samedi 30 mars 2024

Boris Taslitzky (1911-2005) - Fatigue, Camp de Buchenwald


Boris Taslitzky (1911-2005) Fatigue, Camp de Buchenwald, 1945 Crayon sur papier 20,3 x 12,9 cm Musée de la Résistance nationale, France

Boris Taslitzky (1911-2005)
Fatigue, Camp de Buchenwald, 1945
Crayon sur papier 20,3 x 12,9 cm
Musée de la Résistance nationale, France
 
 
Boris Taslitzky déclarait que toute sa vie avait été marquée par la guerre. Après l'échec de la révolution de 1905, ses parents fuient la Russie pour Paris ; lors de la première guerre mondiale, en 1915, son père est tué en combattant dans l'armée française et en 1942, sa mère, parce que juive, est arrêtée et assassinée par les nazis au camp d'Auschwitz.
Dès les premières heures, Boris Taslitzky s'engage dans la Résistance. Mobilisé, il est fait prisonnier et s'évade. Coupable d'avoir réalisé des dessins engagés, il est à nouveau arrêté. Son activité de subversion ne faiblit pas au cours de son incarcération dans les prisons de Vichy, à la centrale de Riom, puis au camp de Saint-Sulpice-La -ointe où, avec la complicité des autres prisonniers, il peint un ensemble de fresques qui, après un article d'Aragon publié dans Regards, lui vaut le titre de « Maître de Saint Sulpice ».
Même dans l'enfer concentrationnaire nazi de Buchenwald, il ne désarme pas : grâce à la solidarité et à l'organisation de résistance clandestine, Boris Taslitzky produit près de 200 croquis et dessins (dont celui ci-dessus), ainsi que cinq aquarelles. Rendant hommage au talent et au courage de son ami peintre, Aragon fait publier dès 1946 l'album, 111 dessins faits à Buchenwald. Après une réédition en 1978 de l'Association française Buchenwald-Dora, l'ensemble très largement enrichi est récemment paru chez Biro Editeur.
Le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme a consacré à ce témoignage graphique exceptionnel une exposition en 2006.

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Un blog de Francis Rousseau

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