Tête de guerrier (Conte di Canossa), 1550-1560
The British Museum
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2021 - Men Portraits
Un blog de Francis Rousseau
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Collection virtuelle sur le thème du portrait masculin en peinture, dessin, sculpture et photographie. Chaque portrait est analysé et commenté en français et, quelquefois, détaillé dans un podcast. Biographie de peintres, sculpteurs, photographes et artistes. Portraits historiques, autoportraits, Nus académiques, portraits officiels, Histoire de la mode, Histoire du costume, Histoire de l'art.
Anne-Louis Girodet de Roussy -Trioson dit Girodet (1767-1824)
Etude de tête pour un oriental
Collection privée (via Leclere)
De grandeur nature, cette tête est vue de profil et tournée vers le ciel ; elle est coiffée d'un turban rouge et d'un burnous appelé à l'époque de Girodet un barnouffe. Elle n'est pas terminée. Les portraits d'orientaux peints et esquissés par Girodet constituent un ensemble majeur dans son œuvre. Tout au long de sa carrière, Girodet a peint plusieurs têtes d'orientaux. Un certain nombre d'entres elles se ressemblent par leur sujet, leur format quasi identique et leur cadrage au tiers du torse, montrant une tête enturbannée; elles forment ainsi une série de portraits: Tête d'Oriental au turban bleu (Doullens, Musée Lombard); Tête de Mameluck à la fleur d'hibiscus (Toile, 78 x 63 cm; Île d'Aix, Musée Napoléon); Portrait dit de Notis Botzaris ; Portrait de Mustapha (Musée Girodet); Tête d'Oriental au burnous esquissé (différent de celui ci dessus . Notre tableau vient s'ajouter à ce groupe. La moustache de notre homme, sa barbe et ses sourcils rappellent les traits de Mustapha, peint en 1819. La touche libre des étoffes confrontée au fini parfait de son visage le rapprochent du Portrait dit de Notis Botzaris et permettent de situer notre œuvre des années 1815-1820. L'inachèvement qui révèle la virtuosité et la technique du pinceau et l'usage de la toile laissée en réserve rapprochent notre portrait de l'Odalisque conservée au musée de Montargis et montre que la représentation de la figure humaine est première. Cette suite de têtes flamboyantes et exotiques, au regard lourd et impénétrable illustrent une peinture solaire, en pendant aux peintures lunaires du thème d'Ossian ou de Sapho.
Acquis à la vente Girodet par Jacob, le tableau entre directement dans la collection de l'homme de lettre et ancien receveur général des finances, Basile-Joseph Ducos (Bordeaux 1767 - Paris 1836). Il lui achète aussi l'esquisse de La Révolte du Caire conservée aujourd'hui à l'Art Institute de Chicago. De 1811 à 1836, Basile-Joseph Ducos est Régent de la Banque de France. Collectionneur et mécène, il possède l'esquisse de Régulus de David, le Portrait de Madame Pasta du Baron Gérard, l'esquisse de Trois chevaux lancés au galop de Géricault actuellement au musée des Beaux-Arts de Caen, un tableau d'Isabey et un tableau de Constable. Ducos cède notre tableau à son ami, le Comte Pierre David. Secrétaire d'Etat chargé de la légation de Malte. En résidant entre 1803 et 1806 à Malte, Naples et Rome, auprès du Grand-Maître de l'ordre de Malte, il côtoie Pierre-Narcisse Guérin qui peint Madame David en Didon dans son tableau conservé au Louvre. Nous remercions Madame Lemeux-Fraitot dd'avoir participé à la rédaction de cette notice.
Note de la Maison de Ventes Leclere
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Jean-Honoré Fragonard (1732-1806)
L’Attaque (fin des années 1770)
Encre, lavis brun, pierre noire
Pushkin Museum, Moscou
Ce dont on peut être sûr et ce qui fait l'originalité de ce dessin c'est qu'il ne s'agit pas d'une attaque galante ou d 'une scène pastorale comme Fragonard en a tant peint ! Il s'agit bien d'une scène de combat, " bonne droite", d'un vrai coup poing envoyé avec la dernière vigueur dans le visage de l'adversaire, dans une scène de combat où se mêlent des personnages enturbannés. Un sujet inattendu chez ce peintre de la douceur de vivre...
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Maerten van Heemskerck (1498-1574)
Portrait d'un homme en manteau de fourrure
Collection privée (Via Sotheby's NYC, 2011)
Ce
portrait représente un bel homme du début du moyen âge, vêtu d'un pourpoint noir dont dépasse un col fin blanc délicatement plissée et un riche manteau
doublé de fourrure. Il porte un béret noir. Il regarde à droite, avec une expression déterminée
et réfléchi. Dans sa main droite, il tient ce qui semble être une
tasse. Derrière lui se trouve un vaste paysage
ponctué par une forteresse perchée au sommet d'une montagne des buissons et deux personnages devisant sur un chemin. Bien que
l'on ne sache pas quel est le lien de cet homme avec le paysage, la réponse peut être contenu dans l'objet qu'il tient sa main. et qui a été identifié non pas comme une tasse mais comme une boussole. Bien
qu'aucune aiguille ne soit représentée, et qu'il soit donc impossible de
confirmer cette identification, les boussoles étaient souvent utilisées un guise emblèmes iconographiques pour figurer le guidage des âmes chrétiennes. Tout comme
une aiguille de boussole pointe toujours vers le nord, la boussole
morale du chrétien doit toujours pointer vers les actes exemplaires de
Jésus-Christ. Si l'on accepte cette lecture, alors la lointaine «ville
sur la colline» devient le paradis, ou le salut, et les deux personnages
sur le chemin - l'un montrant le chemin et guidant l'autre - deviennent la conscience et l'âme humaine, cherchant la route e la
rédemption. Mais cette interprétation - plutôt théologique - ne saurait être la seule
qui convienne à de cet énigmatique portrait. Il se peut aussi que ce tableau ait autrefois eut un
pendant, et soit un double portrait d'un homme et de sa
femme dont la seconde partie aurait disparu. Bien que, si tel est le cas, il faut souligner que la position de
l'homme est inversée : d'autres premiers portraits de Heemskerck
représentent généralement l'homme regardant à gauche et la femme à
droite (voir, par exemple, son Portrait de Pieter Gerritsz Bicker et sa
femme Anna Pietersd. Codde de 1529, au Rijksmuseum, Amsterdam, inv. Nos A
3518 et 3519).
Maarten van Heemskercka, est l'un des portraitistes et peintres d'histoire majeurs des Pays-Bas. Il est célèbre pour sa série des Sept Merveilles du monde. Heemskerck fut un peintre prolifique.
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Rudolf Swoboda Jr. (1859-1914)
Portrait of Saiyad Ahmad Hussain, 1888
The Royal Trust Collection
Rudolf Swoboda Jr. est un artiste peintre autrichien, qui connut une popularité certaine en tant que peintre orientaliste. En 1886, la reine Victoria, Reine d'Angleterre et Impératrice des Indes, lui commanda une peinture d’un groupe d’artisans indiens qu'elle avait invités à Windsor à l’occasion du Golden Jubilee. La reine apprécia tellement le travail de Swoboda, qu’elle lui paya le voyage en Inde pour qu’il réalise des portraits de ses habitants.
En Inde, Swoboda rencontra Rudyard Kipling, lequel écrivit une lettre apparemment très critique sur lui l'accusant de "ne rechercher que le pittoresque et de ne choisir pour que des personnages caricaturaux de l'Inde" . C'est ignoré que la Reine Victoria avait laissé des instructions très directives à Swoboda : "Les croquis que Sa Majesté souhaite avoir - représenteront les différents types de nationalités qui composent les Indes. Ils devront être constitués de têtes de même taille que celles déjà réalisées pour La Reine, ainsi que de petits portraits en pieds. Sa Majesté ne souhaite pas que les images soient trop grandes, et vous propose plutôt de rapporter des croquis d'apres lesquels vous peindrez vos tableaux apres votre retour. "
Lorsque la reine Victoria reçut les peintures, elle en fut très satisfaite et les considéra comme , "de si belles têtes… de belles choses". Swoboda travailla ensuite pour la reine pendant onze ans, produisant plus de 40 portraits de ses sujets du sud-asiatiques, (dont celui ci dessus) qui sont conservés aujourd'hui à Osborne House.et dans les collections du Royal Trust.
Ce portrait de Saiyad Ahmad Hussain fait partie selon la reine Vicoria, de ces " Beaux portraits peint de mes 3 Indiens dont 2 grandeur nature '' . Swoboda les peignit à Osborne pêndant l'été 1888, après son retour d'Inde. Saiyad Ahmad Hussain fut engagé comme l'un des " intendants indiens '' de la reine le 10 janvier 1888. La reine rencontra Hussain pour la première fois le samedi 3 mars de la même année, écrivant dans son journal d'Osborne House sur l'île de Wight "Un domestique indien, que Gen. Dennehy a trouvé pour moi, a appelé Ahmed Hussain, un homme fin, ressemblant à un soldat, très grand et mince." Hussain accompagna la reine à Balmoral en juin, comme elle le note,: "Je regardais Ahmed, l'un de mes serviteurs indiens, effectuer un accrochage de tente, ce qu'il fit à merveille, monté sur un cheval arabe, qui m'appartenait, et que personne ne montait." Le fait que cette peinture soit peinte grandeur nature, la différencie des autres nombreux portraits de modèles sud-asiatiques produits par Swoboda pour la reine, dont la plupart sont au format tête et épaule, ou buste. Hussain apparaît également fréquemment dans le «tableau-vivant» de la reine, joué à Balmoral pour l'amusement de la famille royale. Il est représenté à l'arrière-plan, tenant une amphore, sur une photographie de Charles Albert Wilson, dans une scène de «Rebecca» réalisée le 5 octobre 1888.
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Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simon dit Michel-Ange (1475-1564)
Nu masculin, vu de face, dans une attitude d’effort
Plume et encre brune,0,375 x 0,2197 m
Musée du Louvre, Paris
Ce dessin ne peut être rattaché à aucun projet connu de Michel-Ange.
En revanche, son style et sa technique sont caractéristiques des années
1505-1506. Par le jeu savant des hachures à la plume, il modèle ce nu
dans la lumière et lui confère une monumentale plasticité. Les points forts de la collection du Louvre, accessible sur la base Joconde et sur le site de l’agence photographique de la RMN, est dominée par les études de figures où croquis, reprises et repentirs s’entremêlent. S’y distinguent les dessins de jeunesse à la plume (Ascension de saint Jean l’Evangéliste, Copie d’après Giotto, Esquisse pour le David de bronze...), les études pour une Bataille de Cascina restée au stade du carton, les dessins pour la chapelle funéraire des Médicis dans la Sacrestia Nuova de l’église San Lorenzo de Florence, un ensemble de délicates sanguines (plusieurs Vierge à l’Enfant, Léda et le cygne...) et une émouvante série des dessins de la vieillesse (Le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean).
