mardi 8 janvier 2019

Gustave Caillebotte (1848-1894) - Portrait d'Henri Cordier


Gustave Caillebotte (1848-1894)
 Portrait d'Henri Cordier
Musée d'Orsay, Paris 

Il s 'agit là d'une des très rares oeuvres de Caillebotte qui se trouvent dans un grand musée français, la plupart étant dans des collections privées principalement américaines. 
On ignore comment Caillebotte et Cordier se sont rencontrés, mais ils furent sûrement amis car l'artiste, qui n'avait pas besoin de vendre sa peinture pour vivre, n'a jamais réalisé de portrait de commande.  Henri Cordier (1849-1925), spécialiste de la Chine, professeur d'histoire, de géographie et de législation des états d'Extrême-Orient à l'Ecole des Langues Orientales de Paris. avait
vécu en Chine entre 1869 et 1876. Il rédigea une bibliographie des ouvrages consacrés à l'empire chinois, sa Biblioteca sinica, publiée entre 1878 et 1895 et  il est l'un des fondateurs, en 1882, de la Revue d'Extrême-Orient. La Grande Encyclopédie nous apprend aussi qu'il fut honoré du grade de mandarin chinois de 3e classe.
Ici, le peintre choisit d'insister sur la dimension intellectuelle de Cordier. Il est représenté en pleine concentration, entouré de livres, occupé à écrire dans une position mal définie. La mise en page insolite qui coupe la figure à mi-corps en la combinant avec les éléments du décor qui ferment complètement l'espace est très représentative des recherches de Caillebotte. Il se montre à cet égard proche de Degas. Les effets de matière, la palette aux reflets violacés se retrouvent dans les autres oeuvres peintes par Caillebotte au cours de cette période.

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Un blog de Francis Rousseau