google.com, pub-0288379932320714, DIRECT, f08c47fec0942fa0 google.com, pub-0288379932320714, DIRECT, f08c47fec0942fa0 PORTRAITS MASCULINS : février 2019

jeudi 28 février 2019

Alice Néel (1900-1984) - Hawkan


Alice Néel (1900-1984)  
Hawkan
Private collection 

Alice Neel est une artiste visuelle américaine, particulièrement connue pour sa peinture à l'huile et pour ses portraits nus. Il s'agit d'une peinture sans fard, qui ne cède pas à la tentation des mouvements picturaux en vogue (l'impressionnisme dans ses années de formation, le surréalisme dans l'entre-deux-guerres, le pop art ... puisqu'elle a traversé à peut près tous le 20e siècle, et qui se démarque  des canons habituels sur la représentation aussi bien de la féminité que de la virilité.
Les peintures d'Alice Neel sont remarquables pour leur utilisation expressionniste de la ligne et de la couleur, la perspicacité psychologique et l'intensité émotionnelle. 
Communiste des le milieu des années 1930, elle réalise dans les années 1940 des illustrations pour la  publication communiste, Masses & Mainstream, tout en continuant à peindre. Cependant, en 1943, la Work Projects Administration cesse de travailler avec elle, ce qui lui réduit ses revenus. Elle en vient à voler à l’étalage.
Dans les années 1950, l'amitié de l’acteur Mike Gold et son admiration pour son travail lui valent un spectacle au New Playwrights. En 1959, elle fait une apparition avec le jeune Allen Ginsberg dans un film beatnik, Pull My Daisy, de Robert Frank. 
L'année suivante, son travail est présenté dans le magazine ARTnews. C’est essentiellement dans les années 1960 que sa notoriété se renforce. Son portrait de Kate Millet pour la une de Time Magazine le 31 août 1970 contribue aussi à la faire connaître.
En 1974, le Whitney Museum of American Art lui a consacré une rétrospective.

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mercredi 27 février 2019

Larry Rivers (1923 - 2002) - Art and the Artist Larry Rivers


Larry Rivers (923 - 2002) 
Art and the Artist Larry Rivers, 1989
Private collection 

Larry Rivers (de son vrai nom Yitzroch Loiza Grossberg) était un artiste américain, musicien, cinéaste,  acteur occasionnel et peintre que certains experts considèrent aujourd'hui comme le parrain du " Pop Art " ou au moins son "Grand père"... si tant qu'Andy Warhol en soit le père !
Fils d'immigrants juifs d'Ukraine, Larry  Rivers a commencé à se faire connaitre comme saxophoniste ans un pub du Bronx, avant d'étudier sérieusement la musique à la Juilliard School of Music avec Miles Davis, avec lequel il fut amis jusqu'à la mort de Miles en 1991.
Rivers a commencé à peindre dès 1947 tout en étudiant à l'Ecole Hans Hofmann. Vivant alors au Chelsea Hotel, connu pour  héberger des artistes qui payaient leur chambre en laissant leurs oeuvres ou leurs droits d'auteurs au patron,  il y croisa  Bob Dylan, Janis Joplin, Leonard Cohen, Arthur C. Clarke, Dylan Thomas, Sid Vicious mais aussi plusieurs personnes associées à la Factory d'Andy Warhol dont Rivers devint vite un ami. Rivers amena d'ailleurs à la Factory  plusieurs de ses amis français comme Yves Klein, Arman, Martial Raysse, Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle, Christo, Daniel Spoerri... 
En tant qu'artiste peintre, Rivers reste  connu pour un travail sur l'histoire de la révolution russe que sa galerie  la célèbre Marlborough Gallery à  New York promotionna à l'envie, mais surtout pour toute une série d'oeuvres sulfureuses.  Un bon nombre de ses oeuvres sont d'ailleurs toujours plus ou moins interdites d'exposition  dans les musées américains ou de diffusion télévisuelle dans le cas de ses films.
Bisexuel , Rivers eut de nombreuses histoires d'amours avec quelques unes des plus importantes  figures du Village des années 70- 80. Au moment de sa mort en 2002, il vivait avec le poète Jeni Olin qui était devenu son compagnon. 
En 2002, une grande rétrospective du travail de Rivers a eu lieu à la Corcoran Gallery of Art à Washington. L' Université de New York a acheté des correspondances et d'autres documents de la Fondation Larry Rivers pour les conserver dans ses archives. 

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mardi 26 février 2019

Ilya Ivanovich Mashkov (1881-1944) - Portrait d'un jeune homme en chemise bariolée



Ilya Ivanovich Mashkov (1881-1944)
Portrait d'un jeune homme en chemise bariolée,1909 
Musée d'État Russe, Saint-Pétersbourg, Russie 


Ilia Ivanovitch Machkov (Илья́ Ива́нович Машко́в) fut l'un des fondateurs en 1910, avec Robert Falk, Piotr Kontchalovski et Aristarkh Lentoulov, du groupe artistique moscovite du Valet de Carreau (1910-1913) . Machkov fut aussi un des créateurs de l'association « Mir Iskousstva » à partir de 1916. Il est une des figures majeures de l'Avant garde russe. 
Proche des Fauves mais aussi des Expressionnistes allemands  (qui participèrent à la seconde exposition du Valet de Carreau en 1912),  il y a chez Machkov  la même "violence" que chez les Allemands mais avec  un choix de sujets moins provocateurs et un rythme plus coulant. 
Dans cet autoportrait en compagnie de Peter Konchalovsky, Machkov verse dans le culte de la gymnastique et corps athlète qui agite alors ( Natalia Gontcharova en tête)  l'ensemble des membres du groupe du Valet de Carreau. Machkov ne plaisantait guère avec ce sujet du " sport ", symbolique d'une nouvelle société  plus "libre" de son corps, à tel point qu' il avait des haltères dans son atelier de Moscou (que l'on voit à ses pieds sur ce tableau) !  Au-dessus de la porte de l'atelier un écriteau proclamait: « Il n'y a de place dans mon atelier que pour le sain et le fort ». Ça peut faire peur, mais ici heureusement les beaux arts étaient aussi largement représentés avec ses propres natures mortes (dont il fut un grand maitre) sur  les murs  et le piano et le violon   qui atteste d'une vie artistique variée et intense.  Le beau et le sain comme portes drapeaux de la future Révolution russe, dont on sait hélas ce qu'il  en advint !   
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lundi 25 février 2019

Peuple Djéné (900- 1400) - Figure masculine en deuil



Peuple Djéné (900- 1400) 
Figure masculine en deuil  (13e siècle) 
Terracota (25,4x 29,9cm) 
The MET 

Cette attachante silhouette blottit son visage contre genou en tentant de ramener sa jambe contre sa poitrine. 
Créée il y a plus de 700 ans dans la région du Delta Intérieur du Niger, l'actuelle immédiateté émotionnelle de cette élégante œuvre brouille les frontières du temps et du lieu.
Cette sculpture en terre cuite provient d'un site appelé Jenne-jeno, la plus ancienne ville connue de l'Afrique subsaharienne. Jenne-Jeno a prospéré au IXe siècle, mais a décliné et a été abandonné en 1400. Des objets en laiton moulé et en fer forgé, des vases d'argile et des personnages comme celui-ci ont survécu. Ils témoignent de ce que les érudits considèrent comme une société urbaine riche et très sophistiquée.
Les figures en terre cuite récupérées sont souvent assez détaillées. Elles sont ornées de bijoux, de vêtements et d'ornements corporels tels que les colonnes parallèles de bosses et de cercles au verso de cette œuvre. Parfois,  tout le corps semblent représenter les pustules d’une maladie redoutable. 
Des sculptures comme celle-ci peuvent représenter des personnages mythiques, ou pourraient avoir servi de gardiens. Ici, la tête rasée et l'introspection du personnage ressemblent aux coutumes de deuil encore pratiquées par de nombreuses cultures en Afrique subsaharienne.
Il est possible que ce personnage exprime son  chagrin après la mort d'un de ses  proches.
D'apres la notice du MET

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dimanche 24 février 2019

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) - L'Empereur Sévère reproche à Caracalla, son fils, d'avoir voulu l'assassiner


Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) 
L'Empereur Sévère reproche à Caracalla, son fils, d'avoir voulu l'assassiner (1769) 
Huile sur toile (124 x 160 cm) 
Musée du Louvre, Paris

On est frappé par les similitudes existant entre ce tableau de Greuze et le style de  Poussin. Il date d'une période où Greuze souhaitait par dessus tout être reconnu comme peintre d'histoire, le sommet  dans la hiérarchie des genres d'alors. Il choisit donc un sujet assez obscur et qui 'avait pas été souvent traité pour illustrer son propos : l'empereur romain Septime Sévère (146-211) reprochant à son fils Caracalla d'essayer de l'assassiner. Des émotions variées peuvent s'y lire : de la honte irritée et sasn doute feinte de Caracalla à la surprise du chambellan Castor jusqu'au au geste imprudemment héroïque de l'empereur, fait a  à la fois de  défi et de reproche. Après avoir offert lui-même ce tableau au Louvre en 1769,  Greuze attendit vainement une récompense.  L'obstination du Salon à ne lui délivré aucun prix et les mines  gênées des conservateurs du Louvre de l'époque, dès lors que l'on évoquait Greuze comme " peintre d'histoire " inclinèrent le peintre à ne plus jamais se hasarder dans ce genre. Il se contenta désormais de ces portraits et études, réalisés dans l'intimité de son atelier et grâce auxquelles il devint célèbre. La tableau tant décrié et accepté du bout des lèvres, resta cependant au Louvre, musée dans les collections duquel il figure  toujours  aujourd'hui ! 

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samedi 23 février 2019

Clovis Trouille (1869-1975) pour Pierre Imans - Mannequin masculin de vitrine n° 989-3293 bis



Clovis Trouille (1869-1975) pour  Pierre Imans 
 Mannequin masculin de vitrine n° 989-3293 bis  
Figure de Cire 1930- 40  
(Courtesy "Gods and Foolish grandeurs") 

Pierre  Imans  a démarré son entreprise de mannequin de vitrine en 1896. Elle fonctionna a plein régime entre les années 1920 et les années 1950 au  n° 10 rue Crussol, dans le 11e arrondissement de Paris. Cette adresse professionnelle, un peu  à la frontière du quartier des tailleurs et fabricants de vêtements parisiens, est indiquée sur toutes les images et catalogues de Pierre Imans jusqu'en 1965, date de la fermeture définitive de cette société.  Les œuvres qui survécurent à la fermeture peuvent être vues aujourd'hui dans les musées du monde entier, où elles sont considérés comme des témoignages importants de la sculpture commerciale moderne... ce que pensait Imans lui-même, d'ailleurs.

Le peintre et sculpteur français Camille Clovis Trouille, se proclamait volontiers anticlérical et antimilitariste.  Traumatisé par les effets de la  Première Guerre mondiale, il se définit même comme anarchiste. Clovis Trouille est peu connu du grand public car il ne recherchait pas, à proprement parler, la gloire. Il dira même  : « Il est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien plutôt pour mériter dix ans de prison et c'est ce qui me paraît le plus intéressant. » 
Il ne voulait pas vendre ses toiles. Lorsqu'il consentait à s'en séparer, il souhaitait parfois les récupérer afin d'y ajouter des détails : un personnage, des objets, ou simplement un grain de beauté...
 Clovis Trouille commença à travailler comme beaucoup d'autres sculpteurs  dans l'atelier d'Imans, vers les années 1920 et il y travailla  pendant 45 ans, jusqu'à a fermeture de la société Imans ! 


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vendredi 22 février 2019

Nicolas de Largilliere (1656-1746) - Portrait de Norbert Roettiers

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Nicolas de  Largilliere (1656-1746)
 Norbert Roettiers, c. 171
Huile sur toile ( 79,4x63,5cm) 
Harvard Art Museum / Fogg Museum

Norbert Roëttiers, né à Anvers vers 1666 et mort le 18 mai 1727 à Choisy-le-Roi, est un médailleur français d'origine flamande, le père de Jacques Roëttiers de la Tour (1707-1784),  lui même médailleur et orfèvre français.
Sous la direction de son oncle Joseph Roëttiers (1635-1703), Norbert Roëttiers travaille à la monnaie de Londres de 1684 à 1695. À la suite d'une mauvaise plaisanterie, tous les Roëttiers repassèrent la Manche.
À la mort de Joseph Roëttiers, il lui succède le 17 janvier 1704 à la place de Graveur général des monnaies de France, charge qu'il exerce jusqu'à sa mort en 1727.
Il meurt dans sa maison de campagne de Choisy-le-Roi le 18 mai 1727

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jeudi 21 février 2019

Károly Ferenczy (1862-1917) - Athletes



Károly Ferenczy (1862-1917)
 Athletes (1915)
Museum Ferenczy Károly

Le peintre hongrois Károly Ferenczy,  membre et figure majeure de la communauté d'artistes  Nagybánya, a peint plusieurs fois dans sa vie, le thème des lutteurs et d'une façon générale des métiers du cirque.   
 Ferenczy est considéré comme le "père de l'impressionnisme et du post-impressionnisme hongrois" et le "fondateur de la peinture hongroise moderne". On trouve une cinquantaine de ses oeuvres  à la  Galerie nationale hongroise ; d 'autres sont répartis entres diverses institutions régionales, notamment le Musée Ferenczy Károly, fondé dans sa ville natale de Szentendre, et des collectionneurs privés.
En 1966, la Galerie nationale hongroise organisa une grande exposition sur le travail de la communauté Nagybánya,: The Art of Nagybánya. En novembre 2011, cette meme institution consacrait une  grande rétrospective de Ferenczy.

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mercredi 20 février 2019

Jacques-Émile Blanche (1861-1942) - Portrait of Harry Melvill


Jacques-Émile Blanche (1861-1942) 
Portrait of Harry Melvill, 1904 
University College, University of Oxford


Le peintre français Jacques-Emile Blanche est né, selon l'expression,  "avec une cuillère en argent dans la bouche " ! Elevé à Passy dans une maison qui avait appartenu à la princesse de Lamballe, acquise par son grand-père, le psychiatre Esprit Blanche, qui  comptait parmi ses patients Gérard de Nerval, il bénéficia d'une éducation cosmopolite et raffiné. Son père, Emile Blanche, lui même aliéniste, exerça dans cette maison qui avait su gardé l' atmosphère élégante des demeures du 18e siècle. Excellent pianiste, Jacques Emile Blanche  hésita un certain temps entre la peinture et la musique. Bien qu'ayant  reçu l'enseignement d'Henri Gervex, Jacques-Emile Blanche peut être considéré comme un peintre autodidacte qui fit ses premiers pas dans le milieu mondain grâce à  la haute protection du comte Robert de Montesquiou. Il  acquit  ainsi une grande réputation de portraitiste au style à la fois vivant et raffiné qui plaisait énormément. 
 Parmi ses chefs-d'œuvre  : les portraits de son père, du poète Pierre Louïs, du peintre Audrey Beardsley et de la chanteuse Yvette Guilbert. Fréquentant  assidument le salon de Geneviève Bizet, (la future Madame Strauss) et le salon de la comtesse Potocka,  bien connu du Tout-Paris littéraire et artistique il rencontra Edgar Degas, Marcel Proust, etc...
Il fut élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1935.

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mardi 19 février 2019

Hendrick ter Brugghen (1588-1629) - Homme riant, avec une contrebasse et un verre


Hendrick ter Brugghen (1588-1629)
Homme riant,  avec une contrebasse et un verre, 1625
Huile sur toile (104, 6 x 85, 2 cm) 
Royal Collection, Windsor Castle
 

Hendrick Jansz. ter Brugghen, ou Terbrugghen  est un peintre néerlandais  du siècle d’or et l'un des chefs de file de l’École caravagesque d'Utrecht.
Comme beaucoup de  peintres caravagesques, il a réalisé  plusieurs scènes de genre, souvent des musiciens ou des buveurs représentés seuls, à mi-corps. Les peintures de ter Brugghen qui ont été préservées sont toutes postérieures à 1619 ; avant cette date, on ne connaît tout simplement rien de sa carrière d’artiste.  
Pendant son séjour en Italie, Hendrick ter Brugghen n'a sans doute pas subi seulement l' influence du Caravage, dont son œuvre porte la marque (contraste  entre ombre et lumière et caractère spectaculaire de ses sujets).  Il semble  aussi  avoir emprunté à Bartolomeo Manfredi le goût pour la représentation de musiciens à mi-corps, comme  ci-dessus. 
Bien qu'il disparût prématurément, son œuvre semble avoir été très appréciée de son vivant, et elle exerça une grande influence sur ses contemporains. Malgré cette renommée, ter Brugghen tomba dans l’oubli au siècle suivant. Aujourd’hui « réhabilité », il est devenu le peintre utrechtois du 17e siècle le plus estimé. 
 