Ruth Miller Kempster (1904-1978)
Working Stiff (Travailler dur) 1934
Collection privée
Pinturicchio ou Pintoricchio, né Bernardino di Betto (1452 – 1513), est un peintre italien du 15e siècle, élève du Pérugin, à al fois comblé d'honneurs et mal aimé ! Il est le type même de l'artiste complet de la Renaissance, capable de maîtriser à la fois l'art de la peinture sur panneau, de la fresque et de la miniature. Il a travaille pour certaines des personnalités les plus importantes de son temps, dont plusieurs papes. Il est l'un des grands maîtres de l'école ombrienne de la seconde moitié du 15e siècle avec Le Pérugin et le jeune Raphaël. Son surnom (qu'il accepte en signant ainsi) vient de piccolo pintore soit « peintre" surnom qui lui a été donné a cause de sa petite, taille sachant que par le talent il fut plutôt l'un des plus grands peintres de la renaissance
Il pouvait parfois être très aimé ou, à d'autres moments de sa vie, très critiqué. A Rome, après avoir longtemps eut la faveur des Borgia, il fut délaissé au début du 16 e siècle comme s'il était déjà démodé alors qu' à Sienne au même moment il soulevait l'admiration générale. Bien qu'aimé et récompensé par les puissants de son temps, il fut longtemps laissé dans l'ombre, par la littérature artistique et notamment par Vasari, qui dans les Vies parle de lui, presque exclusivement de façon négative. La haute estime qui accompagna Pinturicchio dans sa vie n'était pas tant dictée par sa rapidité à exécuter une oeuvre, comme le dit perfidement Vasari, que par sa capacité à toujorus interpréter excellemment les besoins de ses clients. Les érudits du 19e et du début du 20e siècle valorisé un peu plus l'oeuvre de Pinturicchio, alors que ses peintures entraient dans les plus grandes collections internationales et intégraient les grands musées et collections d'Europe et d'Amérique. La monographie d'Enzo Carli (1960) fut fondamentale dans sa "rehabilitaon".
Polidoro Caldara, dit Polidoro da Caravaggio est un peintre de la Renaissance italienne, élève de Raphaël, qui travailla à Rome (1514-1527), à Naples (1524, 1527-1528) et à Messine (1528-1543 ?) et qui fut aussi, à la fin de sa vie, architecte. Polidoro entame aussi une œuvre de dessinateur et réalise des portraits, d'enfants notamment et d'inconnus qu'il croise dans la rue, dans les auberges ou dans les bordels. Dans ses dessins, il excelle dans le clair-obscur et montre son attachement à l'antique. En 1527, le sac de Rome par les troupes de l'empereur Charles Quint pousse Polidoro à s'enfuir. Il se réfugie d'abord à Naples où il peint une figure de saint Pierre dans la chapelle principale de Sainte-Marie-des-Grâces et d'autres œuvres en tant qu'aide d'autres peintres. Cependant Polidoro estime qu'à Naples il n'est pas reconnu à sa juste valeur et s'embarque pour Messine où davantage considéré, il se remet à l'ouvrage en travaillant avec acharnement et en se perfectionnant dans la pratique de la couleur. Son domestique et élève, Tonno Calabrese, l'assassine à coups de couteau pour lui voler une importante somme d'argent qu'il venait de recevoir alors qu'il s'apprêtait, riche et reconnu, à retourner à Rome. Il eut Aurelio Busso (ou Buso) de Crema comme élève. Ses frises al fresco ont grandement inspiré les Petits maîtres allemands.
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Renato Guttuso (1911-1987)
Ritratto di Pietro Consagra, 1945
Collection privée
Renato Guttuso est un peintre italien, représentant du réalisme. Résistant, antifasciste, très tôt engagé aux côtés des communistes, Guttuso se caractérise toutefois par un art qui transcende toute considération politique et par une identité sicilienne qui se situe aux antipodes du régionalisme.
Pietro Consagra (1920-2005) est un sculpteur italien connu pour ses sculptures de fer et de bronze principalement. Son art commence à être largement connu à partir du milieu des années 1950 et a été exposé partout dans le monde, notamment à la Peggy Guggenheim Collection de Venise. En 1960, il remporte le Grand Prix de la sculpture à la Biennale de Venise.
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Pierre-Yves Trémois (1921-2020)
Esquisse pour l'Apocalypse, 1960
Collection privée
Pierre-Yves Trémois, est un dessinateur, peintre, graveur et sculpteur français, membre de l'Académie des beaux-arts. Après des études à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il est élève de Fernand Sabatté, Pierre-Yves Trémois obtient, en 1943, le premier Grand Prix de Rome de peinture et se consacre au burin et à l'eau-forte à partir de 1944 pour entamer une œuvre qui est estimée à plus de mille gravures.Tout au long de son oeuvre Pierre-Yves Trémois, montre son attirance
pour le corps humain, les visages, mais aussi le monde animal (singes,
insectes, escargots et crapauds) qu'il met très souvent en
perspective.Yves Trémois propose, à partir de ces thèmes, des variations
et des
méditations sur les étreintes amoureuses, l'homme confronté à son
double intérieur : le singe, ou les relations retrouvées à l'ère
d'Einstein, de Teilhard de Chardin et de
Jacques Monod : "Refusant l'adhésion à un quelconque mouvement contemporain, ce
peintre indépendant maintient avec autorité un style classique où il se
distingue par un graphisme sobre, d'une grande pureté, et par une
constante fidélité au sujet - projetant néanmoins ses figures humaines
sur des formes protoplasmiques, il fait coexister ainsi plusieurs
échelles de grandeur"
Pierre Yves Trémois est décédé le 16 août 2020.
