mardi 27 novembre 2018

Nicolas de Largillière (1656-1746) - Autoportrait en tenue d'atelier


Nicolas de Largillière (1656-1746) 
Autoportrait en tenue d'atelier, 1707
Oil on canvas (90, 5 x 71, 1 cm)
National Gallery of Art,  Washington

Acquis entre 1860 et 1910 par le comte Alexandre-Marie de Boisgelin  à Paris et par le château de Beaumont à Beaumont-le-Roger (Eure), cet autoportrait de l'artiste échu  par héritage à son fils, le comte Georges de Boisgelin (1873-1940), puis par héritage à son fils, le comte Amaury de Boisgelin (1914-1980) ; par héritage à sa veuve [née Claudie Février, 1910-2003 ; vraisemblablement par héritage à ses enfants;  puis acheté  chez Christie's, Paris, le 24 juin 2004, n ° 88  et acquis de par Wildenstein & Co., New York,  le 2 mars 2006,  par la  National Gallery of Art de Washington.

Nicolas de Largilliere (qui s'écrit aussi Largillierre) est  sans doute l’artiste le plus complet de sa génération. Ce peintre aux talents multiples était à l’aise aussi bien avec les natures mortes, qu’avec les tableaux historiques, les paysages ou les portraits, sa maîtrise technique lui permettant de jouer avec les matières, les couleurs et les lumières sans jamais  en faire un exercice froid. S’il s’était signalé par quelques tableaux historiques, il s’adonna plus particulièrement, sans renoncer à la grande peinture, au genre du portrait, dans lequel il excellait, surtout ceux des femmes où il savait démêler, dans leur physionomie, les traits constituant à la fois la beauté et le caractère. Il pouvait, sans s’écarter du modèle, y découvrir des grâces inaperçues et faire valoir les beautés apparentes, de façon que les femmes étaient d’autant plus sensibles aux flatteries de son pinceau, qu’il semblait n’avoir exprimé que la vérité, et qu’ainsi en regardant leur portrait, en les trouvait ressemblantes avant de les trouver belles. La ville de Paris ayant donné un repas à Louis XIV à l’occasion de sa convalescence, en 1687, voulut consacrer le souvenir de ce repas mémorable. Largillierre fut choisi pour le peindre, et, comme s’il eut compris ce que désiraient, au fond, les officiers du corps de ville, il fit leur portrait de grandeur naturelle au premier plan, leur prêta quelques gestes insignifiants, pour avoir l’occasion de peindre de belles mains à la Van Dyck, et rejeta Louis XIV et sa cour dans le vaporeux de la perspective. Cette représentation des échevins parisiens en costume et perruque s’appelle néanmoins la Convalescence de Louis XIV
Ses portraits, dans la tradition flamande de Rubens et van Dyck, gardent toujours une vie et une sensibilité qui font de lui l’un des plus grands peintres du règne de Louis XIV et de la Régence. 
Il laissa, à sa mort, 4 500 portraits.

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