Auguste Chabaud ( 1882-1955)
Le Bar aux Canotiers
Huile sur toile c. 1908.
Entré
à l'école des beaux-arts d'Avignon en 1896, Auguste Chabaud a pour
maître Pierre Grivolas. Puis en 1899, il part à Paris poursuivre ses
études à l'Académie Julian et à École des beaux-arts, dans l'atelier de
Fernand Cormon (1845-1924). Il rencontre Henri Matisse et André Derain.
La propriété viticole de ses parents subit la crise de 1900, obligeant
Auguste Chabaud à redescendre dans le Midi. En 1901, Auguste Chabaud
doit quitter Paris pour gagner sa vie, il s'embarque comme pilotin sur
un navire et découvre la côte occidentale africaine. La même année son
père meurt ; il hérite avec son frère de la propriété viticole et des
terres que seul son frère va gérer. À cette période, Chabaud travaille
beaucoup sur des papiers de boucherie. En 1907, il expose au Salon des
indépendants avec les fauves. Il va découvrir une nouvelle vie,
celle de la nuit parisienne et des cabarets. Les collectionneurs
commencent à s'intéresser à son travail. À Montmartre où il a son
atelier, il peint les rues et les places animées ou désertes, les scènes
de la vie nocturne et les maisons closes. En 1911, il entame sa période
cubiste, travaille de grands formats et sculpte. S'ensuivent de
nombreuses expositions dont celle de New York en 1913 où il expose aux
côtés d'Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck et Pablo
Picasso, puis à Chicago et Boston. Ses toiles de la période fauve
décrivent la vie nocturne parisienne : cabarets, cafés théâtre,
prostituées, aux teintes de couleurs vives (jaune, rouge) contrastant
avec les couleurs de la nuit (bleu marine, noir). À son retour de la
Première Guerre mondiale, en 1919, Auguste Chabaud s'installe
définitivement à Graveson, dans les Alpilles. À partir de 1920, il
entame sa période bleue où il emploie le bleu de Prusse à l'état pur,
dans laquelle la Provence, ses personnages et ses coutumes sont mis en
avant. Le Sud, qu'il n'a jamais cessé de peindre, même dans sa période
parisienne, va l'occuper désormais exclusivement. Comme l'avait fait
Paul Cézanne avec la montagne Sainte-Victoire, Auguste Chabaud
immortalisera « la montagnette », peignant des scènes de campagne, des
paysans arpentant les collines et sentiers des Alpilles. Il y restera
jusqu'à la fin de sa vie, vivant reclus dans sa maison avec sa femme et
ses sept enfants. Surnommé l'« ermite de Graveson », il meurt en 1955.
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Un blog de Francis Rousseau
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