Toussaint Dubreuil (1561–1602)
Le Christ bénissant, vu en buste
Plume et encre brune, tracé préparatoire à la piierre noire.
Collé en plein. 40.5 x 27 cm
Musée du Louvre, Paris.
On ne sait pas s'il a été se former en Italie, mais il a subi l'influence des maniéristes italiens, Michel-Ange, Pellegrino Tibaldi, Bartolomeo Passarotti, Nicolò dell'Abbate, Le Primatice. On n'a plus de trace de lui entre 1585 et 1593. Il s'est peut-être formé à Fontainebleau avec les artistes italiens maniéristes comme Ruggiero de Ruggieri, dont il épousa la fille. Ce dernier possédait deux caisses de rittratti de Michel-Ange. Il est devenu avec Martin Fréminet et Ambroise Dubois l'un des promoteurs de la seconde école de Fontainebleau, expression française du maniérisme tardif.
Toussaint Dubreuil fut le peintre d’Henri IV pour qui il réalisa avec son atelier de vastes campagnes de décors.
Ses œuvres furent massivement détruites, et peu d'éléments de ses décors nous sont parvenus. Le Louvre en conserve cinq vestiges dont trois toiles issues du cycle de La Franciade, sur les 78 compositions qu'il avait faites pour décorer le château de Saint-Germain-en-Laye (détruit en 1777), illustrant le poème de Pierre de Ronsard.
Il exécuta notamment de grandes commandes royales au château de Fontainebleau, comme les décors du pavillon des poêles (avec des scènes de l'histoire d'Hercule, tel Le jeune Hercule apprenant à tirer à l'arc). Tous ses décors sont aujourd'hui presque entièrement détruits, hormis quelques fragments attribuables à Dubreuil. Henri IV lui a aussi confié la décoration de la galerie des Chevreuils
Pour la petite galerie du palais du Louvre, il exécuta des portraits des prédécesseurs d'Henri IV (afin d'asseoir le pouvoir de celui-ci en tant que roi, et fondateur d'une nouvelle lignée). Les plafonds étaient quant à eux décorés de sujets allégoriques comme Jupiter écrasant les géants, et Hercule terrassant l'hydre de Lerne, le dieu et le héros prenant les traits du monarque lui-même. Ces décors ont été détruits par l'incendie de 1661.
Dubreuil a également fourni des cartons de tapisseries sur l'histoire de Diane, dont les œuvres tissées furent réalisées par la manufacture du faubourg Saint-Marcel à Paris. Elles sont aujourd'hui conservées au mobilier national, à Paris.
L'art de Dubreuil, bien que peintre français, allie aux inspirations maniéristes de la première école de Fontainebleau, une méticulosité dans la représentation et un goût des détails que l'on retrouve dans les écoles du Nord. S'il avait l'habitude de réaliser les "cartons" de ses compositions, il laissait à son atelier (composé notamment d'artistes nordiques) le soin de réaliser l'œuvre peinte.
Lestoile a écrit dans son Registre-journal : « Le vendredy 22 novembre... Ce jour, Dubreuil, peintre de sa Majesté, singulier en son art, et qui avoit et devisé tous ces beaux tableaux de Saint-Germain ; en revenant dudit Saint-Germain, à Paris, sur un cheval qui étoit rétif, et alloit fort dur, à son retour surpris d'un renversement de boyaux que les médecins appellent un mesirere, qui en moins de vingt-quatre heures l'envoya en l'autre monde. "
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