Théodore Géricault (1791–1824)
Nu masculin
Musée Bonnat- Helleu, Bayonne
La figure plus ou moins extravagante de Géricault vue par ses contemporains comme à la fois le cavalier, le héros et l'amant devient, une vingtaine d'années après sa mort, une des grandes figures du romantisme.
Jules Michelet écrit la vie de Géricault dans son Journal 1828-1848 et lui consacre un long passage dans son Cinquième Cours au Collège de France. Il voit dans le peintre un « peintre-magistrat », un juge sévère du Premier empire qui « dans les mélanges bâtards de la Restauration, conserva ferme et pure la pensée nationale. Il ne subit pas l'invasion, ne donna rien à la réaction ».
Géricault est un homme seul, génie pathétique et désespéré, pris dans des amours éphémères et des amitiés légères et envieuses alors que la France fait naufrage.
Prosper Mérimée copie les figures de chevaux d'après Géricault et Alexandre Dumas écrit sur lui. Delacroix écrit ses souvenirs de Géricault.
Lorsqu'il peint des portraits Theodore Géricault semble toujours hanté par l'Italie, Michel-Ange et Titien tant il accentue les effets dramatiques du clair-obscur et l'anatomie. En plus de ses peintures à l’huile, Géricault réalisa des lithographies, des sculptures, rares mais remarquables, et des centaines de dessins.
En 1822, il a une relation suivie avec une certaine Madame Trouillard, à qui il confie être malade. Bien qu'épuisé, Géricault continue de vivre « comme s'il était dans la plénitude de ses forces alors que les ravages d'une maladie dont le ferment était depuis plusieurs années dans son sang réapparu ». Il tombe plusieurs fois de cheval, et en août 1823, se brise le dos en tombant rue des Martyrs à Paris. Il est alité, paralysé. Les médecins diagnostiquent une phtisie de la colonne vertébrale.
Il meurt six mois plus tard, le 26 janvier 1824, après une longue agonie due officiellement à cette chute de cheval mais plus probablement à une maladie vénérienne, ce qui fit dire au philosophe et critique d'art Élie Faure que « Géricault est mort d'avoir trop fait l'amour ».
Son fils Georges-Hippolyte Géricault lui consacre une tombe particulière au Père-Lachaise en 1840 qui mêle le Radeau de la Méduse et le mythe de l'homme cheval.
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