Boris Taslitzky (1911-2005)
Dépression, camp de Buchenwald, 1945
Musée de la Résistance nationale
Boris Taslitzky déclarait que toute sa vie avait été marquée par la
guerre. Après l'échec de la révolution de 1905, ses parents fuient la
Russie pour Paris ; lors de la première guerre mondiale, en 1915, son
père est tué en combattant dans l'armée française et en 1942, sa mère,
parce que juive, est arrêtée et assassinée par les nazis au camp
d'Auschwitz.
Dès les premières heures, Boris Taslitzky s'engage dans la Résistance.
Mobilisé, il est fait prisonnier et s'évade. Coupable d'avoir réalisé
des dessins engagés, il est à nouveau arrêté. Son activité de subversion
ne faiblit pas au cours de son incarcération dans les prisons de Vichy,
à la centrale de Riom, puis au camp de Saint-Sulpice-La -ointe où, avec
la complicité des autres prisonniers, il peint un ensemble de fresques
qui, après un article d'Aragon publié dans Regards, lui vaut le titre de « Maître de Saint Sulpice ».
Même dans l'enfer concentrationnaire nazi de Buchenwald, il ne désarme
pas : grâce à la solidarité et à l'organisation de résistance
clandestine, Boris Taslitzky produit près de 200 croquis et dessins
(dont celui ci-dessus), ainsi que cinq aquarelles. Rendant hommage au
talent et au courage de son ami peintre, Aragon fait publier dès 1946
l'album, 111 dessins faits à Buchenwald. Après une réédition en
1978 de l'Association française Buchenwald-Dora, l'ensemble très
largement enrichi est récemment paru chez Biro Editeur.
Le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme a consacré à ce témoignage graphique exceptionnel une exposition en 2006.
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