Dans les années 1930, le photographe français Henri Cartier-Bresson s’immerge totalement dans l’engagement communiste et la lutte antifasciste. Il fréquente l’AEAR (Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires) dès 1933 et, en 1934, au Mexique, ses amis sont tous des communistes proches du parti national révolutionnaire au pouvoir. En 1935, à New York, il milite activement dans Nykinonote 10, coopérative de cinéastes militants très inspirés par les conceptions politiques et esthétiques soviétiques et il découvre le cinéma soviétique. S'il ne semble pas avoir pris sa carte au Parti Communiste Français, ses amis sont cependant presque tous des personnalités du PCF comme Robert Capa ou Louis Aragon. Il dira à Hervé Le Goff : « Naturellement, nous étions tous communistes ». Il suit les cours de matérialisme dialectique de Johann Lorenz Schmidt et assiste aux réunions de cellule à proximité du domicile d'Aragon.
Le concept de « l'instant décisif » est souvent utilisé à propos de ses photos, mais on peut l'estimer trop réducteur et préférer celui de « tir photographique », qui prend le contexte en compte. Pour certains, il est une figure mythique de la photographie du xxe siècle, qu'une relative longévité de sa carrière photographique lui permet de traverser, en portant son regard sur les évènements majeurs qui ont jalonné le milieu du siècle. En 2003, un an avant sa mort, une fondation portant son nom est créée à Paris pour assurer la conservation et la présentation de son œuvre ainsi que pour soutenir et exposer les photographes dont il se sentait proche.
2021 - Men Portraits
Un blog de Francis Rousseau
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