Zinaïda Serebriakova (1884-1967)
Alexander Serebryakov Lisant, 1946.
Collection privée
Zinaïda
Serebriakova se trouvait dans la propriété familiale de Neskoutchnoïe,
lorsqu'éclata la Révolution d'Octobre et sa vie se trouva brutalement
transformée. Son mari Boris mourut en 1919 du typhus contracté dans les
prisons bolchéviques. Ruinée après la confiscation des biens familiaux
et sans argent avec quatre enfants et sa mère malade à charge, elle
abandonna l'huile pour dessiner au fusain et au crayon. Elle refusa de
dessiner dans le style futuriste en vogue ou de faire les portraits de
commissaires politiques puissants. Elle trouva donc un emploi au musée
archéologique de Kharkov où elle était chargée de reproduire les
collections du musée. Elle décida finalement de déménager à Petrograd en
décembre 1920 chez son grand-père. Son grand appartement avait été
divisé en chambres communautaires (les kommunalka), mais
heureusement avaient été attribuées à des artistes et acteurs de
théâtre. Zinaïda en partageant cet appartement communautaire put
dessiner leurs portraits et reprendre des forces morales.
Cependant la situation devenant de pire en pire et la ville souffrant de la faim (suites de la guerre civile entre les communistes et les armées blanches), elle se résolut à émigrer à Paris en 1924.
Arrivée à l'automne 1924 à Paris, où elle reçoit commande de grands panneaux.
Zinaïda Serebriakova ne peut plus retourner en Russie, où sont restés ses enfants et sa mère (ses deux cadets la rejoindront plus tard). Elle profite de voyages en Afrique (sous passeport Nansen) grâce à l'invitation du baron Jean de Brouwer, son mécène belge, en 1928 et en 1930 et se rend au Maroc. Elle est fascinée par les paysages de l'Atlas et dessine des femmes arabes et des paysages aux couleurs vives. Elle séjourne avec son mari à Camaret en 1925 et 1926 et revient en Bretagne en 1934, cette fois-ci à Pont-l'Abbé, puis à Lesconil et à partir de 1937 à Concarneau.
À cette époque, elle peint un cycle de tableaux consacrés à la Bretagne et aux marins, représentant aussi de nombreux portraits de bigoudènes. Elle reçoit la nationalité française en 1947.
Après la mort de Staline, elle arrive à reprendre contact par courrier avec ses proches restés en Russie et plus encore à l'époque de Khrouchtchev. Une grande exposition rétrospective de ses œuvres se tient en URSS en 1960, après 36 ans d'absence, organisée par sa fille Tatiana, décoratrice au théâtre d'art de Moscou. À partir de 1966, ses tableaux sont de plus en plus exposés en Union soviétique, surtout à Moscou, Léningrad et Kiev.
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Un blog de Francis Rousseau