Jules-Bastien Lepage (1848-1884)
Diogène, 1877
Musée Marmottan Monet, Paris
Jules Bastien, dit Jules Bastien-Lepage est un peintre naturaliste français qui n'a malheureusement pas pu donner toute la mesure de son talent, puisqu'il meurt prématurément à 36 ans, dans son atelier de la rue Legendre à Paris, d'une tumeur cancéreuse à l'abdomen. Malgré cette carrière très courte qui s'étend sur à peine 10 années, il laisse une œuvre originale et innovante. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde : Paris, Londres, New York, Moscou, Melbourne, Philadelphie, etc.
Origine provinciale modeste, il monte a Paris en 1867 et entre à l'Administration générale des postes en tant que surnuméraire, ce qui lui laisse le temps de travailler le dessin.
Il tente alors le concours de l'École des beaux-arts de Paris mais ne sera pas reçu. L'année suivante, il est admis en tant "qu'aspirant "d ans l'atelier d'Alexandre Cabanel où il s'entraîne à dessiner. Le 20 octobre 1868, il est enfin reçu premier au concours et entre à l'École des beaux-arts dans la section peinture ainsi que son ami Louis-Joseph-Raphaël Collin. Commencent alors de nombreuses démarches pour l'allocation de bourses, aides financières diverses… Il débute au Salon de 1870 avec un portrait qui ne fut pas remarqué.
En 1873, il expose Au printemps et, en 1874, Mon Grand-père, tous deux particulièrement appréciés par les critiques. En 1875, l'Annonciation aux bergers lui permet d'être deuxième au grand prix de Rome. Il va hésiter entre deux directions : les thèmes traditionnels et ses goûts pour les scènes de la vie paysanne. Peintre de la vie rurale, il aime travailler près des paysans, les suivre dans leurs occupations quotidiennes. Viendront : Les Foins, Saison d'octobre, Le Père Jacques, l'Amour au village, Le Faucheur aiguisant sa faux... mais il peindra aussi quelques toiles assez énigmatiques et extrêmement mélancoliques dont ce magnifique Diogène.