Nijinsky à la plage, 1909
Collection privée
Lev
Samoïlovitch Rosenberg, dit Léon Bakst (Лев Самойлович Бакст), est un
peintre, décorateur et costumier russe. Bakst est un pseudonyme tiré du
nom de famille de sa grand-mère, Bakster ou Baxter.
Marcel Proust, dans une lettre à Reynaldo Hahn, le 4
mai 1911, lui écrit : « Dites mille choses à Bakst que j’admire
profondément, ne connaissant rien de plus beau que Schéhérazade ». En
effet Bakst devient, dès la naissance des Ballets Russes, leur
collaborateur privilégié pour lesquels il conçoit et réalise costumes et
décors entre 1909 et 1921. En tant que peintre, portraitiste et
dessinateur, Léon Bakst affirme une personnalité puissante et raffinée :
d’une part grâce à une diversité d'inspiration - puisée tour à tour en
Orient, dans la vieille Russie ou la Grèce archaïque comme dans le
romantisme français et allemand ou l’Italie de Carlo Goldoni -, d’autre
part grâce au désir de participer de façon originale au renouveau de
l’art contemporain, tout en refusant la dissociation de la forme humaine
pratiquée par le cubisme. Véritables tableaux finis, ses œuvres et ses
dessins, où l'audace chromatique se conjugue avec le jeu subtil des
plumes et des joyaux, du dissimulé et du dévoilé, mettent en valeur la
présence physique des danseurs. Quant à ses décors, somptueux et
sensuels, ils mêlent érotisme et violence. Parmi ses réalisations les
plus fameuses, on compte Schéhérazade, L'Oiseau de feu, Jeux, Daphnis et Chloé, La Valse, Le Spectre de la rose ou L’Après-midi d’un faune.
Léon Bakst peint aussi, en parallèle, de nombreux paysages et des
portraits d’artistes du monde des lettres et des arts dont ceux de
Vaslav Nijinski (ci-dessus), Anna Pavlova, Claude Debussy, Ida
Rubinstein...
Les dons exceptionnels de Léon Bakst comme coloriste et
graphiste se sont déployés librement sur la scène jusqu’à sa mort
prématurée, en raison d'un œdème du poumon : ils ont contribué au
triomphe des Ballets russes - influençant même la mode à travers,
notamment, les grands couturiers Worth, Paul Poiret ou Paquin, avec qui
il collabora -, ainsi qu’à une nouvelle conception du décor de peintre
et de la mise en scène, en opposition avec l'esthétique de Jacques
Copeau.
Le premier, Léon Bakst a osé des coloris éclatants, un
mélange de fantaisie et de symétrie qui, par l’audace des lignes et des
plans, élargissaient le plan scénique et prolongeaient les perspectives.
Ainsi a-t-il marqué de son empreinte la peinture, les arts décoratifs
et scénographiques de son temps.
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2021 - Men Portraits
Un blog de Francis Rousseau
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