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Antoine Berjon (1754-1843)
Autoportrait au chapeau bicorne
Collection privée
Antoine Berjon, n est un peintre et illustrateur français, réputé pour ses natures mortes de fleurs. Originaire du quartier lyonnais de Vaise et contemporain de Pierre-Joseph Redouté, il a été formé pour la « fabrique lyonnaise », ses compositions étant utilisées par les dessinateurs des fabriques de soieries et tissus. La Révolution l'oblige à quitter Lyon pour Paris, mais, vivant misérablement, il regagne Lyon vers 1810 et travaille dans une entreprise de broderies. Il devient, par décret du 6 juillet 1810, professeur de dessin à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Il est chargé d'une classe de fleurs destinée à former les dessinateurs d'une nouvelle fabrique de tissage mise au point par l'ingénieur mécanicien Jacquard (Métier Jacquard). Outre ses activités en tant que professeur à l'École de beaux-arts de Lyon, il est également un portraitiste de la société lyonnaise, portraits qu'il réalise à l'huile ou à la sépia. Il pratiqua aussi la miniature et la gravure. Victime d'une cabale ultraroyaliste fomentée par son collègue, le peintre Pierre Révoil, Berjon est chassé de son poste en 1823, il est remplacé par Augustin Alexandre Thierriat. Il vit alors très retiré dans une pension et continue pendant une vingtaine d'années à dessiner et à peindre en solitaire, laissant un œuvre abondant qui se distingue par son inspiration poétique.
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Francesco Salviati (1510-1563)
L'incrédulité de saint Thomas, 1543-1547
Musée du Louvre, Paris
L'Incrédulité de saint Thomas est un tableau de Francesco Salviati commandé entre 1543 et 1547 par Thomas II Gadagne, conseiller florentin (de son vrai nom Tomaso Guadagni) de François Ier, pour la chapelle des Florentins au Couvent des Jacobins de Lyon. Dès son arrivée sur les lieux ce tableau impressionne au point d'être repris par de nombreux artistes de l 'époque et sur divers supports y compris sur des gravures. Ainsi, après le déclin de la vie artistique lyonnaise à partir du 17e siècle, ce tableau est l'une des rares œuvres à être citées, notamment par Giorgio Vasari dans ses Vite. Le choix du sujet par Thomas II Gadagne reflète son orientation politique "anti-médis", qui est également celle de l'artiste. Le tableau décrit la célèbre scène biblique de l'apparition du Christ ressuscité à l'apôtre Thomas, à genoux devant Lui et touchant la plaie au côté, en présence des apôtres. Jésus vêtu du seul périzonium (le pagne d'origine minoenne qui servit à cacher la nudité du Christ en croix) est debout près de sa bannière, entouré des autres apôtres vêtus d'amples draperies. Les experts pensent que le portrait visible en buste de trois-quarts serait un autoportrait du peintre.
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Franz Xaver Winterhalter (1805–1873)
Portrait de l'architecte Karl Joseph Berckmüller
Musée des Beaux-Arts d'Amiens
Don du Général Leclerc de Hautecloque, 1945
Ce portrait illustre l’amitié qui lie dans leur jeunesse l’architecte Karl Joseph Berckmüller, connu pour ses réalisations à Karlsruhe, et Franz Xaver Winterhalter, l’un des portraitistes les plus célèbres du 19eme siècle qui fit le portrait des grands de son monde comme l'imperatice Elizabeth d'Autriche (Sissi), l'impératrice Eugénie ou la reine Victoria, ect... .La signature de Winterhalter, comme gravée dans la pierre, apparait comme étant à la fois une allusion au métier du modèle et une affirmation des ambitions du jeune peintre.
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Aubrey Beardsley (1872- 1898)
The Abbé
Musée d'Orsay, Paris
The Abbé, est une sorte d’autoportrait de l’artiste, le titre faisant allusion à ses propres initiales : AB. Cet "abbé" dandy est emblématique de la beauté selon Beardsley où triomphent à la fois le masculin et le féminin, cet être élégant a une silhouette étrange, des jambes et une allure d’oiseau. Beardsley aimait beaucoup le 17e et le 18e siècles dot il collectionnait les dessins et gravures pour l’exubérance des costumes et des perruques bouclées. On retrouve cette exubérance dans la profusion de traits parallèles de ce dessin, saturé de détails et comme passé par une impression photomécanique. Cette surabondance de détails doit rendre l’atmosphère capiteuse du jardin fantastique dans lequel se trouve The Abbé. On distingue notamment en haut à gauche un papillon à jambes, un de ces gracieux monstres en constante métamorphose dont l’artiste a le secret. Figure incontournable de la scène londonienne de la fin du 19e siècle, Aubrey Beardsley mort à l'âge de 25 ans la tuberculose, fut véritablement dessinateur virtuose! À travers ses dessins élégants toujours en noir et blanc, il a construit un univers graphique étrange et anticonformiste. Ses illustrations de La Mort d’Arthur de Thomas Malory ou de Salomé d’Oscar Wilde notamment le mettent sur le devant de la scène. Artiste aux multiples inspirations, il fut longtemps ignoré des artistes du 20 siècle, jusqu'à ce que tout une jeune génération dont Damien Mac Donald, renouvelle totalement à partir de son inspiration, son style unique dans l'Histoire de l'Art. ____________________________________________________ |
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Francisco de Goya (1746-1828)
Homme enlevant les puces à son chien
Aquarelle sur ivoire c. 1824-25.
