Eugène Burnand (1850-1921)
Série Portraits de guerre : Coulma Cone de Mokata, Koroko (Soudan)
Tirailleur sénégalais, armée française.
Eugène Burnand est un peintre suisse dont le style réaliste servit une œuvre picturale principalement consacré à des scènes religieuses et de paysages de campagne. Son tableau le plus célèbre se trouve au Musée d'Orsay à Paris :
Pierre et Jean courant vers le tombeau de Christ ressuscité.
C'est à Marseille et à Montpellier qu'il réalise en 1917 un série de magnifique portraits,
Les portraits de guerre, (ci dessus) des soldats alliés venant de tous les continents.
Un musée est consacré à Eugène Burnand à Moudon (Suisse).
Les tirailleurs sénégalais étaient un corps de militaires appartenant aux troupes coloniales constitué au sein de l'Empire colonial français en 1857, principal élément de la «
Force noire » et dissous au début des années 1960.
Bien que le recrutement de tirailleurs ne se soit pas limité au Sénégal, c'est dans ce pays que s'est formé en 1857 le premier régiment de tirailleurs africains, ces unités d'infanterie désignant rapidement l'ensemble des soldats africains de couleur noire qui se battent sous le drapeau français et qui se différencient ainsi des unités d'Afrique du Nord, tels les tirailleurs algériens.
En 1895, ils participent à la conquête de Madagascar, de 1895 à 1905, ils sont employés à la pacification de ce pays.
En Afrique Française du Nord (AFN) et surtout au Maroc, des unités de l'armée coloniale, européennes ou africaines (12 bataillons), servaient dans le cadre de la « pacification ».
En 1914-1918 lors de la Première Guerre mondiale, ce sont environ 200 000 « Sénégalais » de l'AOF qui se battent sous le drapeau français, dont plus de 135 000 en Europe. Environ 15 % d'entre d'eux, soit 30 000 soldats, y ont trouvé la mort (sur un total de 1 397 800 soldats français morts durant le conflit soit plus de 2 % des pertes totales de l'armée française) et beaucoup sont revenus blessés ou invalides
. Jean-Yves Le Naour compte quant à lui 180 000 tirailleurs sénégalais,
« dont 130 000 ont combattu en France » et
« 30 000 sont morts, ce qui représente un mort pour six mobilisés : c'est à peu de choses près la proportion de décès que l'on observe parmi les poilus français ».
L'armée coloniale envoya en Métropole, dès le 17 septembre 1914, des unités de marche mixtes (Européens et Africains) à raison, pour chaque régiment mixte, d'un bataillon africain pour deux bataillons européens. Durant toute la guerre, les troupes levées en Afrique noire transitèrent en AFN où, tout en participant activement à la « pacification », elles s'acclimataient et s'aguerrissaient avant de rejoindre les champs de bataille d'Europe ou d'Asie mineure (Dardanelles). Le général Charles Mangin, promoteur de
Force noire, ouvrage qui fit sensation en 1910, retrouva ces troupes africaines sous ses ordres lors de la reprise du fort de Douaumont en 1916.
Entre 1939 et 1944, ils sont près de 140 000 Africains engagés par la France, près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat. Les tirailleurs sénégalais participent à la bataille de Bir Hakeim, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, après le débarquement de Provence en août 1944.
Les tirailleurs sénégalais sont toujours restés fidèles à l’Empire colonial français, et ont été engagés dans des conflits qui ont opposé la France à ses colonies : Indochine, Algérie, Madagascar ; Léopold Sédar Senghor les a surnommés les «
Dogues noirs de l’Empire ».
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