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lundi 31 octobre 2022

Hyacinthe Rigaud (1659-1743) - Portrait de Pierre-Vincent Bertin

Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Portrait de Pierre-Vincent Bertin, 1685 Collection particulière


Hyacinthe Rigaud (1659-1743),
Portrait de Pierre-Vincent Bertin, 1685
Collection particulière


Hyacinthe Rigaud,
né Jacinto Francisco Honorat Matias Rigau-Ros i Serra né dans la province du Roussillon, (et dont l'orthographe du nom fut francisée en Hyacinthe Rigaud) est considéré comme l’un des plus célèbres portraitistes français de la période classique. Pour Jacques Thuillier, professeur au Collège de France : « Hyacinthe Rigaud fut l’un de ces peintres français qui sous l’Ancien Régime connurent comme portraitistes la plus haute célébrité. Cette admiration était méritée à la fois par l’abondance de l’œuvre et par sa constante perfection1. » Dans le portrait ci-dessus, à l'arrière plan duquel apparait une magnifique Montage Sainte-Victoire, le peintre laisse volontiers transparaitre la suffisance et le ridicule du modèle que même son chien semble désapprouver ! 

Pierre-Vincent Bertin (1653-1711)  était un financier français et collectionneur avisé. De son cabinet de curiosités, on ne connaît que peu de choses sinon qu’il contenait plusieurs tableaux qui font la gloire de plusieurs collections mondiales. Ainsi, aux côtés d'une Adoration des Mages de Véronèse on pouvait voir la Judith de Giorgione (Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage) ainsi que le Noli me tangere du Titien. Bertin avait également acquis, du propre cabinet de Colbert de Seignelay, un Christ apparaissant à la Madeleine toujours par le Titien ainsi que la Léda de Paul Véronèse que lui racheta le Régent.

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vendredi 14 octobre 2022

Nicolas de Largillière (1656-1746) - Portrait de Jean-André Souby


Nicolas de Largillière (1656-1746) Portrait présumé de Jean-André Souby, vers 1729 Huile sur toile 81x 65cm Collection Privée ( Drouot)

Nicolas de Largillière (1656-1746)
Portrait présumé de Jean-André Souby, vers 1729
Huile sur toile 81x 65cm
Collection Privée ( Drouot)


Jean André Soubry (1703-1774), est trésorier de France à Lyon – son père, Jacques Soubry (1656-1740), tenant la charge d’échevin dans la même ville. Les trésoriers de France, charge instaurée dès le XIIIe siècle, ne sont rien de moins que les administrateurs des Finances royales, assumant cette noble et haute tâche sous le nom de «Messieurs des Finances». La figure de celui-ci est pourtant bien jeune, autour de 26 ans lors de la réalisation de ce portrait par celui qui était demandé par les grands bourgeois, financiers, officiers et autres magistrats alors que son confrère et ami Hyacinthe Rigaud (1659-1743) officiait auprès de l’aristocratie – tant la qualité du résultat était parfait. En effet, comme nul autre, il savait allier à une vivacité et un esprit dans le traitement des visages un rendu des matières qui flattait au mieux le modèle représenté. La soie crisse, le drapé des velours casse là où il le doit, les dentelles – juste ce qu’il faut – font écho à la carnation. Si les portraits sont bien entendu réalisés d’après nature, en revanche, les tissus font l’objet d’études, d’où le degré de réalisme atteint, le souci du détail et la distinction qui s’en dégagent. À sa mort, Largillière aura contribué à renouveler la tradition française du genre pictural et à préparer la voie pour les générations suivantes. Cela vaut bien un record.

Nicolas de Largilliere (qui s'écrit aussi Largillierre) est  sans doute l’artiste le plus complet de sa génération. Ce peintre aux talents multiples était à l’aise aussi bien avec les natures mortes, qu’avec les tableaux historiques, les paysages ou les portraits, sa maîtrise technique lui permettant de jouer avec les matières, les couleurs et les lumières sans jamais  en faire un exercice froid. S’il s’était signalé par quelques tableaux historiques, il s’adonna plus particulièrement, sans renoncer à la grande peinture, au genre du portrait, dans lequel il excellait, surtout ceux des femmes où il savait démêler, dans leur physionomie, les traits constituant à la fois la beauté et le caractère. Il pouvait, sans s’écarter du modèle, y découvrir des grâces inaperçues et faire valoir les beautés apparentes, de façon que les femmes étaient d’autant plus sensibles aux flatteries de son pinceau, qu’il semblait n’avoir exprimé que la vérité, et qu’ainsi en regardant leur portrait, en les trouvait ressemblantes avant de les trouver belles. La ville de Paris ayant donné un repas à Louis XIV à l’occasion de sa convalescence, en 1687, voulut consacrer le souvenir de ce repas mémorable. Largillierre fut choisi pour le peindre, et, comme s’il eut compris ce que désiraient, au fond, les officiers du corps de ville, il fit leur portrait de grandeur naturelle au premier plan, leur prêta quelques gestes insignifiants, pour avoir l’occasion de peindre de belles mains à la Van Dyck, et rejeta Louis XIV et sa cour dans le vaporeux de la perspective. Cette représentation des échevins parisiens en costume et perruque s’appelle néanmoins la Convalescence de Louis XIV
Ses portraits, dans la tradition flamande de Rubens et van Dyck, gardent toujours une vie et une sensibilité qui font de lui l’un des plus grands peintres du règne de Louis XIV et de la Régence. 
Il laissa, à sa mort, 4 500 portraits.
 