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lundi 18 février 2019

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) - Un travailleur à Celeyran 1882


Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)
 Un travailleur à Celeyran 1882 
Collection privée 

Fils du comte Alphonse de Toulouse-Lautrec-Monfa  et d'Adèle Tapié de Céleyran, Henri de Toulouse-Lautrec,  est né dans l'une des plus illustres familles nobles de France, qui s'enorgueillisait de descendre en droite ligne des comtes de Toulouse,  les plus puissants seigneurs féodaux du royaume jusqu'au XIIIe siècle.  
Malgré son nom illustre, cette famille vit au XIXe siècle comme une famille de la noblesse plus ou moins aisée de province.
Les mariages dans la noblesse se faisaient couramment entre cousins afin d'éviter la division des patrimoines et l'amoindrissement de la fortune. Ce fut le cas des parents d'Henri, cousins au premier degré, c'est à  dire issus de germains. Ils eurent deux garçons, Henri, l'aîné et, quatre ans plus tard, son frère Richard-Constantin, qui mourut un an après. L'incompatibilité d'humeur entre les deux parents entraîna leur séparation et Henri resta sous la garde de sa mère. Il grandit entre Albi, le château du Bosc (demeure de ses grands-parents paternels) et le château de Celeyran (demeure de la famille de sa mère) où il a peint quelques magnifiques portraits,  très éloignés des peintures de cabarets et de la vie parisienne qui le rendirent célèbre à travers le monde. 
Henri de Toulouse-Lautrec a eu, de son propre aveu, une enfance plutôt heureuse, jusqu'au moment où se révèle, en 1874, une maladie qui affecte le développement des os, la pycnodysostose, maladie génétique, due sans doute à la consanguinité de ses parents. Ses os sont fragiles et, le 30 mai 1878, il trébuche et tombe. Le médecin diagnostique le fémur gauche brisé et, en raison de sa maladie, la fracture se réduit mal. Entre mai 1878 et août 1879, il souffre de cette fracture du fémur bilatérale qui aggrave son retard de croissance : il ne dépassera pas la taille de 1,52 m. On essaye de le guérir au moyen de décharges électriques et en lui plaçant à chaque pied une grande quantité de plomb. 
Ce traitement qui se révèlera inutile, lui infligera d'atroces souffrances...
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dimanche 17 février 2019

Henri Matisse (1869-1954) - Homme nu de dos


Henri Matisse (1869-1954)
Homme nu de dos
Collection privée

Henri Matisse : " Créer, c'est le propre de l'artiste ; - où il n'y a pas de création, l'art n'existe pas. Mais on se tromperait si l'on attribuait ce pouvoir créateur à un don inné. En matière d'art, le créateur authentique n'est pas seulement un être doué, c'est un homme qui a su ordonner en vue de leur fin tout un faisceau d'activités, dont l'œuvre d'art est le résultat. C'est ainsi que pour l'artiste, la création commence à la vision. Voir, c'est déjà une opération créatrice, ce qui exige un effort. Tout ce que nous voyons, dans la vie courante, subit plus ou moins la déformation qu'engendrent les habitudes acquises, et le fait est peut-être plus sensible en une époque comme la nôtre, où cinéma, publicité et magazines nous imposent quotidiennement un flot d'images toutes faites, qui sont un peu, dans l'ordre de la vision, ce qu'est le préjugé dans l'ordre de l'intelligence. L'effort nécessaire pour s'en dégager exige une sorte de courage ; et ce courage est indispensable à l'artiste qui doit voir toutes choses comme s'il les voyait pour la première fois: il faut voir toute la vie comme lorsqu'on était enfant ; et la perte de cette possibilité vous enlève celle de vous exprimer de façon originale, c'est-à-dire personnelle. 
Pour prendre un exemple, je pense que rien n'est plus difficile à un vrai peintre que de peindre une rose, parce que, pour le faire, il lui faut d'abord oublier toutes les roses peintes. Aux visiteurs qui venaient me voir à Vence, j'ai souvent posé la question : « Avez-vous vu les acanthes, sur le talus qui borde la route ? » Personne ne les avait vues ; tous auraient reconnu la feuille d'acanthe sur un chapiteau corinthien, mais au naturel le souvenir du chapiteau empêchait de voir l'acanthe. C'est un premier pas vers la création, que de voir chaque chose dans sa vérité, et cela suppose un effort continu. " 

 Propos recueillis par Régine Pernoud, Le Courrier de l'U.N.E.S.C.O., vol. VI, n°10, octobre 1953

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samedi 16 février 2019

Frederic Leighton (1830–1896) - Head of an Italian man


Frederic Leighton (1830–1896)
 Head of an Italian man
 Leighton House Museum

Frederic, baron Leighton est un peintre et sculpteur britannique de l'époque victorienne qui fut  très à la mode et exerça une forte influence sur son époque, si bien qu'il fut élu en 1878 président de la Royal Academy. Ses peintures convenaient parfaitement à l'esprit nostalgique de l'époque victorienne : elles reflètent sa quête de l'« âge d'or » remontant aux périodes de la Grèce et de la Rome antiques ou évoquant les grands moments de la  Renaissance florentine.

