jeudi 30 mars 2023

Ve Dinastie (Egypte 2494–2345 av. JC) - Boucher écorchant un veau.


Ve Dynastie (Egypte 2494–2345 av. JC) Boucher écorchant un veau. Sculpture en pierre avec trace des polychromies, 37 x 14.2 x 38 cm. Oriental Institute, University of Chicago

Ve Dynastie (Egypte 2494–2345 av. JC)
Boucher écorchant un veau.
Sculpture en pierre avec trace des polychromies, 37 x 14.2 x 38 cm.
Oriental Institute, University of Chicago

 
Sous la Ve dynastie, les arts se développent et atteignent un raffinement qui restera considéré comme un âge d’or. Les dignitaires se font aménager de somptueuses tombes ou mastabas à Saqqarah, Abousir et Gizeh. Les agencements internes de ces tombes sont de plus en plus complexes jusqu’à devenir de véritables demeures des morts. Le programme iconographique des monuments copie celui des temples funéraires royaux dans leurs grands thèmes et on voit apparaître de véritables autobiographies glorifiant la carrière des grands du royaume. La sculpture privée suit un chemin parallèle produisant des chefs-d’œuvre qui garnissent aujourd’hui les collections des grands musées égyptologiques du monde. Les monuments funéraires royaux restent l'affaire du règne et si la proportion des pyramides se réduit, comparée à celles de la IVe dynastie, l'architecture se développe dans les temples qui y étaient associés. Chaque complexe est alors constitué d'un temple d'accueil, ou temple-bas, et d'un temple funéraire, ou temple-haut, reliés entre eux par une longue chaussée couverte. Les deux temples, aux fonctions complémentaires pour le culte du roi défunt, sont construits en calcaire fin pour les murs, granit pour les soubassements et dotés de colonnes monolithes également en granit, le plus souvent papyriformes qui seront largement réutilisées par la suite pour d'autres monuments d'autres règnes. Ces colonnes soutenaient un toit réalisé en grands blocs monolithes. L'accent est mis sur la décoration des murs des temples qui finissent par couvrir l'ensemble des espaces libres des monuments, retraçant les hauts faits du règne et décrivant la vie du pays dans ses moindres détails.
Avec la Ve dynastie égyptienne un nouveau type de temples voit également le jour sous la forme des grands temples solaires édifiés non loin de la nécropole royale dynastique d'Abousir. Chaque souverain est réputé en avoir commandé un, mais seuls ceux d'Ouserkaf et de Niouserrê ont été mis au jour à l'heure actuelle.
Les cités du pays commencent alors à concevoir un nouvel intérêt pour leurs propres monuments, signe que les élites locales s'affranchissent de plus en plus d'un pouvoir centralisé. Peu de vestiges de cette époque nous sont parvenus par le fait que ces sites ont été constamment occupés et renouvelés par les règnes successifs et les caprices du fleuve dont les inondations parfois dévastatrices obligeaient souvent une reconstruction complète. De plus ces monuments étaient la plupart du temps bâtis en briques crues et seuls certains éléments étaient en pierre. Au contraire, dans le désert occidental, les monuments funéraires privés et cénotaphes royaux étaient bâtis en pierre de taille et même s’ils ont souffert du temps, ils ont été mieux conservés et préservés. Sur le plan culturel une littérature tenant à la fois du conte et du genre philosophique apparaît. Le papyrus Westcarpeut très bien avoir été mis au point à cette époque et c'est en tout cas pendant cette dynastie que les maximes sapientiales de Ptahhotep sont réputées avoir été écrites de la main même du célèbre vizir. Dans les mastabas les biographies des grands dignitaires emploient un style littéraire narratif qui sera souvent imité par la suite. Enfin sur le plan religieux, il convient de noter que c'est sous le règne d'Ounas qu'apparaissent les textes des pyramides, premier corpus théologique connu de l'Égypte antique et qui sera développé de manière systématique à la dynastie suivante. Si la transcription dans la pierre de ces écrits religieux est une invention du règne, leur contenu est beaucoup plus ancien selon le style employé par certaines formules et leur rassemblement en un ensemble homogène est l'œuvre des prêtres de la dynastie qui conservaient dans les archives des temples divins l'ensemble de ces textes destinés à assurer l'immortalité du roi.

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