men Portraits Un blog de Francis Rousseau
Patrick Procktor (1936-2003) Richard Shepherd Collection privée
Patrick Procktor (RA) était un peintre et graveur britannique. Patrick Procktor est né à Dublin, fils cadet d'un comptable d'une compagnie pétrolière, mais a déménagé à Londres lorsque son père est décédé en 1940. Dès l'âge de 10 ans, il a fréquenté la Highgate School - où un de ses professeurs fut le peintre paysagiste Kyffin Williams. Les revenus de sa mère étaient insuffisants pour financer ses études supérieures et après avoir travaillé chez un marchand de matériaux de construction au nord de Londres, Agé de 18 ans, Procktor, se fait enrôlé dans la Royal Navy où, pendant son service national, il apprend à parler russe. Pendant sa période londonienne, Procktor a vécu à Manchester Street, Marylebone où il est vite devenu l'ami de Derek Jarman , Francis Bacon et Cecil Beaton (plusieurs photographies de Procktor apr Beaton sont exposée à la National Portrait Gallery. Malgré ses penchants homosexuels, en 1973, Procktor épouse une veuve, voisine et restauratrice Kirsten Benson. Elle a vendu son restaurant (Odin's) à Peter Langan , et Procktor, Hockney, Bacon et Lucian Freud ont tous fourni des peintures à accrocher sur les murs de la brasserie Odin's et Langan's en échange du gite et du couvert. Porktor apparait en personne edans le biopic tourné sur Hockney en 1974, A bigger Splash.
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Bruce Weber (bn.1946) Nuque d 'homme Affiche de l'exposition au Musée de l'Elysée de Lausanne, 1988
Bruce Weber est un photographe et cinéaste américain né le 29 mars 1946. Il est surtout célèbre pour ses campagnes de publicité pour les marques de vêtements Calvin Klein, Abercrombie & Fitch, Moncler, et Ralph Lauren. Bruce Weber étudie la photographie à l'Université de Princeton. Il s'installe ensuite à New York et poursuit ses études à la New School for Social Research puis à l'Université de New York. Il effectue sa première exposition en solo en 1974 à la Razor Gallery de New York. Ses premières photographies de mode sont publiées à la fin des années 1970 dans le magazine GQ dont Bruce Weber fera la couverture à plusieurs reprises. Rapidement reconnu comme un des pionniers de la photographie de mode masculine, il attire l'attention du grand public des années 1980 au début des années 1990 avec les images qu'il réalise pour la campagne de publicité Calvin Klein. Soutenu par Grace Coddington, il travaille régulièrement pour Vogue. Weber est également connu pour avoir lancé la carrière dans le mannequinat de Isabella Rossellini, ainsi que pour avoir travaillé avec Christy Turlington à ses débuts de mannequin, avant qu'elle ne devienne un des Supermodels.
Jacques de Lalaing, meilleur photographe que peintre ?
Jacques de Lalaing, photographie à l'albumine, guerre franco prussienne de 1870-71, Monuments aux morts, photos érotiques, académisme, nus masculins, photos anciennes,19e siècle
Jacques de Lalaing 1858-1917) à ne pas confondre avec son ancêtre de même nom (1421- 1453) qui fut l’un de plus preux chevaliers de Philippe le Bon, a connu les horreurs de la guerre à plusieurs reprises. Il vécut la guerre franco prussienne de 1870-71 Une guerre qui pour être courte et locale, opposant la France à l’Allemagne n’en a pas moins ensanglanté le nord de l’Europe.Cette guerre inspire à Jacques de Lalaing son premier grand tableau de prisonnier (voir le lien donné en complément). Lui qui était plutôt habitué des peintures salonnardes, des portraits de belles dames de l’aristocratie anglaises ou belges et de leur toutou et de sujets allégoriques, ne va pas faire dans le tableaux de guerre sanglant, mais dans l’évocation de la grande dépression que cause chez les êtres humains les conflits....
OTTO ERNST (1884-1967) Affiche pour "Marque lutteurs", 1930, 128 x 90 cm Collection Privée
Otto Ernst fit son apprentissage de graphiste, en 1905 lors d'un rapide séjour d'études d'un semestre à Florence puis en 1906 et 1907 dans - plusieurs académies à Paris. En 1910, il se rendit de nouveau à Paris, devint l'élève d'Eugène Grasset à l'académie de la Grande Chaumière, où il rencontra Théophile Alexandre Steinlen, et participa au fauvisme et aux débuts du cubisme. A partir de 1918, il vécut à Oberentfelden puis à Aarau, occupant pendant presque 40 ans, un emploi de graphiste chez l'imprimeur Trüb & Co spécialisé dans les affiches publicitaires hôtelières et dans la production d'étiquettes illustrées de bagages. Dès 1945, il entreprit comme artiste indépendant plusieurs voyages en Europe et au Maroc. Son œuvre comprend des paysages à l'huile et à l'aquarelle, de même que des natures mortes (surtout des fleurs), quelques portraits et de nombreuses affiches, généralement en style figuratif. Nombre de ses œuvres se trouvent au Musée cantonal des beaux-arts à Aarau (Aargauer Kunsthaus).
