Henri Martin (1860-1943)
Les Poëtes du Gai Savoir
Capitole Toulouse - Salle des Illustres
L’Académie des Jeux floraux fut fondée en 1323 à Toulouse par plusieurs poètes qui se réunirent pour former ce qu'on appela le Consistori del Gay Saber ou Consistoire du Gai Savoir. Le Gai Savoir ou Gaya Scienza définit la fusion entre l'esprit des troubadours, des chevaliers et des esprits libres par laquelle cette magnifique culture ancienne occitane se distingua de toutes les cultures équivoques.
Unité entre l’Amor fati et la philosophie de Dionysos, le Gai Savoir est la philosophie du oui à la vie, engendrée par la reconnaissance et l’aquiescement, qui culmine dans la pensée de l’éternel retour.
Cette ancienne culture occitane inspira à Friedrich Nietzsche un ouvrage célèbre Le Gai Savoir, publié en 1882 sous le titre original de Die fröhliche Wissenschaft, la gaya scienza, contenant alors, en dehors du prologue, 4 livres et portant comme épigraphe ces mots d’Emerson : « Pour le poète et pour le sage toutes choses sont familières et sanctifiées, tous les événements utiles, tous les jours sacrés, tous les hommes divins. »
Ce n’est que lorsque l’éditeur Fritzsch, de Leipzig, devint le dépositaire des œuvres de Nietzsche que le Gai Savoir fut augmenté d’une préface, du cinquième livre et des Chants du Prince « Vogelfrei ». Remis en vente par son nouvel éditeur en juin 1887, l’ouvrage prit alors le titre actuel Le Gai Savoir (« la Gaya Scienza ») et l’épigraphe d’Emerson fut remplacée par un quatrain de Nietzsche.
Ce n’est que lorsque l’éditeur Fritzsch, de Leipzig, devint le dépositaire des œuvres de Nietzsche que le Gai Savoir fut augmenté d’une préface, du cinquième livre et des Chants du Prince « Vogelfrei ». Remis en vente par son nouvel éditeur en juin 1887, l’ouvrage prit alors le titre actuel Le Gai Savoir (« la Gaya Scienza ») et l’épigraphe d’Emerson fut remplacée par un quatrain de Nietzsche.
Henri Martin fut l 'élève à Paris de Jean-Paul Laurens.Henri Martin aura lui-même comme élève et comme collaborateur le peintre Henri Doucet. En 1885, il parcourt l’Italie et y étudie les primitifs.Ce voyage marque un tournant dans son art et oriente l’artiste vers une inspiration poétique. Sa technique s’éloigne des modèles académiques, au profit d’un divisionnisme original qui révèle l’influence des néo-impressionnistes mais d’une manière plus spontanée que théorisée : des touches courtes, séparées et parallèles y construisent les formes et la lumière, dans un chromatisme idéalisé et propice au rêve.
Lecteur de Poe, de Dante, de Byron, de Baudelaire et de Verlaine (il souscrit aux Liturgies intimes éditées par la revue Le Saint-Graal en 1892), Henri Martin expose des œuvres à thèmes symbolistes, telles que Chacun sa chimère ou Vers l’abîme et des paysages brumeux peuplés de figures mélancoliques et intemporelles.
Il participe en 1892 aux salons de la Rose-Croix de Joséphin Peladan. Il honore des commandes publiques, ornant tour à tour le Capitole de Toulouse, la préfecture du Lot à Cahors, la Sorbonne en 1908, l’Hôtel de ville de Paris, un cabinet de l’Élysée en 1908, le Conseil d’État en 1914-1922, la Mairie du Ve arrondissement en 1935.
Henri Martin, tout en s’éloignant des thèmes symbolistes, en gardera toujours la poésie mystérieuse des attitudes, l’atmosphère secrète et diffuse des paysages et une certaine spiritualisation des formes baignées par la sérénité des figures traditionnelles, de l’allégorie. Sa nature profonde le porte vers une expression apaisée d’un monde idéalisé dans un pointillisme aux touches élargies.
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