lundi 12 juin 2017

Matthias Grunewald (1475-1528) - L'homme à la cage


Matthias Grunewald (1475-1528) (attribué a ...)
 L'homme à la cage


L'identité de  Matthias Grünewald  reste incertaine. 
Ce nom lui fut donné, de manière assez arbitraire, par Joachim von Sandrart (1606–1688), « le Giorgio Vasari allemand », qui, après environ un siècle d'oubli quasi total du nom sinon de l'œuvre, le redécouvre et en parle dans sa volumineuse Teutsche Academie der Edlen Bau-, Bild- und Mahlerey-Künste (Encyclopédie des architectes, sculpteurs et peintres allemands) de 1675.
Pour ce que l'on peut en savoir à travers ses diverses signatures,  Matthias Grünewald correspo,ndrait au personnage connu sous le vrai nom de  Mathis Gothart Nithart, qui était peintre et ingénieur hydraulique allemand de la Renaissance, contemporain d'Albrecht Dürer.
Au 21e siècle, les experts attribuent avec certitude à Matthias Grünewald 10 œuvres dont plusieurs polyptyques et 35 dessins, répartis dans des collections européennes et américaines. 
Sa première toile incontestée est l'émouvant Christ outragé, datant de 1503, conservé à la Alte Pinakothek de Munich, qui est très proche de la peinture du gothique tardif dans la vallée du Rhin.

Ce peintre fascinant à l'identité incertaine, dont les oeuvres majoritairement sacrées sont toujours à la limite de l'hallucination, inspirera certains peintres expressionnistes du 20e siècle, mais aussi Max Beckmann, Otto Dix , Gert H. Wollheim (Adieux à Düsseldorf), Pablo Picasso (série des Crucifixions), Max Ernst (Tentation de Saint-Antoine), Emil Nolde (la Vie du Christ) et Francis Bacon (Trois études de figures au pied d'une crucifixion).
Le  compositeur allemand Paul Hindemith consacra à l'artiste l'un de ses opéras les plus ambitieux, Mathis der Maler (Mathis le peintre), dont la partition lui valut d'ailleurs d'être qualifié par les nazis de « bolchevik musical », et de s'exiler aux États-Unis.


____________________________________________
2017 - Men Portraits 
Un blog de Francis Rousseau