Hans Memling (1440-1494)
Portrait of a man in a loggia, 1472-75
Oil on oak panel, (38, 3 x 27, 3 cm)
The Metropolitan Museum of Art, New York
Environ 100 pièces de Memling sont connues, qui sont attribuées soit à lui-même, soit à son atelier.
Elles comportent des retables, des représentations de la Vierge, et une importante galerie de portraits.
Memling est sans conteste le portraitiste le plus éminent de sa génération aux Pays-Bas bourguignons, et aucun de ses contemporains n'a légué autant de portraits. Plus de 30 tableaux, soit près du tiers de l'œuvre de Memling, sont des portraits au sens moderne du terme. Si l'on ajoute à cela les quelque 20 tableaux de donateurs, en pied, on peut dire que la moitié de ses œuvres sont des portraits.
Divers facteurs peuvent expliquer le succès du portraitiste Memling. Il y a d'abord le rôle essentiel joué par la mode. Les nombreux étrangers vivant ou séjournant temporairement à Bruges connaissent déjà van Eyck qui avait largement contribué à la renommée de l'art flamand dans le sud de l'Europe. Ces étrangers sont de grands amateurs de tableaux. Les portraits sont déjà très demandés quand Memling arrive à Bruges, et il s'empresse manifestement de satisfaire cette clientèle. Là aussi, la production est inégale et les commanditaires italiens se font logiquement plus rares lorsqu'ils se retirent de Bruges. Les grandes familles brugeoises, si elles apprécient les grands tableaux, ne manifestent pas autant d'intérêt pour les portraits.
Le succès de Memling comme portraitiste s'explique aussi par son art. Il fut élève ou collaborateur de Rogier van der Weyden, et est donc familier de la technique et de la composition de son maître dans le domaine du portrait autonome à mi-corps. Il a toujours appliqué, dans sa propre peinture de portrait, la typologie de Rogier van der Weyden, enrichie de divers traitements de l'espace. Ensuite, l'influence de van Eyck se retrouve dans l'illusionnisme parfois ostentatoire de certains portraits, avec leurs différents niveaux de réalité, leurs tablettes de balustrade, leur cadre en trompe-l’œil et en faux marbre. "L'éclairage, rappelle Petrus Christus, mais aussi la douceur des traits est le propre du style de Memling."
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2019 - Men Portraits
Un blog de Francis Rousseau