François Kollar (1904-1979)
Ouvrier du bâtiment France, 1936
Collection privée
François Kollar, né Ferenc Kollár (en hongrois) ou František Kollár (en
slovaque) est un photographe publicitaire et industriel français
d'origine hongroise et tchécoslovaque. L'année 1930 est une des plus
fructueuses dans l'œuvre deFrançois Kollar. Il publie pour la première
fois des images sous son nom, dans la revue suisse Silber Spiegel,
puis en avril, Jo Davidson lui demande de photographier certaines de
ses sculptures. Kollar n'ayant pas de studio, Davidson lui propose de
s'installer dans son propre atelier au 17, rue de la Tour, et lui avance
l'argent dont il a besoin pour compléter son équipement. Il travaille
auprès de l'agence Dorland et réalise de nombreuses photographies
publicitaires, qui sont publiées dans les magazines L'Illustration, Vu et Vogue.
Pour le décorateur Maurice Barret, il réalise pour l'aménagement d'un
bureau une grande frise photographique de douze images carrées dont la
composition rigoureuse et épurée se marie parfaitement aux lignes du
mobilier.
De juin à septembre 1930, ses œuvres sont montrées à
l'exposition internationale de photographie de Munich, avec celles
d'autres photographes de l'avant-garde parisienne dont il fait désormais
partie. C'est à cette occasion qu'il reçoit sa première critique : « Un
des meilleurs envois de l'exposition de Munich fut incontestablement
celui de ce jeune artiste — j'emploie à dessein le mot d'artiste —
qu'est François Kollar. Kollar s'est en quelque sorte spécialisé dans
les effets de reflets, de transparences ou de translucidités, et de
perspectives. C'est dire qu'il a joué la difficulté. C'est dire
l'intérêt très vif que présentent ses œuvres ».
En 1931, la société Kodak-Pathé lui propose de publier, dans le magazine Le Professionnel Photographe qu'elle
diffuse, une publicité pour ses films et papiers de tirage. Onze images
sont reproduites en pleine page, dont la qualité révèle la maîtrise
technique à laquelle Kollar est parvenu. À la même époque, il est
contacté par un ami d'Iribe, Maximilien Vox, qui lui propose, au nom des
Éditions Horizons de France, la réalisation d'une grande enquête sur le
monde du travail. Elle allait devenir son œuvre principale, La France travaille, (ci dessus) résultat de quatre années de prises de vue au cours d'un véritable tour de France
La
notoriété qu'il acquiert à la suite de cet imposant reportage lui
permet d'obtenir plusieurs commandes publiques sous le Front populaire
et il expose à plusieurs reprises dans des conditions prestigieuses,
notamment au Museum of Modern Art de New-York.
Parallèlement, il
poursuit son activité de photographe de publicité, particulièrement dans
le domaine de la mode et des produits de luxe. Il réalise aussi le
portrait de nombreuses célébrités : Cocteau, Piaf,
Dalí, Trenet, mais aussi la duchesse de Windsor ou le prince de
Metternich. En 1937, il réalise la photo publicitaire de Coco Chanel,
qui pose pour promouvoir le parfum N°5.
François Kollar et sa
famille s'installent près de Poitiers pendant la Seconde Guerre
mondiale, au château de Vayres récemment acheté. Kollar ouvre à Poitiers
un magasin de radio-électricité. Au retour à Paris en 1945, il y ouvre
un studio photographique mais ne retrouve pas les commandes
prestigieuses d'avant-guerre. Une exposition qu'il monte en 1948 de ses
250 meilleures œuvres est un échec. C'est la publicité industrielle qui
lui permet de vivre : il travaille alors pour les Potasses d'Alsace, les
Grands Moulins de Paris, des cimentiers, mais aussi l'orfèvre
Christophle.
En 1951, il part en Afrique française réaliser un reportage commandé par le Gouvernement.
En
1960, avec l'aide de ses enfants Marie-Françoise et Jean-Michel, il
réalise le plus grand tirage photographique jamais fait en Europe, une
image de 750 m2 pour le Festival de la Haute couture internationale.
Bien que moins prestigieuse qu'avant-guerre, sa carrière se poursuit
honorablement, et en 1965, son pays natal lui rend hommage avec une
exposition de ses œuvres à la Galerie nationale de Bratislava.
En
1981, les Rencontres d'Arles propose une rétrospective de ses photos de
1928 à 1940. En 2004, une rétrospective
complète est proposé à Budapest, à la ,Maison hongroise de la
photographie,
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Un blog de Francis Rousseau
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