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vendredi 15 février 2019

Harold Knight (1874-1961) - Alfred Munnings reading aloud outside on the grass


Harold Knight (1874-1961)
Alfred Munnings reading aloud outside on the grass (circa 1911).  
Private collection 

Alfred James Munnings (1878 -1959) représenté dans ce portrait  est connu comme étant l'un des meilleurs peintres équestres britanniques...et aussi pour ses prises de position contre le  modernisme pictural. Engagé par la Canadian War Memorials Fund de Lord Beaverbrook, il remporta  plusieurs commandes prestigieuses  comme Charge of Flowerdew's Squadron  conservé au Musée de la Guerre d'Ottwa, qui le rendit célèbre. 
Jugé inapte à combattre, sa participation a la Grande Guerre  se borne des 1917  à un travail "d'artiste  de guerre" pour la Canadian Cavalry Brigade. Pendant ces années  Durant celle-ci, il peindra de nombreuses scènes, dont un portrait équestre du général Jack Seely en 1918 (aujourd'hui dans les collections du Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa). 
Lorsque les  Canadian Forestry Corps invitèrent Munnings à visiter leur campement,  il en tira plusieurs dessins, aquarelles et peintures dont "Draft Horses, Lumber Mill in the Forest of Dreux in France" en 1918. 
Apres la guerre, La « Canadian War Records Exhibition » à la Royal Academy exposa pas moins de exposa 45  toiles de Munnings. Comblé d'honneur il finiar sa carrière fort riche et en se faisant remarquer par un mémorable discours radiodiffusé où il se présentait  - de façon assez ridicule d'ailleurs - en pourfendeur de l'art moderne  ! 

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jeudi 14 février 2019

Raffaellino del Garbo (c.1470-c.1525) - Portrait of a young man


Raffaellino del Garbo (c.1470-c.1525) 
Portrait of a young man
Tempera on poplar panel  (42x32 cm) 
Staatliche Museum Berlin 

Bien que le visage de ce  jeune homme soit claire et lumineux, sa pourpoint sombre, ses cheveux noirs et mi-longs et son bonnet noir se confondent avec l'arrière-plan et font en sorte que  les contours de sa silhouette ne se détachent pas de manière incisive de l'arrière-plan, mais se confondent avec lui.  En termes d'économie de moyen s, d'austérité formelle et de palette limitée  à une quasi monochromie, il y a peu équivalent  à ce portrait dans l'Italie du XVe siècle. 
Il a sans doute été réalisé à Florence, où des portraits de même type sur fond sombre sont apparus  à partir des années  1470, en grande partie sous l'influence des tableaux de Hans Memling. 
Piero del Pollaiolo, Domenico Ghirlandaio et Sandro Botticelli font s'engouffrer avec talent dans  cette brèche. 
Ce qui explique le charme de cette oeuvre petite par la taille, c'est le léger mouvement de tête que le personnage esquisse, et qui attire la complicité du spectateur un peu  comme dans les ouvres de Filippino Lippi...

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mercredi 13 février 2019

Laure Albin-Guillot (1879-1962) - Tartuffes's Folly


Laure Albin-Guillot (1879-1962) 
Tartuffes's Folly
 Collection particulière 

Dans le monde artistique français des années 1920 à 1940, où la modernité et la production d’avant-garde connaissent les faveurs du goût contemporain, la photographie de cet artiste semble relever d’une tradition à contre–courant. C’est pourtant cette photographie, incarnant le classicisme et un certain ”style français”, qui fut largement célébrée à l’époque.
Si ses photographies sont incontestablement très en vogue dans l’entre-deux-guerres, sa personnalité reste aujourd’hui une énigme. Car, paradoxalement, peu d’études ont été consacrées à l’œuvre et à la carrière de cette artiste.
Ses premières œuvres apparaissent dans les salons et les publications au début des années 1920, mais c’est essentiellement au cours des années 1930 et 1940 que Laure Albin Guillot, artiste, professionnelle et figure institutionnelle, occupe et domine la scène photographique. Photographe indépendante, elle se consacre à des genres variés comme le portrait, le nu, le paysage, la nature morte et, dans une moindre mesure, le reportage. Technicienne hors pair, elle élève la pratique jusqu’à un certain élitisme. Photographe de son temps, elle utilise les nouveaux modes de diffusion de l’image et fournit à la presse et à l’édition des illustrations et des créations publicitaires.
Elle est notamment l’une des premières en France à envisager l’application décorative de la photographie par ses recherches formelles avec l’infiniment petit. Avec la photo-micrographie, qu’elle renomme “micrographie”, Laure Albin Guillot offre ainsi de nouvelles perspectives créatrices combinant science et arts plastiques.
Enfin, à la fois membre de la Société des artistes décorateurs, de la Société Française de Photographie, directrice des archives photographiques de la Direction générale des Beaux-Arts (ancêtre du ministère de la Culture) et premier conservateur de la Cinémathèque nationale, présidente de l’Union Féminine des Carrières Libérales, elle apparaît comme l’une des personnalités les plus actives et les plus conscientes des enjeux photographiques et culturels de son époque.

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mardi 12 février 2019

Gueli Korzhev (1925-2012) - Homer






Gueli Korzhev (1925-2012)
 Homer (The studio), 1960
The Tretyakov gallery

Gueli Korjev (Гелий Михайлович Коржев) est un peintre russe né le 7 juillet 1925 à Moscou, République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie et mort le 27 août 2012 à Moscou, Russie.
Originaire de Moscou, Korjev est particulièrement connu pour son œuvre militante qui s'apparente au réalisme artistique prôné en son temps par l'État soviétique1,2. Il est l'un des représentants du style sévère qui naît dans les années 1950 ; l'une de ses réalisations les plus connues est le triptyque Communistes peint en 19603.
Communiste convaincu, Korjev n'admet pas la chute du système soviétique qui intervient à la fin des années 1980 et son œuvre tardive, habitée de monstres et de mutants qui peuvent évoquer le travail de Jérôme Bosch, illustre sa critique du monde capitaliste dans lequel il vit désormais. Il intègre également à ses tableaux plus tardifs une influence de thèmes bibliques.

