Bandit italien faisant le guet, 1826
Collection privée
Claude ou Jean-Claude Bonnefond est un peintre à la fois pathétique et sobre dans l'expression des sentiments. Son talent est modeste mais fut pourtant très reconnu pendant son existence. Il peint des scènes religieuses mais aussi des scènes de genre qui dépassent la simple anecdote, comme « Popolino ». Il sera beaucoup critiqué du fait de sa peinture monocorde. En effet il peignait avec la même intensité les êtres humains et les objets de la vie quotidienne. Sa facilité et sa précision dans la peinture des portraits auraient pu lui permettre d'atteindre le rang de meilleur portraitiste de Lyon, pourtant la vie lyonnaise et le climat culturel l'ont entravé notamment à cause de sa nomination en tant que directeur de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon.
Dans ses œuvres italiennes, Bonnefond illustre les coutumes, souvent religieuses, du petit peuple italien et exploite le thème des « brigands » (Brigand italien faisant le guet, 1826). Son œuvre transcrit ainsi son intérêt pour la vie quotidienne mais aussi son goût pour le pittoresque et pour l'exotisme (Tête de Turc) et ses découvertes des cérémonies grecques orthodoxes. Il participe ainsi à l'image romantique de l'Italie et traduit une vision idyllique d'un peuple pauvre mais aux allures fières et au bonheur dans la simplicité et la modestie. Cette vision de l'Italie idéalisée permettra l'émergence de stéréotypes qui perdureront jusqu'en 1850 et même au-delà.
À son retour en France, et lors de la présentation de ses tableaux au Salon, le renouveau de son style est remarqué. Delécluze, dans le Journal des Débats du 20 décembre 1827, note « l'heureuse modification que l'auteur a apporté à son talent pendant son séjour en Italie ».
Claude Bonnefond a peint 35 œuvres et réalisé une quarantaine de portraits, aquarelles, dessins, études, caricatures et lithographies
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire