Emile Antoine Bourdelle (1861-1929)
Le Centaure Mourant,
Plâtre, 1914
Musée Bourdelle, Paris
Photo Roger Viollet
"Je médite de faire une nouvelle grande figure pour n'en pas perdre l'habitude et cela sans hâte car j'ai des modèles prêts pour dix ans. (...) je veux choisir."
(Lettre de Bourdelle, 1er avril 1911).
Le choix se porte sur La Mort du Centaure, cette fresque aux accents élégiaques exécutée par Bourdelle pour l'atrium du Théâtre des Champs-Elysées. Le Centaure mourant en est la transposition en ronde-bosse.
La première étude date de 1911, le modèle intermédiaire de 1914, en juin de la même année, Bourdelle met la dernière main au modèle en terre à grandeur définitive et à son moulage.
L'homme-cheval nourri de chasses et de festins de chair crue, caracole du plus profond des temps fabuleux. Mais Bourdelle interprète le mythe qu'il rattache à la lignée des "centaures spirituels" comme Chiron le pédagogue, l'initiateur d'Apollon à l'art de la musique - les sabots et la lyre...Si les frisons de la robe, l'ondulation des flancs sont d'un modelé sensuel, l'allongement de la taille, l'évasement du torse, l'étirement de la ligne du bras et du cou s'inscrivent dans la perfection d'une figure géométrique. Où "la matière et l'esprit s'entraidant font de l'homme un dessin surhumain".
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