Collection privée
L’évolution stylistique de Goya fut peu commune. Son œuvre commence approximativement en 1771 avec ses premières fresques pour la basilique du Pilar à Saragosse et termine en 1827 avec ses dernières toiles, dont la Laitière de Bordeaux. Durant ces années, le peintre produisit presque 700 peintures, 280 gravures et plusieurs milliers de dessins. L’œuvre évolua depuis le rococo, typique de ses cartons pour tapisseries jusqu’aux très personnelles peintures noires, en passant par les peintures officielles pour la cour de Charles IV d’Espagne et de Ferdinand VII d’Espagne. La thématique goyesque est ample : le portrait, les scènes de genre (chasse, scènes galantes et populaires, vices de la société, violence, sorcellerie), les fresques historiques, religieuses, ainsi que des natures mortes.
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Sigmund Freud avec deux de ses fils pendant la première guerre mondiale, 1916
Collection privée
La famille Freud, dont les membre les plus célèbres sont le psychanalyste Sigmund Freud(1856-1939) et son petit fils le peintre Lucian Freud (1922-2011) est une famille juive originaire de Galicie, en Pologne, mais émigrée à Vienne, en Autriche, au milieu du 19e siècle.
Avec l'Anschluss et la Seconde Guerre mondiale, la famille se disperse en Europe et en Amérique du Nord.
Sigmund Freud (1856-1939) et son épouse Martha Bernays (1861-1951) sont les parents de 6 enfants (4 garçons et 2 filles) et les grands-parents de près d'une trentaine de petits-enfants. Ses fils furent : Martin Freud (1889-1967) à droite sur la photo) Oliver Freud à gauche sur la photo (1891-1969), Ernst L. Freud (1892-1970), Clemens Rafael Freud (1924–2009).
Pascal Dagnan-Bouveret (1852–1929)
Les Conscrits
Collection privée
Fils d'un tailleur parisien, Pascal Dagnan-Bouveret est admis à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Alexandre Cabanel, puis dans celui de Jean-Léon Gérôme. Il se lie d'amitié à cette époque avec Jules Bastien-Lepage et Gustave Courtois, avec qui il partage un atelier à Neuilly-sur-Seine.
Dans les années 1896-1897, il s'intéresse à des sujets religieux, et fréquente les cercles symbolistes. Il est proche de la comtesse René de Béarn qui lui achète La Cène, important tableau installé dans la "salle byzantine" de l'hôtel de Béarn. Il obtient de nombreux succès en particulier aux États-Unis où il reçoit des commandes de la famille Frick, là l'origine de la célèbre Frick collection Vers la fin de sa carrière il exécute surtout des portraits. Il reçoit le grand prix de l'Exposition universelle de 1900 pour l'ensemble de son œuvre. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts le 27 octobre 1900 et en deviendra président en 1914. La fin de sa vie est endeuillée par la perte de son fils Jean Dagnan, médecin et agrégé de philosophie, victime de la grippe espagnole.
Il laisse de nombreuses œuvres au musée Georges-Garret de Vesoul.
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Pierre Bonnard (1867-1947)
Autoportrait 1889
Collection particulière
C'est un autoportrait à l'âge de 22 ans que nous voyons là ! Autoportrait à la fois sévère, sage et un peu halluciné d'un Bonnard qui semble se découvrir à mesure qu'il se peint. En tout cas, à 22 ans la touche inimitable de cet immense peintre est déjà là, et bien là..
Jacques Réattu (1760-1833)
Hermès et Argos, 1824
Musée Réattu, Arles
Il y a deux personnages nommés Argos dans la mythologie ! Celui représenté sur cette toile est Argos « Panoptès » (c'est-à-dire " celui qui voit tout ") car il avait cent yeux, répartis sur toute la tête, ou même sur tout le corps selon certains auteurs. Il y en aurait eut cinquante qui dorment en permanence et cinquante qui veillaient en permanence, de sorte qu'il était impossible de tromper sa vigilance. Les dieux, leurs querelles et leurs histoires compliquées dont le malheureux Argos Panoptès est le fruit, sont représentés en haut dans les limbes, en pleine discussion... Ce tableau fait en effet référence au moment précis où Zeus envoie Hermès (àdroite) jouer de la flûte de pan pour endormir Argos (à gauche) puis le tuer en lui tranchant la tête, et délivrer Io. Malgré son échec, Héra, la femme d'Io, récompense la fidélité du géant Argos en transférant ses yeux sur les plumes du paon, son animal favori.
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Maurice Quentin de La Tour (1704-1788)
Etude pour un portrait d'homme inconnu
Pastel
Musée de St Quentin
Le style du portraitiste pastelliste français Maurice Quentin de La Tour est facilement identifiable. Généralement traité en grand format, le sujet est bien placé dans la lumière, toujours de façon à estomper les disgrâces, toujours le coin des lèvres relevé pour évoquer un sourire. Le regard est toujours franc et les carnations parfaites dans leurs teintes et leurs nuances. Sa technique évoluera peu, plus ou moins estompée selon les périodes. Un élément important de sa méthode est la préparation du portrait qui se fait par des croquis rapides au pastel, généralement en série, destinés à trouver le cadrage et l'éclairage qui met le mieux en valeur son sujet.
