Bernard Boutet de Monvel (1881-1949)
S.A.R. le Maharadjah d'Indore
2016 - Men Portraits
Un blog de Francis Rousseau
Le Maharadjah
Maharajadhiraj Raj Rajeshwar Sawai Shri Yeshwant Rao II Holkar XIV Bahadur 1 (1908-1961) est un maharaja d'Indore appartenant à la dynastie marathe des Holkar.
Doté d'une immense fortune constituée notamment de somptueux bijoux, comme les « poires d'Indore » ou le collier dit « de l'Inquisition », Yeshwant Rao voyage et séjourne longuement en Europe et particulièrement en France où il possède deux propriétés (à Villefranche-sur-Mer et près de Fontainebleau). Guidé par son Henri-Pierre Roché, avec lequel il fait partie dans l'entre-deux-guerres de la vie mondaine parisienne, voyageant également, à bord de luxueuses voitures à Cannes, Cuba, Los Angeles, New York ou au Pérou, il s’intéresse à l'art moderne et fait construire à Indore un palais, Manik Bagh (Jardin des rubis), conçu par l'architecte allemand Eckart Muthesius et meublé par Ruhlmann, Sognot, Eilen Gray, Le Corbusier, Herbst, Da Silva Bruhns et Puiforcat.
Le maharaja achète également une version en marbre noir de l'Oiseau de Brancusi.
En 1928, il achète le château d'Hennemont à Saint-Germain-en-Laye, où vit son père, et l'appelle le château Holkar.
La dynastie Holkar commence avec Malhar Rao qui rejoint le service du Peshwa en 1721 dirige l'Indaur (Indore) en Inde, en tant que rajas marathe puis maharajas. Ils sont l'une des dynasties prestigieuses dont le nom a été associé à l'intitulé même du gouvernant, appelé Maharaja Holkar ou Holkar Maharaja, le titre officiel étant « Maharajadhiraj Raj Rajeshwar Sawai Shri (nom) Holkar Bahadur, Maharaja of Indore, with the colonial style of His Highness ».
Le peintre
Eclectique et jouissant déjà d'une certaine notoriété en France, Bernard Boutet de Monvel se rend pour la première fois aux Etats-Unis en novembre et décembre 1926 lors d'une rétrospective de ses œuvres organisée par Anderson Galleries à New York, que suit en 1927 une exposition de ses peintures au musée d'art de Baltimore. Son succès aux Etats Unis est immédiat et tel qu’il devient le portraitiste le plus demandé par la café society américaine, grâce notamment à l'entremise de Mary Benjamin Rogers, épouse de l'industriel Henry H. Rogers. Ses modèles ont alors pour nom Frick, du Pont, Vanderbilt... Le krach boursier de 1929, et l’annulation de plusieurs commandes de portraits, sont pour lui l’occasion de peindre enfin librement une série de paysages de New York, par lesquels il s’attache à saisir la modernité de la ville en construction. Réalisée entre abstraction et réalisme photographique, cette partie de l’œuvre de Bernard Boutet de Monvel, à laquelle il faut ajouter plusieurs vues d’une aciérie de Chicago qu’il exécute en 1928, fait de lui l’égal de figures majeures du mouvement précisionniste, telles Charles Sheeler.
En 1934, il expose à la galerie Wildenstein de New York les portraits de la Maharane et du Maharadjah d’Indore (ci-dessus) en costumes de cour. En 1936, tandis qu’il se fait construire à Palm Beach par Maurice Fatio un pavillon octogonal appelé La folie Monvel, il entreprend une série de portraits de profil dont les figures les plus emblématiques sont celles de Lady Charles Mendl (1936) et du marquis de Cuevas (1938).
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