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lundi 11 février 2019

Jules-Bastien Lepage (1848-1884) - Orphée



Jules-Bastien Lepage (1848-1884)
Orphée  
Craie noire, craie blanche sur papier légèrement foncé. (45,5 x 30,3 cm) 
Propriétaire particulier 

Ce dessin  est une étude préparatoire à un tableau inachevé et maintenant perdu d’Orphée par Bastien-Lepage, peint en 1877. L’artiste mentionne le tableau dans une lettre écrite à ses parents en janvier 1877 : « Je suis retourné au travail pour un petit tableau (je veux dire petit en taille). Il représente Orphée qui demande encore une fois Eurydice au dieu des enfers… Orphée marche devant, comme le dit la légende et en marchant, il joue de la lyre. Distrait ou plutôt tourmenté par le désir de voir Eurydice, on peut sentir qu'il va bientôt tourner la tête, et Mercure, qui n'attend que cela, va en profiter pour lui enlever définitivement sa bien-aimé. Tout cela est esquissé et j’espère terminer en peu de temps. »
Cette peinture d’Orphée ne fut cependant jamais commencée, malgré les quelques croquis préparatoire à l'huile qui attestaient du projet et dont la plupart sont également aujourd'hui perdus.  Bastien-Lepage a également réalisé une petite statuette sculptée pour la figure d'Orphée, qui fait aujourd'hui partie d'une collection privée.
Cette petite statuette d’Orphée apparaît dans le portrait  de l’actrice Sarah Bernhardt que Bastien-Lepage, peignit en 1879 et exposa à la Grosvenor Gallery de Londres l’année suivante  (la peinture est aujourd'hui dans une collection privée). Le portrait de la célèbre actrice par Bastien-Lepage la représentait tenant la petite sculpture d’Orphée dans sa main. Sarah Bernhard étant elle-même sculpteur à ses heures perdues, on a longtemps pensé qu'elle tenait en main une de ses propres réalisations, alors qu' il s 'agit bel et  bien de la la petite statuette d'Orphée exécutée par Bastien-Lepage deux ans plus tôt...

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dimanche 10 février 2019

Santiago Arcos y Ugalde (1852-1912) - Portrait d'Absalam


Santiago Arcos y Ugalde  (1852-1912) 
Portrait d' Absalam   
Crayon et aquarelle,   (31.4 x 19.2 cm), 1887
Propriétaire particulier 


Comme le précise le commentaire de l’artiste, ce portrait à l'aquarelle représentant  un homme du nom d’Absalam a été exécuté à Tanger en 1887. 
Le peintre natif du Chili, Santiago Arcos s'était rendu au Maroc en 1887 sans doute sous l'influence du peintre catalan José Tapiró i Baró, qui vivait et travaillait à Tanger.  Comme lui, il présente d'ailleurs ses portraits orientaux de profil ou de trois quart sur un fond neutre. Il ne fait pas de doute que la lumière du Maroc a eu un impact décisif  sur ses peintures et ses aquarelles, inclinant l'artiste  à adopter une palette plus lumineuse qu'auparavant. 
Arcos a peint un  nombre important de tableaux orientalistes au Maroc, notamment Un Souk à Tanger, exposé en 1890. Ces tableaux marocains ont acquis une grande popularité lorsqu'il les a exposés à Paris et ont été récompensés au Salon de 1888 et à l'Exposition du Cercle Artistique et Littéraire. Cette  même année 1888,  un critique nota  " M. Santiago Arcos va de plus en plus fort en saisissant sur le vif  ses types d'Arabes, d'Orientaux. Mes sincères félicitations à cet artiste. " 

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samedi 9 février 2019

Lorenzo Lotto (1480-1557) - Giovanni Agostino della Torre and his son, Niccolò



Lorenzo Lotto (1480 -1556) 
 Giovanni Agostino della Torre and his son, Niccolò
Oil on canvas ( 85 x 68,2cm), 1515 
The National Gallery, London

On sait que Giovanni Agostino della Torre, un médecin de Bergame, est décédé en 1535, à l'âge de 81 ans. Il avait donc 61 ans au moment où ce portrait a été peint ; la ressemblance avec son fils Niccolò a probablement été arrangée plus tard par Lotto dont ce fut probablement le premier portrait produit dans cette ville.
Les sujets ont été identifiés via des inscriptions disséminées dans le tableau. Ils pratiquaient tous les deux la médecine et la pharmacie à Bergame en vendant du vitriol de fer dans un magasin situé Piazza Vecchia. Ce tableau  a été conservé par les descendants de ces sujets jusqu'en 1812, date à laquelle il a été vendu à un marchand d'art. C'est en 1863 que la National Gallery de Londres donna une suite favorable à la recommandation de Giovanni Morelli de l'acheter.

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vendredi 8 février 2019

Henry Stacy Marks (1829-1898) - Sailor on Look Out


Henry Stacy Marks R.A. (1829-1898),
Sailor on Look Out. ca.1855. 


Henry Stacy Marks (Royal Academy)  est un artiste anglais qui s'est intéressé tout particulièrement aux thèmes shakespeariens et médiévaux au début de sa carrière, puis à l'art décoratif représentant des oiseaux et des ornithologues ainsi que des paysages. La plupart de ses premières œuvres étaient des huiles, mais il travailla également la peinture murale et l'aquarelle. Il était l'un des membres fondateurs de la St John's Wood Clique et assez réputé pour ses performances humoristiques. Il ne fallait pas, disait on,  plus prendre au sérieux ses propos que ses tableaux ....

