mardi 14 avril 2020

Henri-Pierre Danloux (1753-1809) - Le baron de Besenval dans son salon de compagnie


  

Henri-Pierre Danloux (1753-1809) 
Le baron de Besenval dans son salon de compagnie, 1791
National Gallery London 


Pierre Victor, baron de Besenval de Brünstatt, est un écrivain, courtisan et militaire d'origine suisse au service de la France. Grâce à la protection de son ami, le duc de Choiseul, il est nommé inspecteur général des Suisses et Grisons, tâche délicate dont il s'acquitte avec conscience. Lorsque Choiseul est disgracié en 1770, Besenval se démet de sa charge. 
En 1767, il achète l'hôtel Chanac de Pompadour (actuelle ambassade de Suisse), rue de Grenelle, où il fait faire d'importantes transformations pour y loger sa collection de tableaux dont on peut avoir un aperçu dans le portrait ci-dessus. En 1782, il fait construire en sous-sol par Brongniart une somptueuse mais glaciale salle de bains en marbre, ornée de reliefs de Clodion, qui fit se récrier tout Paris et dont on assure qu'elle ne servit qu'une seule fois. Les bas-reliefs ont été déplacés dans lecourant du xxe siècle et sont aujourd'hui exposés au Louvre, en situation dans une pièce.
Ecrivain de salon et séducteur impénitent, Il accumule les maîtresses ; il devient l'amant de la marquise de Polignac ou de la célèbre actrice Mademoiselle Clairon. Peu fait pour la vie conjugale, il ne se marie pas et laisse sa sœur, la marquise de Broglie, tenir sa maison.
Après la mort de Louis XV et l'avènement de Louis XVI en 1774,  Besenval devient l'un de ses commensaux favorisde la reine Marie-Antoinette . Le baron de Besenval n'est alors plus un jeune homme : il a cinquante ans passés, mais son regard vif, son visage plein et l'aisance de ses manières le laissent croire plus jeune qu'il ne l'est. C'est un homme robuste et il tient de sa mère – une cousine de Marie Leszczynska – ce charme slave qui lui donne toute sa séduction. Ses contemporains le qualifient de « gai, quelque esprit, un corps à toute épreuve ». Un franc appétit des jouissances de la vie, l'habitude de prendre les choses du bon côté sont autant de qualités qui lui permettent d'être admis dans le cercle privé de la « Société de la Reine ».
Mais la faveur de Besenval ne tarde pas à décliner, sans doute à cause d'un épisode raconté par Jeanne Campan, la femme de chambre de la reine,  dans ses Mémoires : Besenval ayant été prié par la reine dans ses petits appartements crut à une avance déguisée et tomba aux pieds de la souveraine. Celle-ci lui dit d'un ton glacial : « Levez-vous, Monsieur, le roi ignorera un tort qui vous ferait disgracier pour toujours. » Après cet épisode, Marie-Antoinette prit ses distances, même si Besenval continua de figurer dans son cercle.
Il n'en reste pas moins que le baron de Besenval demeure un témoin intéressant, notamment grâce à ses Mémoires, de la vie de cour sous Louis XVI, où il était aux premières loges. et de lavie sousl'anien regile en général.  Quand Marie-Antoinette prend ses distances avec la duchesse de Polignac quelques années avant la Révolution, Besenval se targue de rapporter que « la reine [la] comblait toujours, mais ne lui disait plus cependant que les choses faites, sans la consulter sur celles qui étaient à faire. »
De sa position privilégiée, Besenval assiste à l'agonie de l'Ancien Régime. Bien qu'ami des lettres, il déteste les Philosophes et s'oppose à Beaumarchais lorsque celui-ci cherche à obtenir l'autorisation duRoi pour faire représenter Le Mariage de Figaro.
Arreté après la Révolution Française,  on l'accuse d'avoir voulu assiéger Paris et fomenter l'incendie de la ville et le massacre de ses habitants. Grâce à une efficace plaidoirie de De Sèze, ces accusations absurdes sont réduites à néant et Besenval obtint son acquittement. Mais sa santé s'est altérée avec l'emprisonnement. Un médecin charlatan lui prescrit un régime de truffes, de pâtés et de jambon qui achève de le tuer. Il meurt le 2 juin 1791.

Le peintre, dessinateur et graveur français Henri-Pierre Danloux fut l’élève de Nicolas-Bernard Lépicié puis de Joseph-Marie Vien qu’il suivit à Rome où fit la connaissance de Jacques-Louis David. Après son mariage, il commença une carrière de peintre de genre et de portraitiste notamment pour sa belle-famille et ses proches les Thomas de Pange : portrait du baron d'Étigny, de son frère et de sa belle-sœur, le comte et la comtesse de Sérilly avec leurs enfants, de François de Pange.
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