 
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vendredi 22 mai 2020

Salomon Adler (1630-1799) - Autoportrait

 


Salomon Adler (1630-1799) 
Autoportrait
Pinacoteca  di Brera

Le peintre allemand Salomon Adler  était surtout connu pour sa carrière de portraitiste.qui se déroula en grande partie en Italie. De confession luthérienne, il était originaire d'une famille de fabricants de tissus de Gdansk. Sa manière de peindre (qui rappelle Rembrandt et de Hyacinthe Rigaud) et sa prédilection pour les vêtements orientaux, suggèrent une éducation artistique précoce à Gdansk.  Ses œuvres montrent l'influence des portraitistes de Vénitiens comme Nicolò Renieri et Tiberio Tinelli). Dans les années 1679 à 1691, il était manifestement à Milan. Il était très apprécié comme portraitiste
Les autoportraits d'Adler  comme celui ci peuvent être vus à Bergame, Milan ( Brera et collection Franco Marinotti), Budapest (peut-être une réplique de l'autoportrait des  Offices) et aux  Musée des Offices à Florence. 
 La seule œuvre signée par Adler est le portrait d'un jeune homme du Germanisches Nationalmuseum Nuremberg, acquis en 1963 auprès d'un marchand  commerce d'art italien.

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samedi 21 mars 2020

François de Troy (1675- 1730) - Portrait d'homme en Apollon











 François de Troy (1675 - 1730)
Portrait d'homme en Apollon
Huile sur toile, 117 x 89 cm
Collection privée (via Artcurial) 


Pour célébrer ce premier jour de printemps, cet portrait d'une grande fraicheur de François de Troy qui  permet d'apprécier les qualités de coloriste du peintre, aussi bien dans les reflets changeants et moirés du drapé couvrant la nudité héroïque du personnage que dans ceux de la lyre, attribut distinctif du dieu de la musique et de la poésie, la subtilité des carnations ou encore les nuances du ciel et des nuées. Le visage à l'expression douce, esquissant un très léger sourire, et le jeu des mains témoignent de la virtuosité du portraitiste et de la maturité de son art. François de Troy propose ici une composition audacieuse, annonciatrice de l'important succès que remportera le portrait historié pendant une grande partie du XVIIIe siècle.

François de Troy (ou François de Troie) incarne, aux côtés de Hyacinthe Rigaud et Nicolas de Largilliere, l'âge d'or du portrait français sous le règne de Louis XIV et fut le premier à repousser le poids de la tradition classique dans l'art du portrait et donner à ce genre une impulsion nouvelle.
Ses origines méridionales expliquent en partie la chaleur de ses coloris et son sens de la composition qu'il sut adapter aux modes parisiennes. Il répondit à de nombreuses commandes de riches particuliers et réalisa plusieurs portraits de la famille royale dans les années 1680-1690. Quelques années plus tard qu'il donnera la pleine mesure de son art, lorsqu'il travailla au service des ducs du Maine et de leur brillante cour de Sceaux. Grâce à ces commandes, François de Troy a pu travailler sans interruption auprès de la noblesse de cour pendant près de cinquante ans. On l'admirait pour sa capacité à dépeindre la noblesse et ses préoccupations pour les bonnes manières et la mode.On disait alors que sa peinture avait la capacité "de rendre toute femme belle et tout homme séduisant ". Dans les années 1690, François de Troy devient le peintre principal de la cour du roi Jacques II en exil à Saint-Germain-en-Laye. Entre 1698 et 1701, période de paix entre la France et la Grande-Bretagne, les Jacobites (partisans de Jacques II) pouvaient ainsi traverser la Manche avec des portraits de James Francis Edward Stuart et de sa sœur la princesse Louise Marie Thérèse Stuart. François de Troy était alors le seul peintre de la cour de Jacques II et avait besoin de l'aide de ses élèves pour réaliser les nombreux portraits qui lui étaient commandés.

D'après Artcurial qui la mis en vente récemment, l'identité du modèle du portrait ci-dessus est inconnue mais sa représentation sous les traits du dieu Apollon, dont la dimension solaire avait largement été utilisée dans la politique artistique du roi Louis XIV, semble indiquer une origine aristocratique voire princière, et il a été suggéré qu'il pourrait s'agir du prince Louis Armand de Bourbon-Conti (1695-1727) ou encore de Louis IV Henri, prince de Condé (1692-1740).

