google.com, pub-0288379932320714, DIRECT, f08c47fec0942fa0 google.com, pub-0288379932320714, DIRECT, f08c47fec0942fa0 PORTRAITS MASCULINS : Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) - Muhammad dervish khan

dimanche 7 avril 2019

Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) - Muhammad dervish khan




Élisabeth Vigée Le Brun  (1755-1842)  
Muhammad dervish khan, Sultan de Mysore, 1788
Collection particulière 


Le 30 janvier 2019,  Sotheby's présentait à la vente ce saisissant portrait de Muhammad Dervish Khan, ambassadeur indien en France, exécutée par la plus célèbre portraitiste des 18e et 19e siècle :  Louise Élisabeth Vigée Le Brun. Lors de cette vente ce portrait atteignit 7,2 millions  dollars, établissant un nouveau record mondial d'enchères des artistes de la pré -ère moderne.

Notes de Sotheby's :

Le 16 juillet 1788, presque un an avant la prise de la Bastille, trois ambassadeurs de Mysore, en Inde, arrivent à Paris. Muhammed Dervish Khan, ambassadeur principal et sujet du portrait d'Elisabeth  Vigée Le Brun, accompagné de l'érudit Akbar Ali Khan et de l'aîné Muhammed Osman Khan, ont été envoyés par Tipu Sultan, puissant souverain de Mysore (1750-1799), qui avait sollicité le soutien de Louis XVI  pour chasser les Britanniques de l'Inde. Le sultan ignorait  alors que le pouvoir de Louis XVI commençait à se détériorer et que chacune de ses actions -  qu'elle quelle soit- serait mal interprétée. Toujours est il que malgré  le climat politique instable, l’arrivée des trois ambassadeurs fit néanmoins sensation à Paris. 
En 1788, Elisabeth  Vigée Le Brun, qui était au faît de sa renommée et de son influence parmi la puissante élite de Paris et de Versailles, rencontra les ambassadeurs à l'Opéra. Elle s'est souvenue de cette  rencontre en ces termes : " J'ai vu ces Indiens à l'opéra et ils m'ont paru si remarquablement pittoresques que j'ai pensé que je voudrais les peindre. Mais comme ils ont annoncé à leur interprète qu'ils ne se laisseraient jamais peindre à moins que la demande ne vienne du roi, j'ai réussi à obtenir cette faveur de Sa Majesté. "
En bons musulmans, les ambassadeurs refusèrent de se faire représenter en  image et encore moins par une artiste féminine... Cependant, après la demande du roi, ils finirent par accepter de la recevoir dans leur hôtel Parisien et de se laisser peindre.  Elisabeth  Vigée Le Brun commença  d'abord à peint Dervish Khan : " Debout, la main sur son poignard. Il s'est jeté de lui-même dans une position tellement facile et naturelle que je ne lui ai pas demandé de la changer. "
Le portrait de Dervish Khan (ci dessus)  qui en résulte est une réflexion extraordinaire sur la perception d’une française sur un indien puissant. L'intensité dans laquelle Dervish Khan est dépeint ne ressemble à aucun autre portrait de Vigée Le Brun. 
Lorsque le tableau eut fini de sécher, Vigée Le Brun l'envoya à Dervish Khan  qui  le refusa tout net et le cacha derrière son lit ! Rien ne parvint à convaincre Dervish Khan  pas même le fait que  Louis XVI avait commandé ce  portrait.
Finalement de retour en possession de l'artiste, le tableau fut exposé au Salon de 1789, qui  se tint  en août dans le climat politique que l'on imagine. Il fut reçu par le public avec une immense curiosité et des éloges de la part des critiques. Mais en octobre, Vigée s'enfuit de  Paris, craignant pour sa vie après l'invasion de Versailles par des foules. On peut supposer qu'elle a conservé l'œuvre dans sa collection personnelle mais l'a laissée  en France, ne l'emportant pas dans ses divers voyages d'artistes en exil.  Le tableau apparaîtra plus tard dans la vente de la succession de son mari, Jean-Baptiste Pierre Le Brun.
Derviche Khan a connu une fin aussi  fatale que celle de LouisXVI. L’ambassade n’ayant pas atteint son objectif,  il fut décapité pour son échec dès retour à Mysore, 
Le portrait envoûtant de Dervish Khan par Vigée séduit pout de nombreuses raisons, en particulier par la capture de ce moment unique de l’histoire. À la veille de la Révolution, une artiste féminine en France capture glorieusement  un ambassadeur musulman d'Inde, alors qu'il rencontre le monde exotique de Paris .

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