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Pol Dom (1885-1978) Autoportrait au Pulchri Studio, 1932 Huile sur toile, 76 x 62 cm Collection privée
Pol Dom est né le 4 juin 1885 à Anvers. Il se forme à l'Académie des Beaux-Arts de sa ville natale. Parce que le climat artistique aux Pays-Bas était plus ouvert et progressiste qu'en Belgique, il a vécu entre 1908 et 1910 dans le village d'artistes de Laren en Hollande du Nord. Il y rencontre l'artiste Betsy van Gelder, qui cherche un professeur de peinture et de dessin. Après leur mariage, ils s'installent à Bruxelles en 1910, où leur fille Elise naîtra trois ans plus tard. La même année, ils sont retournés aux Pays-Bas. Après avoir vécu à Bussum, Laren et Rijswijk, la famille s'installe à Scheveningen en 1927. En 1936, Pol Dom a reçu la nationalité néerlandaise. Cette année-là, sa femme mourut subitement. Après la guerre, il épousa Flora van Dam. Dom a participé activement à la vie de l'artiste à La Haye. Il a été membre du Haagse Pulchri Studio et du Haagse Kunstkring et son travail y a été exposé. Il était également membre de l'association d'artistes Sint Lucas à Amsterdam, où son travail a été inclus dans une exposition en 1932 au Stedelijk Museum. En 1939, il participe à l'exposition universelle de New York. Pol Dom est décédé à La Haye le 21 février 1978.
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Edward Curtis (1868-1952), Bird Rattle. Piegan. 1908
Edward Sheriff Curtis est l'un des principaux anthropologues sociaux des
Amérindiens d'Amérique du Nord — et de l'Ouest américain — laissant
trace d'écrits, d'enregistrements sonores des chants indiens et de
nombreuses photos sur verre. Ainsi, de manière non exhaustive, il a
entrepris l'inventaire photographique d'amérindiens des 80 tribus
existantes. Cette population indienne qui était estimée à plus d'un
million d'individus au 18e siècle, avait chuté aux alentours de 40 000
lorsqu'il lança son projet.
Entre 1907 et 1930, il mena une véritable course contre la montre. Parmi les tribus qu'il visita : les Kwakiutl sur la côte pacifique, les Comanches, les Apaches et les Crees, dans leurs tipis caractéristiques, dans les Grandes Prairies et au pied des Rocheuses, les Hopis, les Pueblos et autres habitants du Sud-Ouest, les Gens-du-Sang, les Blackfeet et les Algonquins dans le Montana.
On estime que Curtis traversa les États-Unis environ 125 fois en rendant
visite à 80 tribus et que 40 000 clichés furent pris. Il utilisa
également un appareil à cylindre de cire enregistreur d'Edison qui lui
permit d'étudier 75 langues et dialectes et d'enregistrer 10 000 chants
indiens.
Une partie de son travail fut publié dans une somme en vingt volumes
intitulée : « The North American Indian », comprenant 2 500
photographies, 4 000 pages de textes, alors qu'au total, Curtis réalisa
près de 50 000 prises de vue.
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Edward Francis Burney (1760-1848) Tom Tring the Boxer. Etude académique, 1790-1800, dessin
Burney est né à Worcester le 7 septembre 1760, fils de Richard Burney et d'Elizabeth Humphries. Le musicologue Charles Burney était son oncle et l'écrivain Frances (ou "Fanny") Burney était sa cousine. Il a étudié aux écoles de la Royal Academy à partir de 1776, où il a reçu les encouragements de Sir Joshua Reynolds. Il a exposé à la Royal Academy de 1780 à 1803. Son travail comprenait des sujets historiques et des portraits d'amis et de famille. Un portrait de sa cousine Frances fut gravé en frontispice de ses œuvres, et en 1780 il exposa trois dessins illustrant son roman Evelina, qui furent gravés pour une édition de 1791 de l'ouvrage. Une grande partie de son travail a été réalisée pour des illustrations de livres, y compris une série pour une édition du Paradis perdu de Milton.
