mardi 20 décembre 2022

Francis-Antoine Conscience (1795-1840) (attribué à)  - Portrait ou auto-portrait d'artiste dessinant


Francis-Antoine Conscience (1795-1840) (attribué à) Portrait ou auto-portrait d'artiste dessinant, porte mine à la main, sur fond de paysage Huile sur toile 108 x 88,5 cm. Collection privée

Francis-Antoine Conscience (1795-1840) (attribué à)
Portrait ou auto-portrait d'artiste dessinant, porte mine à la main, sur fond de paysage
Huile sur toile 108 x 88,5 cm.
Collection privée 
 

Francis-Antoine Conscience, né a Besançon était un  peintre et lithographe, exposant sous le nom de Francis de ? 1795 à 1840.

"Francis s'était pris au sérieux depuis qu'il m'avait pour élève et que, dans mon enthousiasme, j'avais entraîné avec moi mon camarade le baron Fraguier. Nous dessinions d'après un modèle vivant, et, pour ma part, j'y allais comme un enragé. Mais Francis ne savait pas enseigner ; il ne savait que nous dire qu'il faut dessiner par plans, c'est-à-dire par petits carrés.
Un beau matin, Francis me planta là et partit pour Paris. Mais, peu après, il m'écrivit, me disant de rester à Besançon, où je vivrais heureux à faire des portraits ; car, à Paris, les plus grands artistes végétaient et même mouraient de faim, tant le goût de la peinture était en décadence.
À plusieurs années de là, quand je fus moi-même à Paris, je retrouvai mon Francis. Il vint me surprendre un beau matin, portant sa pierre lithographique sous le bras. Je demeurais alors quai Malaquais. Il se mit à table pour déjeuner ; toujours gai et toujours prodiguant les calembours, comme c'était la mode alors. À la fin, il m'avoua qu'il n'avait plus de chez lui et qu'il ne savait où aller percher ! On lui fit un lit le soir sur le canapé de l'atelier, — en attendant !… Toutefois, trois mois après, sa situation n'avait nullement changé. Il se levait de bon matin et rentrait ponctuellement à huit heures, mais si gai, que je n'y comprenais rien.
J'ai su depuis que c'était grâce à un petit vin blanc du quartier auquel il allait dire deux mots. Il emportait, du reste, une feuille de papier et, avec la plume et l'encre du marchand de vin, il dessinait tout ce qui passait devant la fenêtre homme, femme, chien, cheval, etc...
Il les saisissait à la course, littéralement, avec une telle rapidité, mais une telle bonne foi, que souvent la queue ou même tout le train de derrière du cheval lui manquait si par hasard il avait passé au trot !…
J'ai fait relier en un gros volume in-folio toutes les premières impressions de ces matinées, pour les conserver. "


 In Causeries sur les artistes de mon temps par  Jean Gigoux 

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