jeudi 13 août 2020

Joseph Chinard (1756-1813) - Eros endormi

 


Joseph Chinard (1756-1813)
Eros endormi, ca 1798-1813
Collection privée


Le sculpteur lyonnais Joseph Chinard,  qui appartient  au courant néoclassique français fait partie des premiers artistes  française que l'on peut qualifier dire réellement politisé tant le rôle qu'il a joué  sous la Révolution française fut iportant.
D'origine modeste, naturellement acquis aux nouvelles idées, il s'en fit rapidement le défenseur acharné. Ainsi en 1791, il entreprit un voyage en Italie dans le but de créer deux groupes d’inspiration révolutionnaire, commandés avant son départ par M. Van Risambourg pour un trépied de candélabre : Jupiter foudroyant l’Aristocratie et le Génie de la Raison foulant aux  pieds la Superstition (c'est-à-dire la Religion). Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1792,  il est dénoncé et arrêté puis jeté au château Saint-Ange avec son  jeune élève den architecture, sur ordre du pape pour ouvrages subversifs.
Dès que la nouvelle de son incarcération parvient à l'Assemblée, il y eut une forte mobilisation de l'élite française d'alors autour de sa libération, Les membres du Conseil exécutif provisoire (MM.Lebrun, Roland, Monge, Clavière, Prache, Garat) signèrent une lettre pour faire libérer les deux hommes et ipso-facto pour défendre les valeurs et les symboles révolutionnaires en Europe. La lettre aurait même été « tracée secrètement par une femme », en l’occurrence Manon Roland, la femme du ministre de l'Intérieur.
Finalement  le pape accepta de libérer  le deux artistes le 13 novembre sous condition qu’il quitte l’État ecclésiastique en laissant l’ensemble de leurs biens et œuvres, sans aucune ressource. À leur retour, ils devinrent évidement, des symboles de la lutte révolutionnaire face à la tyrannie monarchique et religieuse.  Accueillis en héros comme on peut le lire dans l’exposé Les faits patriotique du citoyen Chinard, rédigé par Joseph Antoine Boisset.
Plus tard, l a période du Consulat s’avéra très propice pour lui et l’avènement du Directoire lui ouvrit une période de stabilité. Il exposa aux Salons parisiens de 1798 à 1812. Les faveurs de Napoléon entraînèrent  une hausse des commandes : portraits de la famille Bonaparte,  participation aux décors de l’arc de triomphe du Carrousel à Paris (1812), sollicitation pour celui de Bordeaux ou encore création d’une statue pour la fontaine de la place de la Douane à Marseille...

____________________________________________

2020 - Men Portraits
Un blog de Francis Rousseau