La série des préparations pour le portrait de la Pompadour est édifiante de savoir-faire. Souvent seules ses préparations sont conservées.
De même ses thématiques sont récurrentes : lui-même (série continue d'autoportraits), les grands de ce monde, les artistes et comédiens, les religieux et intellectuels. Parmi les portraits célèbres de Maurice Quentin de la Tour, on citera : Voltaire, Louis XV, D’Alembert, Jean-Jacques Rousseau, la dauphine Marie-Josèphe, le Prince François-Xavier de Saxe, le Prince Clément-Wenceslas de Saxe, Madame de Pompadour, Marie-Christine de Saxe, Choderlos de Laclos, Grimod de La Reynière, Belle de Zuylen, Justine Favart, etc..
Lors des nostalgiques retours en grâce du siècle des Lumières, de La Tour sera recherché par les plus grands collectionneurs (Wildenstein, Gulbelkian, Getty, etc.)
À la fin du 19e siècle, beaucoup de pastels lui étaient aveuglément attribués, ce qui fait que beaucoup de faux de La Tour ou de faussement attribués circulent encore de nos jorus.
Indépendamment du personnage représenté, les portraits de de La Tour virent leur valeur fluctuer considérablement. Payés des fortunes de son vivant, ils devinrent invendables après la Révolution.
Il n'en reste pas moins vrai que la grande rétrospective, organisée à Versailles en 2004 pour le 300e anniversaire de sa naissance, a mis en évidence une remarquable cohérence stylistique et une incontestable maîtrise technique, qui le placent au premier plan de l'art européen sous Louis XV.
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Louis de Boullogne II (1654-1733)
Académie d’homme allongé
Collection privée
Louis de Boullogne II, dit Boullogne fils ou Boullogne le Jeune, est un peintre français qui connut une importante notoriété de son vivant. Fils du peintre, Louis Boullogne I et frère de Bon Boullogne, son père, qui craignait la rivalité entre les deux frères, s’opposa d’abord à ce qu’il soit peintre, mais la vocation l’emporta, et tous les soirs Louis traversait Paris pour aller avec Bon dessiner à l’Académie. À dix-huit ans, il obtint le grand prix de peinture et partit pour Rome en 1676, au moment où son frère en revenait. Il y exécuta les copies de l’École d’Athènes, de la Dispute du Saint Sacrement et de plusieurs autres œuvres de Raphaël, d’après lesquelles les Gobelins firent différentes tentures de tapisserie pour le roi.
Louis Boullogne II montrait, en général, dans ses compositions une grande entente de la mise en scène, une touche ferme, un dessin correct, un beau coloris ; ses têtes sont d’un grand caractère et d’une belle expression, et il sut approprier son talent aux tableaux de chevalet, aussi bien qu’aux grandes machines. Ses dessins sont à la pierre noire, relevée de blanc, sur du papier bleu ou gris, avec quelques hachures légères ; dans quelques-uns les traits sont fort arrêtés et les ombres estompées.
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Louis-Léopold Boilly (1761-1845)
Louis Boilly et le comédien Simon Chenard
Collection privée
Le cadrage de ce tableau en rappelle beaucoup un autre mais avec un personnage différent, le chanteur et comédien Simon Chenard, dont un portrait en "sans culotte" est conservé au Musée Carnavalet à Paris.
Extraordinaire destinée que celle de Louis Léopold Boilly,
peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses
scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution.
Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître
tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou même grivois. En
1794, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire
puritain, et la Société républicaine des Arts menace de le faire
poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa
défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur
montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un
Triomphe de Marat exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé
par le gouvernement révolutionnaire. En 1823, Boilly produit une série
de lithographies humoristiques intitulée "Les Grimaces", série qui va
le mener, dira-t-il lui même, non sans humour directement à être fait
chevalier de la Légion d'honneur puis, des années plus tard à devenir
devient membre de l'Institut de France. " La grimace mène à tout, vous
dis-je " écrira-t-il dans son discours de réception. Des 4500 portraits
et 500 scènes de genre qu'il a peint dans sa carrière seule à peine le
dixième est parvenu jusqu'à nous.
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Battista Franco Veneziano (1510-1561)
Six Têtes, Trois Pieds, Deux Oreillles, Six Yeux, Quatre Lèvres.
Metropolitan Museum of Art, New York
Le
titre en soi est un régal (si on peut dire ! )... Battista Franco
réalisa vers 1555 pour le cardinal Barbaro le tableau du retable de la
chapelle Barbaro dans l’Église San Francesco della Vigna à Venise.
C'est aussi lui qui a réalisé les grotesques et les décorations
latérales de l'escalier d'Or au palais des doges à Venise. La maitrise
du dessins de nombreuses parties du corps humains était donc
nécessaire pour parvenir à réaliser des décors parfaits... d'où cette
étonnante série d'esquisses, transformées en gravures - témoins !
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George Romney (1734-1802)
Portrait of Francis Lind. c 1775
Private collection
Lev
Samoïlovitch Rosenberg, dit Léon Bakst (Лев Самойлович Бакст), est un
peintre, décorateur et costumier russe. Bakst est un pseudonyme tiré du
nom de famille de sa grand-mère, Bakster ou Baxter.
