dimanche 11 août 2019

Théodore Géricault (1791-1824) - Portrait d'un Naufragé ou" Le Père", 1819



Théodore Géricault (1791-1824)
Portrait d'un Naufragé ou "Le Père", 1819 
Huile sur toile (46,5 x 37,3 cm )
Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon

Ce portrait en buste, qui concentre toute l’attention sur l’expression accablée du personnage, s’inscrit
parfaitement dans la série de têtes d’études peintes par Géricault au cours de l’élaboration de son grand tableau d’histoire contemporaine, le Radeau de « La Méduse ». 
L’artiste a longuement préparé cette ambitieuse composition qu’il destine au Salon de 1819. 
Après avoir étudié le fait divers en réunissant une documentation considérable et en interrogeant directement certains rescapés de « La Méduse », il prépare sa composition à l’aide d’une maquette du radeau et de figurines de cire, hésitant entre différents épisodes. Il étudie les corps en décomposition à la morgue sur des cadavres et des membres coupés, et recherche les attitudes et les expressions justes pour ses naufragés en faisant poser une grande variété de modèles, des rescapés réels de « La Méduse » aux modèles professionnels en passant par ses amis et les artistes qui l’entourent.
Le jeune peintre Eugène Delacroix pose ainsi pour le cadavre d’homme couché sur le ventre, face contre le radeau, au premier plan du grand tableau
D’après Lorenz Eitner, Gericault aurait également fait poser un malade de  l’hôpital Beaujon pour l’étude de la  figure dite du père, conservée au musée  de Besançon (ci dessus)
L’air hagard du barbu, son teint olivâtre et son visage émacié, modelé par un violent clair-obscur, évoquent cette même figure du « père » dans le grand tableau du Radeau de « La Méduse ». 

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2019 - Men Portraits 
Un blog de Francis Rousseau