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dimanche 8 mars 2020

Hyacinthe Rigaud (1659- 1743) - Gaspard II de Gueidan

 

Hyacinthe Rigaud (1659- 1743)
Gaspard de Gueidan (1688-1767)
Musée Granet, Aix-en-Provence

Gaspard de Gueidan (1688-1767), président à mortier au parlement de Provence, fut un notable  connu pour sa ridicule vanité. Après avoir acquis la charge de président à mortier, Gaspard de Gueidan a l'ambition d'accéder à la haute noblesse. En mai 1752, il obtient l’érection de terres récemment acquises en marquisat de Gueidan. Mais Gaspard de Gueidan ne se contente pas de cette situation, il veut effacer la trace de ses ancêtres marchands de bestiaux et pour cela il s'invente des ancêtres qu'il fait remonter jusqu'à Bertrand, comte de Forcalquier. Il va jusqu'à faire saisir le livre L'histoire héroïque et universelle de la noblesse provençale édité à Avignon en 1757  et à y faire insérer par un stratagème peu habile sa pseudo ascendance jusqu'au comte de Forcalquier. La mystification ne passe pas inaperçue et dans les années 1760 plusieurs chansons populaires tournent en ridicule les prétentions de Gaspard de Gueidan.
Puis  le riche Gaspard de Gueidan acquiert le couvent des Observantins, une chapelle d'Aix-en- Provence dans laquelle il fait installer vers 1757 un mausolée à  la mémoire de Guillaume de Gueidan, fondateur mythique de sa famille avant 1208. Le gisant du mausolée, sculpté par Jean-Pancrace Chastel, artiste renommé à cette époque, est revêtu d'une armure qui évoque plutôt le 16e siècle  que le Moyen-Age et repose ses pieds sur un lion couché. À la Révolution, le couvent des Observantins est fermé et le mausolée rendu à la famille qui en fait don en 1836 au Musée Granet.
Vaniteux obsessionnel, dirait-on aujourd'hui,  il est la véritable incarnation du bourgeois gentilhomme de Molière,  se piquant de philosophie, de musique et de danse. Il ambitionna même un moment d’entrer à l’Académie française. En vain !  Son portrait fut peint deux fois par Hyacinthe Rigaud, en 1719 puis en 1734 (ci dessus), pour une commande livrée en 1738.

Hyacinthe Rigaud, né Jacinto Francisco Honorat Matias Rigau-Ros i Serra né dans la province du Roussillon, (et dont l'orthographe du nom fut francisée en Hyacinthe Rigaud) est considéré comme l’un des plus célèbres portraitistes français de la période classique. Pour Jacques Thuillier, professeur au Collège de France : « Hyacinthe Rigaud fut l’un de ces peintres français qui sous l’Ancien Régime connurent comme portraitistes la plus haute célébrité. Cette admiration était méritée à la fois par l’abondance de l’œuvre et par sa constante perfection1. » Dans le portrait ci-dessus, à l'arrière plan duquel apparait une magnifique Montage  Sainte-Victoire,  le peintre laisse volontiers transparaitre  la suffisance et le ridicule du modèle  que même son chien semble désapprouver !


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jeudi 20 septembre 2018

Hyacinthe Collin de Vermont (1693-1761) - L'été

https://menportraits.blogspot.com

Hyacinthe Collin de Vermont (1693-1761) 
 L''été des Allegories des Quatre Saisons 
Private Collection

Collin de Vermont a été l’élève de Jouvenet et de son parrain, Hyacinthe Rigaud, qui avait beaucoup d’affection pour lui. Il fut reçu à l’Académie royale de peinture en 1725, et élu professeur en 1740.
Collin de Vermont a fait plusieurs tableaux d’église et  de cabinet.  Il a laissé une suite considérable d’esquisses terminées, dont il avait pris les sujets dans l’Histoire de Cyrus.

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mercredi 4 avril 2018

Hyacinthe Rigaud (1659-1743) - Portrait du graveur Pierre Drevet


Hyacinthe Rigaud (1659-1743)
Portrait du graveur  Pierre Drevet, vers 1700 
Musée des Beaux Arts  de Lyon, France   

Emouvant et magnifique double portrait que celui-ci. 
On y voit le graveur Pierre Drevet (1663-1738) en train de graver une plaque de cuivre. Celui qui le peint n'est autre que son ami Hyacinthe Rigaud,  le peintre de Louis XIV et de la famille royale française... et on peut le voir d'ailleurs en plein ouvrage émergeant d'un  subtil jeu d'ombres ;  sur le côté gauche de de la composition, c'est en en effet l'image de Hyacinthe Rigaud, reflétée dans un miroir ,pinceaux à la main en de peindre son ami Drevet, qui apparait. 
Les deux artistes travaillent :  l'un gravant les oeuvres que l'autre peignait. 
La majeure partie de l'œuvre de Drevet qui comprend 125 planches, se composant essentiellement de portraits, le plus souvent d’après Rigaud dont il fut l’interprète privilégié en même temps que l’ami fidèle.