Marcel Proust, dans une lettre à Reynaldo Hahn, le 4
mai 1911, lui écrit : « Dites mille choses à Bakst que j’admire
profondément, ne connaissant rien de plus beau que Schéhérazade ». En
effet Bakst devient, dès la naissance des Ballets Russes, leur
collaborateur privilégié pour lesquels il conçoit et réalise costumes et
décors entre 1909 et 1921. En tant que peintre, portraitiste et
dessinateur, Léon Bakst affirme une personnalité puissante et raffinée :
d’une part grâce à une diversité d'inspiration - puisée tour à tour en
Orient, dans la vieille Russie ou la Grèce archaïque comme dans le
romantisme français et allemand ou l’Italie de Carlo Goldoni -, d’autre
part grâce au désir de participer de façon originale au renouveau de
l’art contemporain, tout en refusant la dissociation de la forme humaine
pratiquée par le cubisme. Véritables tableaux finis, ses œuvres et ses
dessins, où l'audace chromatique se conjugue avec le jeu subtil des
plumes et des joyaux, du dissimulé et du dévoilé, mettent en valeur la
présence physique des danseurs. Quant à ses décors, somptueux et
sensuels, ils mêlent érotisme et violence. Parmi ses réalisations les
plus fameuses, on compte Schéhérazade, L'Oiseau de feu, Jeux, Daphnis et Chloé, La Valse, Le Spectre de la rose ou L’Après-midi d’un faune.
Léon Bakst peint aussi, en parallèle, de nombreux paysages et des
portraits d’artistes du monde des lettres et des arts dont ceux de
Vaslav Nijinski (ci-dessus), Anna Pavlova, Claude Debussy, Ida
Rubinstein...
Les dons exceptionnels de Léon Bakst comme coloriste et
graphiste se sont déployés librement sur la scène jusqu’à sa mort
prématurée, en raison d'un œdème du poumon : ils ont contribué au
triomphe des Ballets russes - influençant même la mode à travers,
notamment, les grands couturiers Worth, Paul Poiret ou Paquin, avec qui
il collabora -, ainsi qu’à une nouvelle conception du décor de peintre
et de la mise en scène, en opposition avec l'esthétique de Jacques
Copeau.
Le premier, Léon Bakst a osé des coloris éclatants, un
mélange de fantaisie et de symétrie qui, par l’audace des lignes et des
plans, élargissaient le plan scénique et prolongeaient les perspectives.
Ainsi a-t-il marqué de son empreinte la peinture, les arts décoratifs
et scénographiques de son temps.
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George Bellows (1882-1925)
A Stag at Sharkey's, 1917
Lithograph, 51.4 x 65.4 cm.
The Houston Museum of Fine Arts
А 22 ans, George Bellows se forme chez le peintre new-yorkais Robert Henri. Assez rapidement, ses représentation de la vie quotidienne des habitants des villes américaines et et ses scènes de combats de boxe, toujours très mouvementées, le rendent célèbre.
Bellows appartient au groupe des peintres de la Ash Can School, qui se caractérise par un intérêt marqué pour une peinture très réaliste qui dresse une chronique du quotidien des citoyens et par le media lithographique. L'instantané, la photographie du réel est leur dénominateur commun.
Les œuvres de Bellows, très composées et très structurées brillent par leur expressivité, qu'il s'agisse de la description de faits divers ou de scènes saisies dans les milieux populaires ou marginaux. Toutes illustrent un violence omniprésente dans l'Amérique de la fin du 19e et du début du 20e siècle par laquelle s'expriment les tensions et les ambiguïtés même de la société américaine d'alors. En 1913, Bellows a un véritable choc en découvrant l'œuvre de Matisse et des Fauves et tache de s'en approcher en introduisant une certaine vigueur à sa peinture. Il est aussi influencé par le style dépouillé d'un autre élève de Robert Henri, devenu lui aussi célèbre : Edward Hopper. Il a collaboré au magazine progressiste The Masses. Sa carrière est interrompue brutalement par une péritonite mortelle en 1925. Il a aussi réalisé quelques paysages du Maine et de Rhode Island
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Daniel Dumonstier (1574-1646)
Le Duc de Bouquingan, 1625
Collection Privée
Edouard Manet (1832-1883)
La Régalade, c. 1858-77)
Huile sur toile 61.8 x 54.3 cm.
The Art Institute of Chicago
Le daguerréotype est un procédé photographique mis au point par Nicéphore Niépce et Louis Daguerre dans les années 1840. Il produit une image sans négatif sur une surface d'argent pur, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière. Les ateliers de portraits s’adressaient aux débuts essentiellement à la bourgeoisie, leur coût restant avant les années 1850 assez élevé. Une nouvelle bourgeoisie est alors en plein essor, les « nouveaux riches », dirigeants de la société industrielle. La plupart sont issus de familles peu illustres, voire pauvres, et s’installent à peine dans un milieu aisé où leur intégration est difficile sans l’image d’un passé glorieux. Cette nouvelle classe dirigeante voit alors dans la daguerréotypie le moyen de pallier l’absence de galeries de tableaux familiaux, et de se fabriquer ainsi une « histoire » respectable. Le daguerréotype devient dès lors un témoin crucial de sa place dans la hiérarchie sociale. Les ateliers parisiens sont alors aménagés en intérieurs luxueux, afin de témoigner du niveau de vie du sujet, mais aussi afin d’évoquer des traits plus personnels : son métier, sa formation. La réussite sociale étant la seule gloire de ces nouveaux bourgeois, ils la mettent ainsi en valeur par l’excès de luxe dans lequel ils se font immortaliser : rideaux en drapés, riche mobilier de salon, signe de haute culture (livres, instruments de musique).