Eugène Burnand (1850-1921) Portraits de guerre- Sous-officier écossais, armée britannique Imperial War Museum
Eugène Burnand est un peintre suisse dont le style réaliste servit une œuvre picturale principalement consacré à des scènes religieuses et de paysages de campagne. Son tableau le plus célèbre se trouve au Musée d'Orsay à Paris : Pierre et Jean courant vers le tombeau de Christ ressuscité. C'est à Marseille et à Montpellier qu'il réalise en 1917 un série de magnifique portraits, Les portraits de guerre, (ci dessus) des soldats alliés venant de tous les continents. Un musée est consacré à Eugène Burnand à Moudon (Suisse).
Dès la préhistoire, l'art rupestre proposa de nombreuses représentations de scènes de guerre et de combat.en donnant une image au moment même où elle se déroulait. Les dessins des individus, généralement soldats mais aussi souvent simples civils les représentent en plein viols ou massacres, déjà morts ou encore vivants ou, mieux, les deux. Ces fresques rupestres posaient les bases des règles de ce que fut la peinture de guerre durant les millénaires qui suivirent avec pour axe majeur : la souffrance, la mutilation et la mort toujours très étroitement...
John Singer Sargent (1856-1925) Gazés (Gassed), 1918-1919 Huile sur toile 231 × 611 cm Imperial War Museum, London
Peintre américain, John Singer Sargent fut prié de créer une œuvre symbolisant la collaboration anglo-américaine. Bien qu'âgé de 62 ans, il se rendit sur le front de l'Ouest en compagnie de Henry Tonks en juillet 19183. Il passa du temps avec la Guards Division près d'Arras, puis avec le corps expéditionnaire américain près d'Ypres. Désireux de peindre une foule de personnages, il avait du mal à trouver une scène combinant des Britanniques et des Américains. Le 11 septembre 1918, Sargent écrivait à Evan Charteris: « de nuit, je n'ai vu que trois bonnes scènes avec une foule d'hommes : une scène poignante, un champ rempli d'hommes gazés aux yeux bandés ; un convoi de camions remplis de « chair à canon » ; et une autre scène fréquente, une grand-route encombrée de troupes et de véhicules. Sans doute, cette dernière scène, qui réunit des Anglais et des Américains, est la meilleure à peindre si l'on peut éviter que la foule semble aller au Derby (E. Charteris, John Sargent, New York, 1927, p. 214). » La « scène poignante » faisait allusion aux effets d'un barrage allemand dont Sargent avait été témoin le 21 août 1918 au Bac du Sud, entre Arras et Doullens, et où les Allemands avaient utilisé du gaz moutarde contre la 99e brigade de la 2e division d'infanterie du Royaume-Uni et la 8e brigade ) de la 3e division d'infanterie du Royaume-Uni pendant la seconde bataille d'Arras de 1918.
Tonks décrivit l'expérience dans une lettre adressée à Alfred Yockney le 19 mars 1920 : « Après le thé, nous avons appris qu'il y avait de nombreux gazés au poste de secours du corps expéditionnaire de Bac du Sud, sur la route de Dollens, et y sommes allés. Le poste se trouvait sur la route et se composait de plusieurs cabanes et de quelques tentes. Les gazés ne cessaient pas d'arriver, guidés par des aides-soignants en groupes de six environ, tout juste comme Sargent les a représentés. Ils étaient assis ou étendus sur l'herbe, il devait y en avoir des centaines, qui souffraient manifestement beaucoup, surtout, j'imagine, aux yeux, qui étaient couverts d'une gaze... Sargent a été très touché par la scène et a pris aussitôt bien des notes »
Le Comité des monuments aux morts accepta de changer le thème de la commande, et Sargeant réalisa sa peinture dans son studio à Fulham en 1918 et 1919. La peinture témoigne des effets des armes chimiques, décrits dans le poème Dulce Et Decorum Est de Wilfred Owen. Le gaz moutarde est un gaz vésicant persistant dont les effets ne deviennent manifestes que plusieurs heures après l'exposition à ce produit. Il s'attaque à la peau, aux yeux et aux muqueuses et cause de grandes vésicules, la cécité, la suffocation et le vomissement. La mort peut survenir en deux jours ou après plusieurs semaines de souffrances. La peinture fut achevée en mars 1919. Elle fut exposée la première fois à la Royal Academy of Arts de Londres en 19197. Elle fut choisie pour peinture de l'année par la Royal Academy en 1919. Elle n'a pas été aimée par tous : E. M. Forster la jugeait trop héroïque. Elle est conservée à l'Imperial War Museum, avec plusieurs des études au fusain préparatoires9. D'autres esquisses au fusain sont détenues par la Corcoran Gallery of Art. Une petite étude à l’huile de 26,6 cm sur 69,1 (10,5 po sur 27,25), qui appartint à l'origine à Evan Charteris, fut vendue 162 050 £ (267 869 $) par Christie's en 2003.