Christopher Wood (1901-1930)
The jockey, 1923
Private collection
En 1926, Diaghilev confie à Wood la création des décors et costumes du ballet commandé au tout jeune compositeur Constant Lambert Roméo et Juliette, sur proposition de celui-ci. Mais la collaboration se passe mal et la commande est annulée pour être confiée à Joan Miró et Max Ernst. Wood retourne alors en Angleterre où il prend part aux activités du Groupe de Londres — bien qu'il ne rejoigne pas formellement le Groupe16 — puis, en 1927, de la Seven and Five Society à l'occasion de la sixième exposition de la société, en compagnie, entre autres, du couple Nicholson. Il ne cessera cependant les trajets entre le Royaume-Uni et la France, tantôt en Bretagne, tantôt dans le sud de la France ou en Cornouailles, exposant avec les Nicholson à Paris ou à Londres.
Avec les Nicholson, Kit se rend en 1928 dans le Cumberland puis dans les Cornouailles britanniques, stimulé par l’implication de Ben dans son propre travail artistique. Durant un voyage à St Ives, avec celui-ci, il rencontre le peintre-pêcheur Alfred Wallis, dont le style naïf répond à leurs aspirations communes à une expression primitive de la peinture ; cette influence finira d’asseoir le style personnel de Wood. Après une aventure malheureuse avec la peintre et riche héritière Meraud Guinness, il se lie avec Frosca Munster, une aristocrate russe qui a fui la révolution bolchevique. Cette dernière parait apporter un semblant d’équilibre à Wood qui demeure très dépendant aux drogues, quoiqu’il peigne de plus en plus.
Dans les années suivant sa mort, plusieurs expositions posthumes de ses tableaux seront organisées par d’importantes galeries londoniennes (Wertheim, Lefevre, Redfern,…) qui compteront dans l’élan donné au néo-romantisme anglais. En 1938, il figurera au pavillon anglais de la biennale de Venise, et la Royal Academy organisera une importante rétrospective qui achèvera de consacrer son œuvre, désormais largement représentée dans les collections publiques d’Europe et des États-Unis.
L’essentiel de la production de Christopher Wood a pris place entre 1928 et 1930, essentiellement en Bretagne et dans les Cornouailles. Ses peintures sont d’une facture très personnelle, dans un style faussement naïf aux couleurs profondes et de plus en plus terreuses, qui, s’il a été influencé par Ben Nicholson et Winifred Nicholson, est caractéristique de l’artiste.
Malgré sa vie brève et mouvementée, ce fut pourtant un artiste productif puisqu’on compte environ 500 huiles sur toile dans son œuvre.
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2019 - A Still Life Collection
Un blog de Francis Rousseau