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jeudi 7 février 2019

Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) - Portrait of Edvard Munch


Akseli Gallen-Kallela (1865-1931)
Portrait of Edvard Munch, 1895.
Tempera on canvas, 44,5 x 41, 5 cm
Ateneum, Finland


En 1884, après ses études à Helsinki, Akseli Gallen-Kallela  part étudier à Paris, à la fois à l'Académie Julian de 1884 à 1889 et en même temps de 1887 à 1889 à l'Atelier Cormon. En 1888, il exécute le portrait du peintre suédois Nils Forsberg qui vivait à Paris depuis 1868. Il fait des voyages d'études à Londres et à Berlin en 1895 et en Afrique de 1909 à 1911. 
En 1898, il participe à Saint-Pétersbourg à l' exposition d’artistes russes et finlandais et à l' Exposition artistique internationale organisée par l'association Mir Iskousstva en 1899. 
À Paris, il habite avec Emil Wikström, dans une chambre qu'il chauffe avec un vieux poêle à bois donné par Albert Edelfelt.  
Dans les milieux artistiques nordiques de l'époque, on trouve des peintres et des écrivains comme les Suédois August Strindberg et Ernst Josephson, les Norvégiens Bjørnstjerne Bjørnson, Edvard Munch, Frits Thaulow et Adam Dörnberger. Un de ses bons amis est le céramiste français Henry Dehaulme de Vallombreuse. Ils fréquentent les cafés de Montmartre et du quartier latin. 
 En 1895, il peint ce magnifique portrait parisien d'Edvard Munch 

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mercredi 6 février 2019

Jean-Léon Gérôme (1824-1904) - Diógenes


Jean-Léon Gérôme  1824-1904) 
Diógenes
Huile sur toile,  101 cm x 74,5 cm, 1860
 Walters Art Museum, Baltimore 


 Le philosophe grec Diogène de Sinope (404-323 av. J.-C.) assis dans son humble logis, une grande jarre en terre cuite (pithos) dans le quartier Métrôon d'Athènes est représenté alors qu'il allume sa lanterne au  milieu de la journée,  avant d'aller, la brandir, en parcourant les rues sous le nez des passants interloqués les invectivant de sa célèbre phrase   " Je cherche un homme "... entendez par là "Y a-t-il dans cette ville un seul  homme qui soit bon, sage et honnête ? ".
Les chiens qui l'entourent sur ce tableau sont ses seuls compagnons et il sont emblématiques du cynisme (du grec kynikos, pareil au chien), la doctrine philosophique de Diogène de Sinope qui prônait entre autres, la liberté sexuelle totale, l’indifférence à la sépulture, l’égalité entre hommes et femmes, la négation du sacré, la remise en cause de la cité et de ses lois, la suppression des armes et de la monnaie, l'autosuffisance.... Par ailleurs, Diogène considérait l'amour comme étant absurde : on ne doit s'attacher à personne.
Apres son décès, certains stoïciens, pourtant proches du courant cynique de Diogène, semblent avoir préféré dissimuler et oublier cet héritage jugé « embarrassant » et son oeuvre Politeia (La République) tomba dans un oubli presque total.

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mardi 5 février 2019

Hans Memling (1440-1494) - Portrait of a man in a loggia



 

Hans Memling (1440-1494)
Portrait of a man in a loggia, 1472-75
Oil on oak panel, (38, 3 x 27, 3 cm)
The Metropolitan Museum of Art, New York 


Environ 100 pièces de Memling sont connues, qui sont attribuées soit à lui-même, soit à son atelier.
Elles comportent des retables, des représentations de la Vierge, et une importante galerie de portraits.
Memling est sans conteste le portraitiste le plus éminent de sa génération aux Pays-Bas bourguignons, et aucun de ses contemporains n'a légué autant de portraits. Plus de 30  tableaux, soit près du tiers de l'œuvre de Memling, sont des portraits au sens moderne du terme. Si l'on ajoute à cela les quelque 20 tableaux de donateurs, en pied, on peut dire que la moitié de ses œuvres sont des portraits.
Divers facteurs peuvent expliquer le succès du portraitiste Memling. Il y a d'abord le rôle essentiel joué par la mode. Les nombreux étrangers vivant ou séjournant temporairement à Bruges connaissent déjà van Eyck qui avait largement contribué à la renommée de l'art flamand dans le sud de l'Europe. Ces étrangers sont  de grands amateurs de tableaux. Les portraits sont déjà très demandés quand Memling arrive à Bruges, et il s'empresse manifestement de satisfaire cette clientèle. Là aussi, la production est inégale et les commanditaires italiens se font logiquement plus rares lorsqu'ils se retirent de Bruges. Les grandes familles brugeoises, si elles apprécient les grands tableaux, ne manifestent pas autant d'intérêt pour les portraits.
Le succès de Memling comme portraitiste s'explique aussi par son art. Il fut élève ou collaborateur de Rogier van der Weyden, et est donc familier de la technique et de la composition de son maître dans le domaine du portrait autonome à mi-corps. Il a toujours appliqué, dans sa propre peinture de portrait, la typologie de Rogier van der Weyden, enrichie de divers traitements de l'espace. Ensuite, l'influence de van Eyck se retrouve dans l'illusionnisme parfois ostentatoire de certains portraits, avec leurs différents niveaux de réalité, leurs tablettes de balustrade, leur cadre en trompe-l’œil et en faux marbre.  "L'éclairage, rappelle Petrus Christus, mais aussi la douceur des traits est le propre du style de Memling."

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lundi 4 février 2019

Jules-Bastien Lepage (1848-1884) - Priam


Jules Bastien Lepage (1848-1884)
 Priam 1876


Zola montra  très bien  comment Bastien-Lepage, formé par Cabanel, a inconsciemment subi l'influence « de la formule impressionniste » dont il consacre le triomphe en l'affadissant, en la mettant « adroitement » à la portée du public.  L'influence de Cabanel est dans cette toile à sujet mythologique, plus sensible que partout ailleurs dans son oeuvre.
Le succès que rencontra très vite  Bastien-Lepage auprès des plus grandes figures de son temps, milite contre le peintre aux yeux de Zola qui fut pourtant son ami ; d'après Zola en effe,  les vraies personnalités sont toujours en butte à l'hostilité de « la foule ».
« Tous les créateurs ont rencontré au début de leur carrière une forte résistance, c'est une règle absolue, qui n'admet pas d'exception ; mais lui on l'applaudit, mauvais signe… »
(Lettres de Paris. Nouvelles littéraires et artistiques, Le Messager de Paris.)