La pose devient un véritable rituel, dans la tradition des peintres portraitistes, et le temps d’installation nécessaire, si long soit-il, n’entrave pas l’attrait de la clientèle pour le daguerréotype. Car, contrairement à la communauté scientifique et aux photographes, les riches clients ne se soucient guère de l’aspect pratique d’un temps de pose réduit. Ils sont plutôt attirés par le côté à la fois rare, unique, précieux et nouveau du daguerréotype, dont l'une des principales caractéristiques est sa brillance argentée).
Chaise avec système permettant de tenir le buste immobile utilisé pour les prises de vues avec daguerréotypes. À la fin des années 1840, on va jusqu’à utiliser des mécanismes de maintien du corps et de la tête, afin d’ajuster sa posture et de s’assurer de son immobilité, seule garante de la netteté de l’image. Les temps de pose pouvant être de plus de 30 minutes, il est difficile de se tenir figé si longtemps. Les ateliers proposent bientôt des daguerréotypes coloriés, grâce à des teintes sur métal. La grandeur de la plaque, matériau de métal argentifère donc coûteux, est également une indication non négligeable d’aisance financière ; néanmoins, les dimensions varient peu à partir de 1844-1845, le format le plus courant pour le portait restant le quart de plaque, soit environ 10 × 8 cm. La plaque impressionnée est ensuite conservée sous verre pour pallier le risque d’oxydation du dépôt métallique, puis insérée dans un écrin et généralement dans un cadre évoquant le luxe de l’objet. Dorures, décors dessinés ou inscription soigneusement calligraphiée mettent en valeur l’image centrale. Parmi les propositions des ateliers figure également la pratique du portrait funéraire : dès 1842, l’atelier parisien Frascari propose des portraits à domicile de personnes décédées.
Ces ateliers vont également jouer un rôle important dans les recherches sur l’amélioration du procédé de Daguerre au cours des quelques années qui suivent la découverte. Les premiers daguerréotypistes se réunissent dans leurs ateliers afin d’échanger leurs méthodes artisanales et leurs découvertes.
Chez Noël Paymal Lerebours, par exemple, qui installe son atelier dans sa boutique d’opticien place du Pont-Neuf, des collègues et amis viennent prendre des vues de sa fenêtre (Hossard parmi d’autres, autour de 1845). Ainsi, en 1840, Hippolyte Fizeau, ancien élève en médecine, met au point un procédé de virage à l’or, améliorant le détail et la finesse du rendu, vite adopté par divers ateliers parisiens. Un an plus tard, collaborant avec Fizeau, Léon Foucault, qui sera membre fondateur de la Société française de photographie, expérimente avec Marc Antoine Gaudin le traitement des plaques au brome, extrêmement sensible, permettant une diminution spectaculaire du temps de pose. Lerebours et Gaudin parlent alors de vues prises en un dixième de seconde, pose suffisamment courte pour laisser apparaître les gens en mouvement. Vers 1843, Choiselat et Ratel, deux autres daguerréotypistes installés à Paris, mettent eux aussi au point une liqueur de brome combiné à l’hydrogène, et réalisent des prises de vues de moins de deux secondes.
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David d'Angers (1788-1856)
Portrait médaillé de Théodore Pavie, orientaliste, ami de l'artiste, 1832
The MET
Théodore Marie Pavie était un voyageur, écrivain et orientaliste, (1811-1896) et aussi l'un des meilleurs amis de Davis d'Angers. avec lequel il fait son premier voyage, en l'occurrence en Ecosse pour rencontrer Sir Walter Scott en 1828.
Théodore Marie Pavie parlait neuf langues (dont l'allemand, l'hébreu, l'arabe, l'hindoustani, le chinois, le mandchou) ; il rapporta de ses séjours en Amérique, au Moyen-Orient, en Inde, à l'île de La Réunion ou en Égypte, des carnets de dessins inédits ; il collabora à la Revue des deux Mondes, au Journal asiatique, signa d'autres articles dans l'Artiste, la Revue de l'Anjou, il succéda au Collège de France à Eugène Burnouf, où il fut chargé du cours de langue et de littérature sanscrit, puis donna des leçons de littérature et de langues orientales à l'Université Catholique de l'Ouest.
Pierre-Jean David d’Angers a été le plus prolifique et l’un des plus importants sculpteurs français de la première moitié du XIXe siècle. Tout au long de sa carrière de près de cinquante ans (1819–1856), David resta fidèle à sa conviction que les monuments sculpturaux consacrés aux réalisations de grands hommes et femmes expriment de la manière la plus permanente et la plus vivante la grandeur d'un peuple. Sa commande publique la plus célèbre, le fronton figuratif du Panthéon de Paris (1830–1837), qui commémore les grands hommes consacrés par la nation reconnaissante, illustre ces principes de toute une vie. David d’Angers a étendu ainsi sa définition des monuments publics aux médaillons de portraits. Dans les années 1820, il se consacre à une campagne personnelle de création de portraits médaillés contemporains et rétrospectifs d'illustres modèles. À la fin de sa vie, David avait exécuté près de 500 médaillons de portraits, parcourant fréquemment de grandes distances pour représenter ses modèles d'après nature. Les médaillons n'étaient le plus souvent pas commandés. David lui-même a choisi celui qu'il jugeait digne d'être inclus dans son Panthéon médaillé.