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vendredi 19 novembre 2021

James Ensor (1860-1949) - Autoportrait avec un chapeau fleuri






James Ensor (1860-1949),
Autoportrait avec un chapeau fleuri
Huile sur toile, 50 x 70 cm,
Royal Academy of Arts, London, UK


Le peintre belge James Ensor se revendiquait du mouvement anarchiste et a laissé une œuvre expressionniste très importante. Il est un des membres fondateurs du groupe bruxellois d'avant garde Les Vingt. En 1898, il est l'un des instigateurs du bal du Rat mort qui a lieu à la fin du carnaval d'Ostende. Ensor doit attendre le début du 20e siècle pour assister à la reconnaissance de son œuvre : expositions internationales, visite royale, anoblissement avec titre de baron, Légion d'honneur ... on le surnomme alors le prince des peintres. Et c'est précisément ce moment qu'il choisit pour abandonner la peinture et consacrer les dernières années de sa vie exclusivement à la musique !
Dans beaucoup de ses tableaux Ensor est fasciné par la lumière d'Ostende, sa ville natale, qui lui inspire des pâleurs secrètes : « La lumière déforme le contour. Je vis là-dedans un monde énorme que je pouvais explorer, une nouvelle manière de voir que je pouvais représenter. »
C'est entre 1887 et 1893 qu'il peint ses plus beaux tableaux : la gamme chromatique prend feu au milieu des nacres translucides des ciels et des marines. Contemporaine de Vincent Van Gogh et d'Edvard Munch, son œuvre contient beaucoup des futures révolutions du Fauvisme au Mouvement Cobra.
Il va s'appliquer à mettre en évidence les aspects grotesques des choses, et s'orienter vers une vision radicale, sarcastique et insolente du monde. Comme chez Pieter Brueghel l'Ancien ou Jérôme Bosch, l'inanimé respire et crie. Ses obsessions et ses peurs jouent un rôle manifeste dans les traits menaçants qu'il attribue aux objets utilitaires, aux revenants et aux masques. Ces derniers, à partir des années 1880 dominent son inspiration et renvoient au carnaval, ce « monde à l'envers », anarchique où les rapports sociaux sont démontrés par l'absurde.
Artiste pluraliste, il l'est également dans son style et ses techniques: toile, bois, papier, carton, couteau à palette, pinceau fin ou spatule… : « Chaque œuvre devrait présenter un procédé nouveau », écrit-il.
Dans un but purement alimentaire, il édite des eaux-fortes, les fameux « biftecks d'Ensor », œuvres purement commerciales mais qui ont fait alors la fierté des marchands de souvenirs. Il réalise aussi des caricatures à la manière de Bruegel et de Bosch.
Par sa prédilection pour les personnages masqués, les squelettes, qui, dans ses tableaux, grouillent dans une atmosphère de carnaval, Ensor est le père d'un monde imaginaire et fantastique qui annonce le surréalisme.
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vendredi 4 novembre 2022

Maurice van Essche (1906-1977) - Portrait d’homme

Maurice van Essche (1906-1977) Portrait d’homme, vers 1935 Huile sur toile signée en bas à droite 70 x 50 cm Collection Privée



Maurice van Essche (1906-1977)
Portrait d’homme, vers 1935
Huile sur toile signée en bas à droite 70 x 50 cm
Collection Privée

Maurice van Essche était un artiste et professeur d'art sud-africain d'origine belge qui a acquis une reconnaissance nationale et internationale de son vivant. Il a étudié l'art à l'Académie de Bruxelles en 1924 sous la direction de James Ensor, mais a interrompu ses études en 1925 faute de financement, travaillant d'abord dans un atelier de vitraux, puis  comme concepteur des papiers peints - deux expériences qui se reflètent dans nombre de ses œuvres.  En 1933, il étudie brièvement auprès d'Henri Matisse en France , après l'avoir rencontré par hasard dans un magasin de fournitures pour artistes à Cagnes sur Mer. Par la suite, il continue à peindre et à étudier à plein temps grâce au parrainage de son frère aîné, Joseph Charles, et d'un groupe d'amis.

En juillet 1939, il  remporte une bourse lors d'un concours organisé par le gouvernement belge, qui le charge d'entreprendre une expédition de peinture au Congo belge. Ses voyages et ses expériences en Afrique l'ont profondément influencé, et les visions et les émotions de cette période se sont répercutées sur son travail pour tout le reste de sa vie. En 1940, sa femme Lucette et son fils Ludovic fuient l'occupation allemande de la Belgique et le rejoignent au Congo. Lucette ne  supportant pas le climat tropicale,la famille se  déplace vers le climat relativement plus doux du Cap en Afrique du Sud plutôt que de retourner dans l'Europe déchirée par la guerre. 

Les premiers jours en Afrique du Sud ont été difficiles  van Essche troquant ses peintures et ses dessins contre de la nourriture et d'autres produits essentiels. Mais il devient assez  rapidement un membre éminent de la communauté artistique sud-africaine, exposant localement et plus tard en Europe également. En tant que membre actif du New Group, il a fortement contribué à l'exanasion de l'art contemporain en Afrique du Sud. Il avait une solide connaissance à la fois des tendances de l'art moderne et de l'histoire de la peinture européenne qu'il transmettait à travers  son rôle d'enseignant, un métier qu'il considérait comme aussi important que la création. Ainsi il enseigna à la Technical Art School de 1943 à 1945. En 1948, il fonda la Continental School of Art au Cap, qu'il quitte en 1951 pour devenir maître de conférences à la Michaelis School of Fine Art de l'Université du Cap. Il est nommé professeur des Beaux-Arts en 1962  et son succès en tant que professeur est attesté par le nombre de ses anciens élèves qui sont eux-mêmes devenus des artistes éminents. Van Essche a pris sa retraite du milieu universitaire en 1971, mais a continué à peindre de manière prolifique, malgré une mauvaise santé, notamment plusieurs crises cardiaques. Il a voyagé en Europe et s'est finalement installé près de Thonon, en France, à la demande de sa femme. Sa santé continuant de se détériorer, il ne put se déplacer pour assister à sa propre exposition rétrospective au Cap en 1974. L'Afrique lui manquait terriblement, peignant des scènes africaines tout en cherchant en vain l'inspiration locale. Ses nouveaux thèmes comprenaient les hippies et les musiciens, mais il a détruit une grande partie de ce travail. Ses paysages européens de cette période sont sombres et déprimés, en contraste frappant avec les scènes africaines. Ses huiles ont continué à bien se vendre en Afrique du Sud et sa réputation a grandi. 

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