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dimanche 3 février 2019

Corneille de Lyon (1500-1575) - Pierre Aymeric, marchand de Saint-Flour


Corneille de Lyon  (1500/1510–1575) 
Pierre Aymeric, marchand de Saint Flour, 1534
Huile sur noyer , 16,5 x 14, 2cm 
Musée du Louvre, Paris 

Pierre Aymeric, dénommé également Pierre Aymeric, marchand de vin à Saint-Flour, est un tableau de Corneille de Lyon réalisé en 1534. Cette œuvre a une importance majeure pour la connaissance de son auteur car c'est elle qui en 1962 a permis de reconstituer son corpus d'œuvre de manière fiable.
Ce portrait a été redécouvert en 1962 et est entré au Louvre en 1976. On peut attribuer la découverte de ce tableau à Paul Roudié. Première œuvre connue de Corneille, il est considéré comme un « chef-d'œuvre d'une grande vérité humaine, marqué par une expressivité toute flamande... »
Le tableau est daté du 11 avril 1534, n'est pas signé par la main de Corneille de Lyon mais porte au dos l'inscription :
« Pierre Aymeric natif de Sainct Fleur demeurant à Lyon a laige de vingt et six ans ou envyron a este pourtraict audict Lyon par Corneilhe de la Haye em Flandres, painctre de la Royne Helienor Royne de France et a este paracheve le XIe jour davril mil VcXXXIIII après Pasques escript et signe de la main dudict Aymeric, Ian et jour susdicts, P. Aymeric. »

Les portraits de Corneille de Lyon sont généralement de très petit format. 
Schéma familier dans ses compositions, les personnages et la tête principalement sont reproduits la tête orientée à gauche ou à droite. La lumière provient souvent de gauche.
 On peut imaginer que les modèles posaient dans l'atelier de Corneille.

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samedi 2 février 2019

Elmer Fryer 1898-1944) - Humphrey Bogart dressing,



Elmer Fryer 1898-1944)
 Humphrey Bogart dressing, 1938 

Elmer Fryer est un des grands noms de la photographie  hollywoodienne de l'âge d'or du cinéma et l'un des grands représentants de la photographie glamour du milieu du 20 e siècle.
Fryer est né le 21 janvier 1898 à Springfield, dans le Missouri. Il a commencé à travailler en tant que photographe en 1924 et a fait l'essentiel de sa carrière chez  Warner Brothers jusqu'en 1941 c'est à dire peu de temps avant sa mort. Ses photos de stars les plus célèbres sont celles de Dolores Del Rio, Kay Francis, Barbara Stanwyck, Bette Davis, James Cagney, Errol Flynn ou Humphrey Bogart  
Dans ces photos, il utilise beaucoup un clair obscur élégant  et l'usage systématique des ombres portées très caractéristique de  la période art déco de la photographie en noir et blanc.

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vendredi 1 février 2019

Frederic Remington (1861-1909) - The Lookout


Frederic Remington (1861-1909)
The Lookout
oil on canvas 
Museum of Fine Arts, Houston.

Frederic Sackrider Remington fut un peintre, dessinateur et sculpteur américain qui se spécialisa dans la description de l'Ouest américain. 
Alors qu'il est devenu mondialement célèbre pour ses descriptions de la vie dans l'Ouest américain,  en peignant aussi bien les cow boys que les indiens et leurs chevaux, Remington n'a visité en réalité la région qu'à deux ou trois reprises, en y restant quelques mois seulement.  Ses descriptions de la vie des pionniers, avant que le Far West ne soit mis en valeur par le cinéma et que ce genre de vie ne disparaisse, sont des documents inestimables en même temps que des oeuvres d'art appréciées aujourd'hui des plus grands collectionneurs et des plus grands musées de la planète. 
Né à Canton, dans l'Etat de New York, il passa son enfance à chasser et à monter à cheval tout en commençant à réaliser quelques croquis et dessins.  Il a suivi des cours d'art à l'université de Yale, où il trouvait le football et la boxe plus intéressants que l'art. А la mort de son père, il devient employé de bureau et s'établit à Albany.  Puis il fait son premier voyage dans l'Ouest et devient " homme d'affaires" à Kansas City. En 1884, il se marie avec Eva Caten et étudie à la Art Students League de New York. Dans la foulée, il publie ses illustrations et ses dessins dans des publications telles que le Collier's Weekly et Harper's Magazine.
En 1892, il part en voyage en Russie et tombe en admiration devant les bronzes de Lanceray, dont il avait pu découvrir des œuvres exposées à Philadelphie en 1876. Il s'en inspira pour créer sa célèbre série de bronzes Bronco Buster.
En 1898, il se fait engager par William Randolph Hearst, pour devenir correspondant de guerre et illustrateur du conflit hispano-américain de 1898. Il s'ennuie très vite dans ce travail,  mais il rend  tout de même compte de la bataille de San Juan Hill et dessine l'assaut des forces américaines menées par Theodore Roosevelt.
Obèse, victime d'une très mauvaise hygiène alimentaire et d'une déplorable hygiène de vie, Frederic Remington meurt d'une appendicite aggravée en péritonite. 
Son oeuvre sur l'Ouest américain a influencé la photographie du film La Charge héroïque de John Ford. Frederic Remington fut aussi le personnage central du tome 40 des Aventures de Lucky Luke, l'album dans lequel le cowboy qui tire plus vite que son ombre assure la protection de l'artiste dans l'ouest américain !  C'est dans cet album que l'on apprend d'ailleurs que Frederic Remington avait la mauvaise habitude de brûler les toiles qui ne lui plaisaient plus. Et c'était vrai !  Bon nombre de témoignages sans doute fabuleux ont ainsi disparu à tout jamais. 

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